23 décembre 2009:
Simon a dix ans. Il est un jeune garçon fragile, accompagné d'une mère instable et fauchée qui peut à peine lui fournir de la nourriture et des vêtements. Elle tente de combler le manque de matériel par une surdose d'amour mal placé. L'amour, elle ne l'a pas envers son fils. Elle l'a envers les hommes qui viennent la baiser. Elle veut tellement que son fils ait un père, qu'elle est prête à se faire passer dessus par toute la ville.
- Simon! Viens ici.
- Oui, maman?
- À soir, on va avoir de la visite. Mais quand la visite va arriver, j'veux que t'ailles dans ta chambre et t'en sors juste quand je viens te voir. C'tu ben clair?
- Tu vas rencontrer un nouveau papa?
- C'est ça. Pis si y t'voit tout de suite, ça va tout gâcher. Tu comprends ça?
- Oui, maman. Je vais rester dans ma chambre.
La visite arrive. Madeleine l'accueille dans son plus beau déshabillé. Même pas de salutation, Qu'ils se dirigent vers la chambre à coucher. Elle se fait baiser, pendant que son fils joue aux petites voitures dans la chambre voisine. Les cris fusent dans tout l'appartement et Simon pense que c'est normal, que tous les enfants entendent leur mère se font prendre par des hommes différents à tous les soirs. Au bout d'une heure, l'homme sort de la chambre et s'allume un clope à la table de cuisine. Le silence total, aucun son ne sort d'aucune pièce. Madeleine enfile son peignoir tout défraîchi et se dirige vers la chambre de son fils en lui faisant signe qu'il peut sortir s'il en a envie. Simon, dans son linge beaucoup trop grand, les rejoint à la cuisine. Son regard est vide de vie, vide de joie. Vide de tout, en fait. Il ne se passe rien dans ses yeux et c'est ce qui terrifie l'homme qui vient tout juste de se taper sa mère.
- Madeleine, ton fils va bien?
- Oui, pourquoi?
- Ses yeux ... ils sont vides. On dirait qu'il veut voler mon âme, ou j'sais pas quoi. Ça me fait peur.
- Occupe-toi pas de lui, il veut juste de l'attention. Y'a pas de père.- Maman ... ça va être lui mon nouveau père? J'l'aime pas ...
- SIMON! Tu vas faire avec c'que j'te donne. Arrête de faire ton difficile.
À ces mots, l'homme quitte l'appartement. Inutile de lui donner une identité, il est pris ses jambes à son cou, comme chaque fois que Simon apparaît dans le décor avec ses grands yeux bruns et vides. Encore une fois, c'est la faute de Simon. Il retourne à une chambre et n'en sort que le lendemain, au lever du soleil.
Aux premières lueurs, Simon ouvre ses paupières dont l'intérieur est décoré d'un iris sans éclat. Il sort de sa chambre, qui ne compte qu'un petit lit, une commode de quatre tiroirs et quelques petites voitures au sol pour le divertir. Il n'a pas vraiment de jouets, pour un enfant. Il se dirige vers la chambre de sa mère, qui est toute aussi faiblement meublée, mais dans sa mère n'y est pas. Il va au salon où il y a, couchée sur le sol, dévêtue et en compagnie d'une bouteille de whisky. C'est toujours la même chose; du moment qu'un homme quitte sa vie, elle ressent le besoin de combler le vide avec une bouteille d'alcool.
Il lui touche le visage, mais elle ne bouge pas. Il passe sa main dans ses cheveux et elle ne bouge toujours pas. Découragé de voir sa mère dans cet état, il va remplir un verre d'eau glacée et lui verse dessus.
- SIMON! Ça va pas dans ta tête ou quoi?
- Tu bougeais pas ... je voulais vérifier que tu étais correcte, maman.
- Je cuvais. Parce qu'encore une fois, t'as fait fuir un homme. J'sais pas c'est quoi ton problème, mon grand, mais va falloir que t'arrêtes. Tu fous la merde PARTOUT!
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HorrorSi tu penses que tout commence comme dans un conte de fée, tu te trompes. Il a commis des actes cruels. Je suis là pour le faire payer, pour lui remettre la monnaie de sa pièce, comme on dit. Il pense que c'est moi le monstre, mais en réalité, c'est...