• CHAPITRE 11 •

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« Ça a toujours été comme ça et ça ne changera jamais. »

L'assaut de Bedford. Seulement trois jours me séparaient de cette maudite expérience et tout était encore très frais dans ma tête. J'ai pleuré, culpabilisé parce que, mine de rien j'étais quand même la cause du suicide de trois adolescents. J'ai prié, moi qui ne crois en aucune divinité. J'ai prié pour que tout cela s'arrête et pour la première fois j'ai pensé à désobéir à Arsène. Sauf que toute ma putain de vie reposait sur lui et je ne pouvais pas me permettre de faire ça. Pour mon bien et pour celui de tous.

Hassan Bin Houcin était debout, depuis tout ce temps, il avait refusé de boire, de manger ou même de dormir. Il attendait droit comme un piquet, du haut de ses 53 ans que sa sentence tombe. Il avait des sourcils broussailleux qui cachaient à moitié ses yeux noirs. Des rides parcouraient son front et la calvitie commençait à bien le rattraper. Je fis signe aux gardes qui surveillaient la cellule de le laisser sortir. Ils me suivirent hors de la prison avec notre otage, menotté à leur côtés.

Dans le couloir du 7e étage un petit groupe s'amassait devant une des portes. Il était composé de Bayer, Clarks, Bieber, Winston, et de plusieurs autres personnes dont des policiers.

Une dizaine de gardes armés poussèrent notre accusé dans le corridor situé derrière la porte. Je m'approchait du groupe et ils me demandèrent, à l'unisson :

« Comment on procède ? »

« Donnez lui un verre d'eau. Je veux qu'on est des caméras et des micros partout. Je vais surement lui parler en arabe pour le mettre dans une situation de confiance. L'interrogatoire devra être enregistré je vous ferais la traduction plus tard. Surveillez tous ses faits et gestes, le moindre cillement de cil. N'intervenez en aucun cas même si je suis en danger. Restez discrets et de l'autre côté de la vitre. Le premier qui parle je le bute. »

Ils se regardèrent un sourire aux lèvres ne croyant pas un mot de mes menaces. Mauvaise décision.
Je m'engouffrais dans la salle de gauche. Ici, Hassan Bin Houcin m'attendait, enchaîné à sa propre chaise.

« Bonjour M. Bin Houcin. Il est 9h30 et nous allons procéder à un interrogatoire complet. »

« ... »

« Est-ce que vous me comprenez ? »

Il secoua la tête et je lui parlais donc en arabe :

« Nous allons vous servir un repas et ensuite vous posez des questions. Vous avez le droit de ne pas répondre mais sachez que vous ne sortirez pas d'ici jusqu'à que nous ayons eu ce que nous voulions. Première question : combien êtes vous ? »

« Plus que ce que vous pensez. »

« J'ai besoin d'un nombre, même approximatif. »

« C'est impossible. »

Je sortis mon revolver. - enfin celui que j'avais volé à Bieber - et le pointa sur sa tête. Il n'était pas chargé, je vous rassure.

« Combien êtes vous ? »

Il essaye de me porter un coup au menton et j'agitais le revolver sous ses yeux :

« Doucement. Tu me prends pour qui au juste ? Une prostituée  qui marche au crack ou quoi ? »

Hassan Bin Houcin se pencha sur la table et me fixa en parlant toujours en arabe.

« Si vous pensez que c'est avec votre arme non-chargée que vous allez faire peur à quelqu'un vous vous mettez le doigt dans l'oeil espèce de chienne. »

• ROUGE COMME LE SOUVENIR •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant