CHAPITRE 21.

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J'ai eu du mal à trouver le sommeil après que Zayn et moi avons discuté. Mon ami comprend les raisons qui me font repousser la conversation avec mon père pourtant, il m'a encouragé à l'avoir. Notre famille est soudée depuis toujours. Nous sommes incapables de rester loin les uns des autres ou de ne pas nous parler de la journée. Alors, j'imagine parfaitement que la discorde entre mon père et moi nous chagrine autant qu'elle chagrine ma mère et ma sœur.

Mais j'ai la rancune tenace et c'est quelque chose contre laquelle je me bats régulièrement. Il me faut du temps pour encaisser, relativiser pour me permettre de peser mes mots et enfin affronter la conversation. Il peut littéralement se passer des mois !

Alors c'est avec des cernes bien marqués et un café entre les mains que je pousse la porte de la patinoire ce matin. Louis est déjà là ; sa voiture est stationnée sur le parking, mais mon père n'est pas arrivé. Je m'avance pour le trouver sur la glace, allongé sur le dos. Quand la porte se referme, il tourne son visage et m'aperçois à la balustrade. Il se relève et patine jusqu'à moi.

Une douce chaleur s'empare de moi et fait s'envoler pour quelques minutes mes contrariétés. Il m'offre un sourire tendre avant de glisser ses mains fraîches sur mes joues, dessinant les cernes sous mes yeux. Il m'embrasse du bout des lèvres alors que j'en voudrais plus. Beaucoup plus.


"Est-ce que ça va Harry ? me demande-t-il en me relâchant pour me rejoindre de l'autre côté de la balustrade.

- Ouais, je souffle. J'ai mal dormi.

- Tu sais que tu peux me parler de ce qui te contrarie...

- Je ne veux pas t'ennuyer avec ça." je réponds en me blottissant contre son corps dès qu'il arrive à ma hauteur.


Il me rend mon étreinte et me donne enfin le baiser que j'attendais. Ses doigts glissent dans mes cheveux pour dégager mon visage, ses lèvres embrassent les miennes et sa langue se faufile sans difficulté contre la mienne, douce et chaude. Réconfortante. Je resserre mes bras autour de sa taille et savoure cet instant.


"Dis-moi, reprend-il en s'écartant légèrement de moi. C'est toujours l'histoire avec ton père ?"


Le regard bleu de Louis me sonde, cherchant à comprendre ce qui se cache derrière mon tourment. J'hésite quelques secondes à lui en parler puis secoue la tête, tentant d'échapper aussi à cette conversation.


"Harry, voyons... Si je peux t'aider..., il chuchote à l'orée de mes lèvres en me retenant contre lui. Je vois bien que tu es tendu quand ton père et toi êtes ici ensemble."


Je souffle et attrape sa main pour que nous allions nous asseoir. Je récupère mon café et en bois une gorgée avant de prendre la parole, choisissant bien mes mots.


"Je ne t'ai pas donné toutes les raisons qui m'ont poussé à arrêter ma carrière, je commence alors que Louis glisse son bras dans le bas de mon dos. Ma relation avec mon père en pâtissait mais lui ne s'en rendait pas compte. Il est un excellent coach, c'est un fait. Mais quand il a un objectif, il oublie à qui il s'adresse. Je suis son fils et j'en venais à le détester.

- Ce n'est pourtant pas un tortionnaire..., le défend Louis.

- Peut-être parce que tu as connu des coachs plus durs ou simplement parce que tu connais la discipline et l'exigence de notre sport. Alors ça ne te choque pas. Pour moi, c'était devenu invivable.

RÊVE DE GLACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant