CHAPITRE 34.

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Louis devait me rejoindre dans notre petit café en fin d'après-midi. J'ai potassé mes cours à la bibliothèque après le déjeuner et me suis avancé sur mon devoir à rendre la semaine prochaine. Je me suis enfin décidé sur le thème que je souhaite aborder dans mon mémoire de fin d'année et je suis assez satisfait du plan que j'ai commencé à élaborer.

Mais puisque je devais absolument aller en ville, je lui ai proposé de me retrouver dans le centre pour ensuite rentrer ensemble jusque chez lui.

Je consulte l'heure sur mon téléphone et en profite pour vérifier mes messages. Louis aurait dû me rejoindre depuis une bonne heure. Aucune notification ne s'affiche pour autant.

Je rassemble mes affaires et enfile mon manteau avant de me diriger vers la sortie du café. Je salue le barista qui me renvoie un grand sourire et remonte la rue jusqu'à retrouver ma voiture. Je parcours les quelques kilomètres qui séparent le centre-ville de la patinoire.


Je ne crains pas de louper Louis. A deux jours des Régionales, la veille de notre départ pour le Comté de Wellington, je suis certain de le trouver juché sur ses patins, à revoir inlassablement ses programmes, à s'assurer que tous ses sauts sont maîtrisés.

Ils le sont. Il n'y a plus aucun doute à ce sujet. J'ai vu les progrès de Louis au fil des semaines. Mon père l'a entraîné et conseillé. Nous savons tous les trois que Louis est prêt et qu'il peut remporter haut la main cette première compétition.

C'est donc sans surprise que je me gare à côté de la Ford Mustang sur le parking de la patinoire. Je souris en secouant la tête, coupe le contact et descends pour rejoindre le bâtiment.


La playlist de Louis résonne dans la patinoire peu éclairée. J'entends la lame des patins glisser sur la glace puis Louis se réceptionner après avoir sauté. Je m'avance discrètement et l'observe.


Ça fait maintenant deux mois que j'admire Louis patiner. Et je dois avouer que je ne m'en lasse pas. Sa silhouette longiligne, le maintien de son corps, le galbe de ses muscles mis en valeur par ses tenues. Je me délecte autant de son corps que de ses compétences artistiques.

Je reste un peu en retrait laissant Louis à ses exercices. Je connais ce sentiment de vouloir tout maîtriser à la perfection, de vouloir toujours tout améliorer, même lorsqu'il n'y a plus rien à améliorer.

Louis est prêt. Définitivement prêt. Surtout lorsque je le vois exécuter un quadruple Salchow parfait tant par son amplitude que par sa réception.


Alors, je m'avance et m'appuie à la balustrade. Louis effectue une pirouette avant de m'apercevoir. Il fronce les sourcils en se stabilisant puis me rejoint, les mains sur ses hanches.


"On n'avait pas prévu de se retrouver en ville ? m'interroge-t-il essoufflé.

- Oui, je réponds. Il y a plus d'une heure." je termine en souriant.


Louis tourne son visage vers la pendule accrochée au-dessus du bureau de mon père puis reporte son regard sur moi d'un air contrit. Il passe ses doigts dans ses cheveux mal à l'aise. Je glisse ma main sur sa nuque pour approcher nos visages. J'embrasse doucement ses lèvres avant de murmurer :


"C'est pas grave, tu sais. Je comprends.

- Je suis désolé. Je n'ai pas vu l'heure, s'excuse-t-il.

RÊVE DE GLACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant