CHAPITRE 30.

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Après le week-end que nous venons de passer, je n'ai pas résisté à l'envie de retrouver Louis à la patinoire avant d'aller en cours. J'ai quitté la maison à l'aube en tenue de sport, mes patins dans mon sac en cuir marron, mes affaires de cours et des vêtements de rechange dans un autre sac. Lorsque j'arrive sur le complexe, la voiture de Louis est déjà là. Je me hâte à le rejoindre dans le bâtiment.

La patinoire est à peine éclairée et une douce mélodie emplit l'espace. Louis n'est pourtant pas sur la glace alors je m'engage dans le couloir des vestiaires et le retrouve dans la salle d'exercices en pleine séance d'échauffement.

Le pied droit en appui sur la poutre, il étire les muscles de sa jambe en ramenant son buste vers l'avant et ses mains à sa cheville. Je me délecte de son corps fin et musclé, ce corps que j'ai chéri, enlacé, embrassé, mordu... Mes joues s'échauffent à ce simple souvenir.


Je dépose mon sac à mes pieds et enlève mon manteau avant de rejoindre Louis. Il se redresse lentement, étirant ses bras au-dessus de sa tête avant de les laisser retomber autour de moi. Ses joues sont rosies par l'effort. Je dégage les quelques mèches de cheveux de son front tandis que nos regards s'accrochent. Son sourire se dessine sur son visage. J'emprisonne ma lèvre inférieure entre mes dents alors qu'une nuée de papillons prend son envol au creux de mon ventre.

Louis glisse ses lèvres contre ma tempe et trace un chemin de baisers légers sur ma joue, la ligne de ma mâchoire, le coin de mes lèvres. Je libère ma lèvre et embrasse Louis doucement alors que sa langue caresse ma bouche. J'entrouvre mes lèvres et le baiser s'intensifie, me laissant pantois lorsque Louis y met un terme, le souffle court.


"Salut !"


Sa voix éraillée se faufile au creux de mes oreilles. Je remonte mes mains le long de son dos et niche mon visage dans le creux de son épaule, pinçant la peau fine qui s'offre à moi.


"Salut..., je réponds doucement. Ça va ?

- Très bien, oui... Je suis content de te voir de si bon matin.

- Je ne pouvais pas envisager de commencer ma journée sans te voir, je réponds, le cœur battant à tout rompre.

- Et sans patiner, apparemment, suppose Louis en voyant ma tenue.

- J'avoue..."


Le sourire qu'il m'offre me confirme que j'ai fait le bon choix en me levant ce matin. Je finis par me détacher de Louis pour lui permettre de finir son échauffement. J'en profite pour récupérer une corde à sauter et entreprends de m'échauffer également, au moins un minimum avant d'entrer sur la glace.

Même si je ne compte pas faire beaucoup de figures, on est jamais trop prudent.

Environ trente minutes plus tard, chaussés de nos patins, nous arpentons le couloir pour entrer sur la glace. La main de Louis s'empare immédiatement de la mienne et nous effectuons plusieurs tours ensemble. Louis m'entraîne dans une danse, profitant de notre proximité pour glisser ses mains fraîches sous mon sweat. Je sursaute de surprise et tente de me libérer mais il resserre son étreinte autour de moi et m'embrasse juste avant de se détacher de moi. Je ralentis et m'approche de la balustrade, préférant l'observer alors qu'il se lance dans une série de sauts : double boucle-piqué, double Lutz. Il accélère et enchaîne une combinaison triple boucle - triple boucle. Je l'observe, je me concentre sur ses pieds lors de ses réceptions. Quelques éclats de glace volent quand son patin tape le sol. Il poursuit, le visage concentré, patine sur toute la longueur de la patinoire avant de s'engager dans un triple Lutz, puis un triple Salchow. Il y va crescendo mais avec une détermination certaine. Je ne bouge plus, happé par ses gestes, sa grâce et l'amplitude qu'il donne à chacun des sauts. Il patine en détendant les muscles de ses bras puis de ses jambes, accélère, se prépare et passe un quadruple Salchow parfait.

RÊVE DE GLACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant