CHAPITRE 23.

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INTERLUDE - BEN STYLES



Harry n'est pas rentré à la maison depuis notre nouvelle dispute jeudi soir. Il a tout fait pour m'éviter à la patinoire, à moins qu'il n'y soit pas allé pour rejoindre Louis. Mais j'ai du mal à considérer cette possibilité. Ils sont devenus inséparables en l'espace de quelques semaines.

Je reconnais que j'ai des torts dans cette discorde avec mon fils. Mes mots ont été durs et j'en oublie parfois qu'Harry n'est plus un enfant à qui je peux dicter sa conduite. Il est désormais adulte et défend ses propres choix. Mais cette relation arrive au mauvais moment. Elle va forcément avoir un impact sur la concentration de Louis.

Le jeune homme a pris contact avec moi au début de l'été pour que je l'entraîne et le remette dans la compétition. S'il est venu vers moi, c'est bien parce qu'il veut retrouver le niveau qu'il avait atteint il y a deux ans avant sa blessure et s'améliorer encore.

Il y va de sa renommée. Et de la mienne.

Malheureusement, même s'il est incontestable que Louis fait partie des meilleurs patineurs de sa génération, il a en face de lui des compétiteurs plus jeunes et plus téméraires. S'il ne passe pas son quadruple Salchow dans ses programmes, nous pouvons dire adieu aux compétitions internationales. Malgré ses efforts et les heures d'entraînement, quelque chose le bloque pour passer ce saut et s'il devait avoir la tête ailleurs pour une amourette, il ne sera jamais prêt pour les Régionales qui ont lieu dans un mois maintenant.

Au-delà de la situation de Louis et l'impact que ce rapprochement pourrait avoir sur ses progrès, les tensions entre Harry et moi sont en train d'avoir des conséquences sur ma relation avec Anne. Elle défend beaucoup plus son fils que moi, même si je sais qu'elle essaie de ne pas prendre parti.

Je sais aussi qu'elle a demandé à Harry de tempérer la situation puisque j'ai essayé de lui parler mais il a toujours trouvé le moyen d'esquiver la conversation. J'ose espérer qu'il rentrera ce soir à la maison. Il ne peut décemment pas rester chez Zayn éternellement.

Je termine de me préparer et descends rejoindre Anne, installée dans le canapé du salon en train de lire. Elle relève son visage vers moi et me sourit. C'est son sourire magnifique qui a fait fondre mon cœur alors que nous étions étudiants. Nos enfants en ont hérité.


"Tu es prêt ma biche, demande-t-elle alors qu'elle ferme son livre et le dépose sur la table basse.

- Oui ! Je n'attends plus que toi !"


Je lui réponds en enlaçant sa taille et j'embrasse sa joue. Elle glisse sa main le long de mon bras pour serrer mes doigts entre les siens. En réalité, ça nous fait un drôle d'effet de nous retrouver seuls à la maison depuis deux jours ; nos enfants ayant déserté pour différentes raisons la maison familiale. Pour éviter de nous morfondre en attendant leur retour, j'ai proposé à Anne de sortir, d'aller voir un film au cinéma et de dîner au restaurant.

Je regarde ma femme mettre ses chaussures et enfiler son manteau. J'attends patiemment sur le tapis de l'entrée qu'elle prenne son sac à main et vérifie qu'elle n'oublie rien. Quand je pense qu'elle est prête, j'ouvre la porte mais je la vois faire demi-tour.


"Qu'est-ce que tu as oublié ? je demande en souriant légèrement.

- Je vais quand même mettre un mot aux enfants pour leur dire où nous sommes, m'explique-t-elle.

RÊVE DE GLACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant