Merci à toi, notre protectrice

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Je me réveillai doucement. Contrairement à ce qu'on lit dans les livres, je ne mis qu'une seconde à me rappeler de ce qu'il s'est passé la veille. Je me souviens très clairement que Seth m'a accusé d'avoir tenté de fuir, et je me souviens de sa réaction quand il a su que j'ai juste rendu une visite à mes amis. Tout comme je me souviens très bien du moment où ses lèvres ont touchés les miennes.

Et je me souviens du chantage qu'il m'a fait pour obtenir un baiser. Mais, plus important encore, je me souviens de l'étincelle d'espoir qui a scintillé dans ses yeux pendant quelques instants.

Lentement, je me tournai sur le dos et ouvris doucement les yeux pour fixer le plafond blanc immaculé. Hier, une nouvelle facette du Dieu du Désert est apparu. Il a été doux, tendre et en quelque sorte, attentionné envers moi.

Sans pouvoir m'en empêcher, je me mis à penser que Seth n'est pas si méchant que ça. Est ce que la phrase "on ne nait pas méchant, on le devient par la faute de son entourage" s'applique pour lui ?

Ça expliquerait pourquoi il a enfermé ses frères et sœurs, parce qu'il veut les punir et non pas les dominer.

Je soupirai et finis par me redresser sur le lit. Comme c'était prévisible, Seth n'était pas là. Que fait il de ses journées au juste ? N'a t il pas déjà conquit le monde entier ? Que veut il de plus ?

Je m'extirpai des draps fin et soyeux pour me diriger vers la fenêtre immense donnant sur la ville. Rapidement, le ciel bleu et les habitations pauvres et riches défilèrent sous mes yeux. Le soleil, déjà haut, m'indiqua qu'il était presque midi.

Sans m'en rendre compte, une pauvre tristesse me prit et me fis baisser les yeux sur le sol.

J'aurais aimé être avec Maya et Jake. Ils en ont tellement fait pour moi et moi, je les ai conduits tout droit vers la torture. Et mes parents....
Je commençai à penser qu'il valait surement mieux qu'ils aient été tués dans la tempête. Je ne les voudrais pas entre les mains d'un tyran arrogant qui les fait travailler jusqu'à la mort. Ils méritent tellement mieux que ça.

Comme tout les autres esclaves d'ailleurs.

- Mademoiselle, appela une voix d'homme derrière moi.

Je sursautai sur place et me tournai vers les nouveaux arrivants. Deux servants étaient venus m'apporter de la nourriture et l'avaient déposé sur la petite table basse comme d'habitude. L'un des deux servants s'étaient rapprochés de moi et je constatai que son teint bronzé était clair et vif, presque sain.

Son compagnon, avait une peau plus pale mais, néanmoins aussi lisse et en bonne santé. Leurs visages étaient doux et semblable comme le serait deux frères.

Je m'approchai d'eux en souriant jusqu'à être au niveau du plus proche des servants.

- Avez vous mangés, demandai je. Si non, vous pouvez manger avec moi !

Les deux servants sourirent aussitôt et se rapprochèrent de moi de quelques pas. Leurs visages étaient rayonnants de joie et de tranquillité. Je fronçais les sourcils, perplexe de voir de tels regards.

- Nous voudrions vous dire quelque chose au nom de tous les humains de ce château, annonça le servant au teint pale.

Je tentai un sourire confus, mais, avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, les deux servants s'inclinèrent devant moi jusqu'à toucher le sol. Je restai un instant choqué par ce geste sorti tout droit de nulle part. Pendant quelques instants, personne ne dit rien jusqu'à ce que je réagisses enfin.

Je me précipitai vers eux et les forçai à se redresser avec le peu de force qu'il me restait.

- Que faites vous ? M'exclamais je. Pourquoi vous incliner ? Est ce que tout va bien ? Vous êtes malade ?

La déesse humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant