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« Ce matin c'est die, j'dois faire de la thune en masse
J'veux mon cocktail, ma plage, plus vendre ça pue l'angoisse »

« Ce matin c'est die, j'dois faire de la thune en masseJ'veux mon cocktail, ma plage, plus vendre ça pue l'angoisse »

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Une semaine entière était passée depuis mon entrevue avec Nabil. La routine avait repris : lui continuait à dealer en bas du bat' et moi à aller bosser à Fleury cinq fois par semaine. Pour s'amuser un peu, on avait tout de même fait un petit apéro chez lui samedi soir avec son cousin Lukas et d'autres potes à lui. Ça ne faisait que neuf mois que j'étais là donc je ne les connaissais pas encore énormément à part le fameux Casper, mais tous étaient vraiment drôles et sympas. J'aimais beaucoup leur délire et Nabil m'avait confié qu'eux aussi m'appréciaient. Faire de petites soirées à l'improviste nous rapprochait et j'étais contente de pouvoir faire de nouvelles rencontres grâce à lui au sein de cette cité que je découvrais encore un peu plus chaque jour.

Ça faisait donc désormais deux semaines que je bossais en D2, et mon avis sur mes collègues n'avait pas changé. Le respect ici n'existait pas, dans un sens comme dans l'autre. Les insultes quotidiennes des prisonniers étaient assez peu étonnantes et ne m'atteignaient pas. Bien que ça ne les dédouane pas, ils avaient tous je suppose mille et une raison d'avoir la haine en ces lieux. En revanche l'abus de pouvoir de la part des surveillants m'insupportait toujours autant. Leur rôle beaucoup moins connu était d'aider à la réinsertion des prisonniers, et de toute évidence personne ici n'y contribuait. Pourtant le mal ne se résout pas par le mal.

Seul mon collègue Yoan faisait exception. Il était probablement le seul à parler un minimum correctement aux détenus tout en sachant rester ferme malgré tout. Le seul à faire correctement son taf quoi. On s'était d'ailleurs pas mal rapproché durant cette semaine. Et ça faisait du bien de se sentir un peu moins seule au sein de cette jungle.

Par la même occasion, ça devait facilement faire une dizaine de jours désormais que je n'avais pas parlé à Tarik. Mon supérieur ne m'ayant pas désignée à son étage de détention, je n'avais pas pu lui servir ses repas. Je l'avais tout de même croisé quelques fois lors des promenades comme d'habitude, mais aucune possibilité de lui donner sa livraison. En toute logique nous n'avions fait que nous ignorer en agissant comme si nous ne nous connaissions pas.

Mais ce matin une opportunité se présentait enfin à moi. Le surveillant brigadier venait de me réquisitionner à l'étage de Tarik. Un bel hasard car comme chaque weekend, l'effectif de surveillant du samedi était moins important qu'en semaine. J'avais donc plus de chance de pouvoir enfin lui servir sa portion.

J'entendis l'alarme sonner. Comme tous les matins à 8 heures, les prisonniers devaient se présenter devant leur porte pour s'adonner à une fouille au corps. Je n'étais pas très fan de cette étape car je recevais toujours des remarques désobligeantes de la part des détenus tous masculins. Et je crois que quitte à choisir, je préférais ceux qui m'insultaient parce qu'ils n'aimaient pas que je les touche plutôt que ceux qui au contraire appréciaient ce rapprochement tactile pourtant rapide et futile. Leurs mots sales me répugnaient. La plupart des prisonniers n'avaient pas touché à une femme depuis le début de leur incarcération qui pouvait se compter en mois comme en années. Certains réussissaient quand même à ramener leur conjointe ou copine au parloir pour faire leurs affaires. Mais pour les célibataires, si ramener une prostituée était faisable cela restait tout de même compliqué en raison du motif à inscrire sur la carte de visite.

Heureusement que Yoan faisait toujours en sorte de me devancer pour fouiller les hommes emprisonnés pour viol. Car dans le bâtiment des condamnés, tous les détenus sont mélangés peu importe la raison de leur peine. Ainsi un gars enfermé pour un délit peut très bien se retrouver dans la même cellule qu'un meurtrier. Mais être un délinquant ne signifie pas pour autant être dénué de mœurs et d'éthique. C'est pourquoi les violeurs et pédophiles sont très souvent haïs par les autres prisonniers. Ils bénéficient ainsi la plupart du temps d'une promenade spéciale entre eux et d'une cellule individuelle afin d'éviter les bagarres incessantes.

- T'inquiète va à la cellule d'à côté je m'en charge.

Je me figeai. Yoan croyait m'avoir une fois de plus aidée en m'épargnant une fouille au corps d'un détenu pour viol, mais en réalité il avait seulement remplacé un moment gênant par une autre situation embarrassante. Nickel. Je pris une grande inspiration et ouvris malgré moi la porte de la cellule de droite. Je me retrouvai alors nez à nez face à Tarik. Son air surpris témoignait du fait qu'il ne s'attendait pas à me découvrir postée soudainement devant lui. Pour rentabiliser la situation, j'étais tentée de profiter de cet instant pour lui glisser discrètement le dictaphone que Nabil m'avait confié, mais c'était trop risqué. La cellule n'était pas close donc je craignais qu'on nous remarque. Je tenterai ma chance lors de la distribution du repas, c'était plus sûr.

- Bonjour.

Je le saluai avec professionnalisme comme j'avais coutume de le faire avec les autres prisonniers. Mais sans grande surprise celui-ci ne me répondit pas. A la place, il préféra me détailler de haut en bas pour finalement remonter à mon visage. Comme si la situation n'était pas déjà suffisamment déstabilisante comme ça.

Je raclai ma gorge. Avec un peu d'hésitation et de réticence, je finis malgré tout par m'approcher de lui. Je faisais tout mon possible pour ne pas croiser son regard, mais je pouvais sentir ses yeux se poser sur moi. J'étais de plus en plus mal à l'aise. J'approchai doucement mes mains de sa nuque. Puis d'un geste qui se voulait sûr, je commençai à effectuer la fouille au corps. Si la dernière fois mes doigts n'avaient fait qu'effleurer sa jambe par dessus son survêt, ils touchaient cette fois-ci pleinement la peau de son large corps. Mes mains descendirent le long de ses épaules tombantes pour glisser sur ses bras et avant-bras. A travers le tissu fin de son manche-longue de sport, je pouvais sentir ses biceps contractés sous mes doigts. Sa carrure était vraiment bien taillée. Sentant mes joues me piquer, je me dépêchai d'écourter au maximum ce moment et me mis à descendre prestement mes mains le long de son corps. Il n'avait pas une once de gras, en témoignait le traçage rectiligne de ses abdominaux. Je pris grand soin de contourner ses parties intimes pour tâter rapidement ses jambes. En temps normal, la procédure aurait voulu que je fouille également le dos de son corps de la tête au pied, mais je me permis de faire une exception. La situation était déjà suffisamment embarrassante comme ça.

Je me reculai d'un pas, signe que la fouille était terminée. Mais quand je relevai enfin la tête vers lui, je vis à son regard mesquin et à son sourire en coin qu'il se délectait en réalité de la situation. Coño. Me voir aussi mal à l'aise l'amusait. Il avait probablement dû comprendre lors de notre dernier tête à tête que je n'étais pas une grande adepte des contacts humains. Et de toute évidence me voir ainsi perturbée devant lui n'avait fait que le confirmer. Moi qui pensais que lui non plus n'était pas d'une nature très tactile, le fait de m'observer le palper avec aussi peu d'assurance l'avait très probablement plus diverti que dérangé. Je fronçai les sourcils histoire de le rappeler un peu à l'ordre, mais visiblement celui-ci s'en moquait royalement. Agacée, je tournai le pas et fermai aussitôt la porte en priant pour que ce moment sorte au plus vite de ma tête.

Le petit "rapprochement" de Tarik et Shanti ? 😏

Tournée repoussée mais c'était le plus safe à faire et au moins on a directement eu les dates 🙏

En attendant prenez soin de vous la mif, je vous poste la suite très bientôt ! 😘

FLEURY ⛓ AdemoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant