Il la relâche et elle tombe. Elle cherche son souffle en pleurant. Il quitte la pièce et sort dehors pour décompresser. Derrière la cabane se trouve un sentier qui donne l'impression que la forêt est sans fin. L'odeur qu'il sentait cet après-midi est encore présente et encore plus forte. Il se couvre le nez à l'aide de sa manche de chandail. En observant le sentier, il voit des traces de sang et il remarque que l'herbe est écrasée, comme si on avait traîné quelque chose par terre. Il retourne à l'intérieur, prend sa lampe de poche et il se dit que ça pourrait être bien de faire sortir Karelle. Il détache les chaînes qui sont sur le mur et tire sur ces dernières pour faire lever la jeune femme. Elle obéit, se disant que si elle ne fait pas ce qu'il lui demande, elle se fera sûrement tuer. Elle marche derrière lui, la peur au ventre. À l'extérieur, sur le sentier, ils marchent en suivant les traînées rouges. Après une vingtaine de minutes, les traces de sang s'estompent, mais on peut entendre des plaintes de douleur en sourdine. Simon regarde Karelle, qui semble affolée, et tente de la rassurer en lui offrant un câlin, qu'elle refuse. Il songe à rebrousser chemin, mais il veut vraiment savoir ce qu'il se passe dans SA forêt, alors ils continuent d'avancer. Plus ils avancent, plus l'odeur étrange est forte. Ils suivent les gémissements et une petite peur commence à s'installer pour Simon. Il regarde à nouveau Karelle qui tremble, de froid et de peur. Il décide de rebrousser chemin et de retourner à la cabane.
- Ça va? Chuchote-t-il à Karelle.
- J'ai froid... J'ai peur... Je veux rentrer.
- On y va. Suis-moi et ne fait pas de bruit.
Des bruits de branches qui cassent et des pas sur les feuilles mortes résonnent au loin. Quelqu'un s'approche. Une respiration saccadée traverse les branches. Simon et Karelle se regardent ne sachant quoi faire. Ils ont été repérés. Ils tentent d'accélérer le pas, mais avec les chaînes qui retiennent Karelle, c'est impossible d'aller plus vite. Rapidement, il doit leur trouver une cachette. Le gros rocher, caché par les arbres, devrait faire l'affaire. Cachés de justesse, ils observent une silhouette noire sortir du branchage. Karelle est tentée d'hurler pour se faire sauver par cette personne, mais Simon la fusille du regard. Elle comprend que ce n'est pas à son avantage de crier. Simon a l'impression que la silhouette lui rappelle quelqu'un, mais il n'arrive pas à se souvenir qui. Cette dernière titube entre les branches, comme si elle était saoule. Ils tentent de maintenir leur position, un faux mouvement pourrait coûter cher. La silhouette disparaît aussi rapidement qu'elle est apparue.
Au bout de quinze minutes, dans un silence glacial, ils peuvent enfin se relever et reprendre leur route. Les gémissements ne se font plus entendre, la victime doit être morte. Au chemin du retour, en apercevant la cabane, les deux soupirent de soulagement. Puis, Karelle se souvient qu'elle est une séquestrée et non une amie. Elle regarde Simon, qui redevient soudainement froid, et il lui pointe le couloir. Elle se rend à la petite chambre, s'installe sur la paillasse qui jonche le sol et il l'attache.
Il est maintenant 21 h 30, Simon est au salon et il est songeur. Qu'est-ce qu'il se passe dans le bois? C'était quoi, cette chose? Que va-t-il faire de Karelle? La garder en vie? La tuer? La relâcher? Tant de questions sans réponses. Épuisé par ces questionnements, il entre dans la chambre et se couche aux côtés de sa prisonnière.
11 septembre 2019
C'est un peu frais dans la petite cabane, la poitrine de Karelle peut en témoigner. Elle tente de se couvrir du mieux qu'elle peut, mais Simon réussit à la tripoter. Elle le repousse et il devient de plus en plus agressif. Elle n'a d'autre choix que de se laisser faire. Il lui mange les seins, la couvre de baisés sur tout son corps et l'embrasse avec la langue, même si elle tente de le repousser. Il sort son sexe, qui n'est pas vraiment frais, et s'astique le manche en la fixant droit dans les yeux. La folie qui se trouve dans ses yeux effraie Karelle et ça, ça excite Simon. Lorsqu'il sent son éjaculation approcher, il soulève la camisole de Karelle et la couvre de son sperme. Elle se met à pleurer, il se relève et quitte la pièce en sifflant.
Simon sort et marche jusqu'à sa voiture avec un sourire de satisfaction. Il démarre et branche son cellulaire dans l'adaptateur pour regarder son fil Instagram. Il pourrait se trouver une autre proie aussi facile que Karelle. Au bout de quinze minutes, il ferme son compte et éteint le moteur de sa voiture un peu déçu, un peu enragé.
Il entre préparer le déjeuner de sa tendre proie. Il lui tend un sceau et une serviette et lui indique de se laver bien, de se mettre belle. Il a envie de la baiser à son retour, qu'elle le veuille ou non. Il quitte avant même qu'elle n'aille le temps de réagir.
En route vers Judith, il est encore plus sourire. Il sait qu'il va réussir à la faire tomber amoureuse de lui. Il le sent. Elle va jouir la prochaine fois qu'ils baisent. Ensemble, ils seront heureux... Enfin, c'est ce qu'il croit. Arrivé à la maison, il gare sa voiture dans l'entrée de cour et entre silencieusement. Judith n'est pas de ceux qui se lèvent tôt. À 7 h du matin, elle dort encore. Sur la pointe des pieds, Simon se dirige jusqu'à la salle de bain et prend la meilleure douche de sa vie. L'eau qui coule sur son visage, sur son sexe, sur tout son corps. Il se sent devenir homme. Sa douche chaude, presque brûlante, laisse place a une lourde buée dans la salle de bain. En quittant la pièce, il croise Judith, sortant tout juste de son lit. L'empreinte de l'oreiller encore au visage, elle marche lentement jusqu'à la cuisine pour se couler un café. Heureux, il la suit pour profiter du café et se préparer à son tour, un déjeuner.
- T'as l'air de bonne humeur. Ça fait du bien de te voir comme ça mon fils.
- Ouais, j'ai eu du fun, hier, avec mes amis. Ça faisait un bout que j'avais fait ça.
- Vous avez fait quoi?
- Oh... des trucs de gars, t'sais. On a jasé de filles, on a été au bar, on a fumé des joints... rien d'excitant, mais j'ai eu du fun.
Sur cette courte discussion, Simon retourne à son déjeuner en faisant défiler son fil Instagram, comme tous les matins. Un petit sourire malicieux se dessine sur son visage. Il vient de voir une jeune fille qui ressemble à Karelle et qui, selon la localisation de son compte, habite également Sherbrooke. Il regarde ses multiples photos et reconnaît le parc Jacques-Cartier. Elle a publié, il y a moins de dix minutes, des stories de sa séance de jogging au parc. Simon se lève de table, sans même avoir terminé son déjeuner, et quitte à toute vitesse.
Il file à toute allure en direction du parc, brûlant quelques feux rouges et quelques arrêts. Stationné au marché de la gare, où la photo qu'il a vu tout à l'heure a été prise, il sort de sa voiture pour observer les passants, tentant de retrouver la jeune femme. Il s'installe sur le même banc sur lequel il a trouvé Karelle et regarde son Instagram afin de savoir si sa proie est toujours sur place. Une fois son jogging terminé, elle devra assurément revenir par ici. Un peu de patience et Simon repartira avec elle. La chance lui sourit ce matin. Une jolie brune en short noir et camisole bleu court dans sa direction.
Elle arrive près du banc où est installé Simon et ralenti sa cadence. Elle lui sourit par politesse et tourne vers le stationnement du marché. Il attend quelques secondes, question de ne pas avoir l'air de la suivre, puis se lève. Il maintient sa distance et observe autour, pour s'assurer de ne pas être vu. Lorsqu'il voit qu'elle approche de sa voiture, il accélère le pas et lui cogne la tête contre le véhicule. Elle est sonnée. Il l'emmène à sa vieille Tercel, ouvre sa valise et glisse la demoiselle dans le coffre. Il lui bâillonne la bouche, attache ses pieds et ses mains avant de partir en direction de sa maison pour se ramasser quelques vêtements et de la nourriture.
Maintenant qu'il a toutes les provisions nécessaires, il vérifie dans le coffre que sa victime est bien en vie. Il ne voudrait pas offrir une morte à sa belle Karelle. Elle le regarde, de ses grands yeux larmoyants. Il lui flatte le visage, pour la rassurer, mais ça l'effraie encore plus.
VOUS LISEZ
Mot-clic
HorrorSi tu penses que tout commence comme dans un conte de fée, tu te trompes. Il a commis des actes cruels. Je suis là pour le faire payer, pour lui remettre la monnaie de sa pièce, comme on dit. Il pense que c'est moi le monstre, mais en réalité, c'est...