14. Le Ministre

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Godric

Le Ministre de la Magie a fait irruption dans notre salle sans vergogne.
Pour qu'il se déplace en personne, c'est qu'il doit sacrément nous craindre...

Les plans de Poudlard disséminés aux quatre coins de la pièce sont aussi vite rangés qu'ils avaient été sortis. Nous sommes plutôt doués pour faire semblant.

Les sourcils broussailleux de l'imposteur tressautent, avant de se rapprocher l'un de l'autre. Il darde un regard d'acier sur notre groupe, jaugeant notre propension à contester ses ordres. Vêtu d'une chemise bouffante qui souligne les rondeurs de sa silhouette, il ressemble à une chouette enrobée. Nous ne pouvons pas pouffer de rire. Il a fait du chemin depuis Londres pour venir nous voir, il n'est pas ici sans raison.

"Jeunes gens, à quel type d'activité vous adonnez-vous ici exactement?

-Rien que du dessin ou bien des conversations Monsieur."

Mentir, Helena fait ça très bien. Elle prend son ton posé et fixe un point pour que son regard ne s'agite pas en tout sens.

"J'ai eu vent d'une rumeur selon laquelle vous projetiez d'ouvrir les portes d'une école. N'avez-vous pas lu le décret qui stipule que les sorciers doivent apprendre la magie de la bouche de leurs parents UNIQUEMENT?

-Nous ne faisons rien de tel, Monsieur, se défendit Helena, qui était officieusement désignée comme étant notre porte-parole.

-Je ne vous crois pas. Je ne peux pas vous jeter à Azcaban sans motif tangible et probant, d'autant que vous êtes trop jeunes, mais sachez que je surveille la moindre de vos actions...aussi, prenez note de ce que je viens de vous dire et modulez votre comportement en fonction."

Salazar était brûlé de l'intérieur par une question qui voulait sortir, cela se lisait dans la crispation de ses traits.

"Même si nous voulions ouvrir une école, en quoi cela vous dérangerait-il?"

L'oxygène cessa son va-et-vient dans les poumons de la pièce. Chacun retenait son souffle face à l'audace de la question.

"Votre question est pertinente jeune homme. Vous êtes le jeune Serpentard n'est-ce pas?"

Salazar grommela dans sa barbe qu'il portait bien ce nom. Il avait horreur de réaliser que son père était mêlé à tout cela d'une certaine manière.

"Je ne voudrais pas que des sortilèges...dangereux puissent être transmis."

Nous acquiesçâmes lentement, encore étourdi par cette visite impromptue.
Nous aurions un sujet à débattre après le départ du Ministre.

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