RÊVE DE GLACE

CHAPITRE 9.

Je monte les marches qui mènent au bâtiment où se situe la bibliothèque universitaire. Mes écouteurs dans les oreilles, je marche au rythme de la musique, mon esprit perdu dans mes pensées. La musique se coupe pour permettre l'entrée d'un appel.

J'extirpe mon téléphone de ma poche et consulte l'écran. Le numéro qui s'affiche n'est pas dans mon répertoire. Je renvoie l'appel sur ma messagerie et entre dans la bibliothèque.

Je salue Madame Burcham, installée derrière son bureau en train de cataloguer des ouvrages. Madame Burcham est la mère de mon amie Chloé. Elle m'a pour ainsi dire vu grandir. Ma mère et elle sont amies de longue date. Je pense que ça remonte à leurs études, un peu avant que mes parents se rencontrent. Elle m'offre un sourire chaleureux avant de se replonger dans son travail.

Comme à mon habitude, je vais m'installer à l'une des tables près des fenêtres. J'ouvre mon sac et sors mon ordinateur, mon bloc et un stylo. Je mets mon téléphone sur vibreur et commence à réfléchir à la manière dont aborder le thème de mon prochain devoir.

J'essaye de ne pas me disperser pour rester concentré et avancer, mais mon téléphone vibre environ tous les quarts d'heure. Je souffle en le prenant entre mes doigts. Le même numéro inconnu s'affiche sur l'écran. Je rejette une nouvelle fois l'appel, hésitant à bloquer le numéro, et coupe mon téléphone.

Je rédige mon devoir en le complétant de citations et de références que je glane sur internet ou dans les ouvrages de la bibliothèque.

La mère de Chloé a quitté son poste de travail et fermé son bureau, signe que la journée touche à sa fin. Je n'ai pas vu le temps passer et relis mon texte, satisfait.

La porte de la bibliothèque s'ouvre bruyamment et le nouvel arrivant est accueilli par un cœur de "Chuuut" qui me fait sourire. Un sac atterrit sur ma table manquant de faire voler mes feuilles de notes.

"Depuis quand tu coupes ton téléphone ? me demande Zayn en s'asseyant en face de moi.

- Désolé ! J'étais harcelé par un numéro. J'ai préféré couper, je lui réponds en relevant mon visage vers lui. Ça va ?

- Ouais, ça va... Tu as bientôt fini ?"

Je consulte l'heure sur mon ordinateur et décide qu'il est temps d'arrêter. J'enregistre mon document puis éteint l'appareil avant de commencer à rassembler mes affaires.

"On va manger un truc ensemble ou tu rejoins ton père ? m'interroge Zayn en se levant, son sac sur l'épaule.

- On mange ensemble, si tu veux. Tu pourras me ramener ? Gemma a toujours ma voiture.

- Bien sûr !"

Nous quittons la bibliothèque et sortons du bâtiment. Je ferme ma veste et resserre l'écharpe autour de mon cou. Je suis en colère contre Louis mais cette écharpe est tellement moelleuse que je refuse de m'en séparer.

Nous marchons jusqu'au parking pour retrouver la voiture de Zayn puis nous dirigeons vers le centre ville. Nous arrêtons notre choix sur un steak house qui vient d'ouvrir.

Installés à une table et déjà servis d'une bière chacun, Zayn et moi évoquons les cours de ce début de semaine. Zayn retape son année. Il n'a pas besoin de valider toutes ses matières, ce qui fait que nous n'avons pas tous nos cours en commun.

La serveuse dépose nos plats devant nous et s'éclipse après nous avoir souhaité un "Bon Appétit". Je meurs de faim et commence à manger sous le regard de Zayn. Je lève mes yeux vers lui, interrogateurs.