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« Faudrait qu'on s'en sorte avec la mif, les re-frés
Mais putain Fleury c'est proche, c'est près comme si j'la frôlais »

« Faudrait qu'on s'en sorte avec la mif, les re-frésMais putain Fleury c'est proche, c'est près comme si j'la frôlais »

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📳Tarik

- Pq t pas venue

Je restai immobile quelques secondes devant ma notif'. Je n'avais effectivement pas eu le cran d'aller voir Tarik. Après être tombée nez à nez face à Curtis j'avais pris la décision de me raviser. Cette fouine me scrutait trop pour ça. Il aurait sans doute remarqué que je serais restée plus longtemps dans sa cellule que dans celle des autres. C'était trop risqué.  

Je rangeai finalement mon téléphone dans la poche de mon jean. Je préférais prendre le temps de lui répondre plus tard. 

- A demain du coup ! me salua Lorelaye de la main.

- A demain, lui souris-je en fermant mon sac.

Puis elle quitta les vestiaires. Le silence environnant était pesant. Tout comme la chaleur de cette pièce d'ailleurs. Ça me rappelait mon premier jour de taf. J'avais tenté de régler le chauffage lorsqu'à l'époque il faisait encore trop froid. Mais j'avais vite compris au vu des gouttelettes d'humidité présentes sur les vitres que le problème venait simplement d'une très mauvaise isolation. 

Je m'assis sur le banc puis soupirai. Je ne savais pas quoi faire. Curtis allait me mettre des bâtons dans les roues c'était certain. Mais comment où et quand ? Je ne pouvais pas le savoir. Et c'était précisément ça qui me rendait profondément impuissante. J'avais peur de ne plus maîtriser la situation... Peur qu'il m'espionne et se remette à enquêter. 

Je déposai ma tête dans mes mains accoudées puis soupirai de plus belle. Il m'espionnait déjà. Au fond de moi je le savais très bien même si j'étais encore un peu dans le déni. Lorsque Lorelaye et moi étions allées prendre un verre en ville, elle m'avait involontairement notifié qu'il cherchait à en savoir plus sur moi. Sauf que maintenant qu'il travaillait lui aussi au D2 il n'allait plus avoir besoin d'elle pour enquêter. Cette fouine allait le faire de lui-même...

Je redressai ma tête pour faire face au miroir. Mon visage reflétait à la fois un mélange d'inquiétude, de colère et de désespoir. J'appréhendais tellement que Curtis parle. Et pire : qu'il connaisse mes réelles ambitions. J'espérais me tracasser pour rien. Mais mon instinct féminin se trompait bien trop rarement pour que je reste indifférente face aux circonstances. Mes yeux se fermèrent un instant. Trop de doutes en moi. Je les rouvris. Il fallait que je me ressaisisse. Je ne devais pas perdre le contrôle. Pas cette fois-ci.

Démoralisée, je me levai quand bien même pour quitter le bâtiment. J'atterris quelques minutes plus tard sur le siège brûlant de ma Clio rouge, desserrai le frein à main puis laissai vrombir le moteur. Mes mains crispées agrippaient le volant. Je conduisais mais ma tête était ailleurs. Les immeubles de l'Essonne défilaient vaporeusement dans ma vision périphérique. Au bout des quinze minutes de trajet j'arrivais enfin sur le parking de ma cité.

FLEURY ⛓ AdemoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant