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« Le savoir est une arme, pourtant c'est toujours les plus démunis qui partent en guerre »

Finalement, la semaine était vite passée et les journées de plus en plus longues et chaudes de ce nouveau mois de mai rendaient mon taf un peu moins désagréable

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Finalement, la semaine était vite passée et les journées de plus en plus longues et chaudes de ce nouveau mois de mai rendaient mon taf un peu moins désagréable. On avait d'ailleurs prévu avec Lorelaye de se voir mercredi prochain, seul moment de la semaine où on finissait toutes les deux à quatre heures. On se croisait encore quelques fois le matin dans les vestiaires, mais sans elle pour bosser avec moi il faut bien avouer que c'était beaucoup moins palpitant. J'étais donc assez contente de pouvoir la revoir car elle était tout compte fait la seule présence féminine que j'avais.

En effet, mes seules amies actuelles habitaient encore en Corrèze et je n'avais pas vraiment eu le temps de me faire de nouvelles copines depuis mon arrivée. Les rares filles qui étudiaient avec moi à l'ENAP avaient toutes été mutées ailleurs et celles de la cité des Tarterêts où je logeais depuis quelques mois déjà et bien... disons simplement qu'elle ne faisaient pas vraiment partie de mon délire. Résultat je ne traînais qu'avec des mecs depuis un petit bout de temps maintenant. De toute façon, déjà petite j'avais pour habitude de rester avec des garçons ; non pas que je n'appréciais pas les filles mais disons que je trouvais la plupart d'entres elles un peu trop jalouses et prises de tête. Voir Lorelaye en dehors du taf était donc vraiment cool même si j'appréhendais malgré tout ses questions quant à mon changement de poste.

Aussi depuis jeudi, j'avais recroisé Tarik quelques fois de loin mais aucune opportunité ne s'était réellement présentée pour que je puisse retourner lui parler discrètement. Effectivement lors de la promenade ce n'était même pas la peine d'essayer puisqu'il y avait beaucoup trop de monde autour donc trop de risques d'éveiller les soupçons ; les détenus sont certes autorisés à parler avec les surveillants mais cela reste rare et assez mal vu donc un peu trop manifeste pour un échange quelconque. Et puis, la technique des repas était certes très utile mais le Surveillant brigadier ne me désignait pas à chaque fois, et quand bien même il le faisait j'avais été sans cesse devancée par un collègue pour le service de la portion de Tarik.

Résultat, on était désormais lundi. En temps normal je ne suis pas censée bosser ce jour-là mais aujourd'hui mon Surveillant Brigadier m'avait exceptionnellement désignée de garde. Et évidemment pour couronner le tout, j'avais été appelée pour renforcer l'équipe de nuit.

Je regardai ma montre : 21 heures. Autrement dit déjà plus de trois heures que je m'ennuyais profondément à surveiller le troisième étage du bâtiment D2. Non seulement le Surveillant brigadier ne m'avait pas désignée pour faire partie de l'équipe chargée de la promenade de 18 heures, mais en plus de cela je n'étais même pas à l'étage de Tarik. Je poussai un soupire de fatigue. Je sens que la nuit va être longue, il me restait encore cinq heures de taf.

- Surveillante Garcia ?

Je relevai subitement la tête. C'était mon collègue sympa du nom de Labori. Je ne connaissais toujours pas son prénom d'ailleurs, seuls nos noms de famille étaient marqués sur l'uniforme.

FLEURY ⛓ AdemoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant