Chapitre 1 : 2009 (partie 2)

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26 décembre 2009:

Il est 8 h 30 du matin, on cogne à la porte de Madeleine. Qui peut bien venir la déranger à cette heure-là, le lendemain de Noël ? Elle sort de son lit, prend son peignoir et se rend à la porte. Elle regarde par l'œil magique et constate que des gens en tailleurs sont là et attendent qu'on leur ouvre. Son cœur commence alors à battre très fort. Ils sont là pour Simon. Pour parler de sa tentative de suicide.

- Madame Gingras, ouvrez la porte. Nous voulons discuter.

- Je suis en peignoir, donnez-moi quelques secondes, je vais aller m'habiller.

Elle court à sa chambre et enfile des vêtements propres. Ramasse ses cheveux en chignon et retourne à la porte pour laisser entrer les services sociaux.

- Vous devez vous douter de la raison de notre visite...

- J'pense bien, oui. Mon fils a tenté de se suicider hier...

- Notre devoir est de voir à la sécurité des enfants. Nous devons intervenir à la suite de ce type d'incident. Pouvons-nous faire le tour de votre appartement ?

- Oui, allez-y.

27 décembre 2009:

7 h 20 le matin. Madeleine, encore saoule, entend le téléphone sonner. Elle se lève difficilement de son lit pour se rendre à son téléphone fixé au mur. C'est l'hôpital qui lui annonce que son fils est enfin sorti du coma. Elle raccroche et retourne se coucher. Elle s'en balance. Elle veut seulement qu'on l'appel pour lui dire quand est-ce que le morveux va revenir l'embêter à la maison.

Elle ne se relève qu'à 13 h 30, alors qu'elle commence à ressentir la faim. Elle se traîne les pieds jusqu'au frigo pour sortir un restant de souper du 25 décembre. Celui qu'elle devait manger avec son amant, mais qui a malheureusement été interrompu par Simon qui était en train de se vider de son sang.

À 17 h, le téléphone sonne à nouveau. C'est le médecin de Simon qui tente de la convaincre de se présenter à l'hôpital, pour être au chevet de son fils qui la réclame. Madeleine se rend donc au CHUS et quelqu'un la dirige à la bonne chambre.

- Maman. T'as réussi à venir me voir.

- Ouais... Tu veux quoi là ?

- Rien, je voulais juste te voir. Je m'ennuie ici, maman.

- J'ai autre chose à faire qu'être ici, Simon. Si t'as besoin de rien, dérange-moi pas.

- Désolé maman...

Elle se lève, comme pour quitter la pièce, puis le médecin entre. Il regarde Madeleine, puis Simon qui pleure. Il se dirige vers le petit pour lui flatter les cheveux. Le médecin tente de le réconforter alors que Madeleine s'allume une cigarette.

- Madame Gingras, je vous demanderais de faire attention. Simon tente de se remettre sur pied et vous lui envoyez votre fumée au visage.

- Ça change quoi ? Il en crèvera pas.

Après une heure de semi-présence auprès de son fils, elle quitte et retourne chez elle. Le pauvre Simon pleure, alors que sa mère ne pense qu'à une chose. Se faire baiser par un homme, n'importe quel.

Il est 21 h et Madeleine attend l'homme qui la fera mouiller sa culotte toute la nuit. Elle n'a pas d'enfant pour la déranger, elle pourra alors atteindre des orgasmes sans fin. On frappe à sa porte. Elle ouvre, vêtue de son petit peignoir sexy et d'un déshabillé qui ne cache que son sexe et ses mamelons.

Elle ne sait même pas qui il est et elle n'a jamais vu son visage. Elle l'a contacté dans une annonce du journal. L'homme est habillé d'un long manteau noir, d'un chapeau haut de forme et son visage est recouvert d'un masque noir. Il prend Madeleine par la taille et l'envoie valser contre le mur, pour ensuite la baiser comme jamais elle n'aura été baisée.

Les cris se font entendre de partout dans l'appartement. Elle se laisse dominer par l'homme masqué. Elle jouit encore et encore. Après 45 minutes, l'homme masqué jouit. Ils sont couchés, à bout de souffle, sur le sol crasseux de l'appartement. En se relevant, l'homme sort un couteau de son pantalon qui jonchait le sol. Il le tient et fixe Madeleine droit dans les yeux. Il se penche au-dessus d'elle et lui entaille l'entre-jambe. Il quitte l'appartement en la laissant crier et pleurer, le sang coulant.

28 décembre 2009:

Simon quitte sa chambre d'hôpital aujourd'hui. Il peut retourner à sa maison, auprès de sa mère. Tout enfant aurait été excité par ce retour à la maison, mais Simon avait peur de retourner chez lui. Il savait que sa mère allait être fâchée de son retour et qu'elle allait recommencer à le négliger en le laissant de côté.

À 10 h, Madeleine se fait réveiller par la sonnerie du téléphone. Elle se lève péniblement, le sexe meurtri de son violent amant de la veille.

- Allô ?

- Madame Gingras? C'est madame Côté des services sociaux. Nous avons appris que Simon revenait à la maison aujourd'hui. Suite à notre dernière visite, nous avons constaté que l'état des lieux n'est ni sécuritaire, ni salubre pour votre enfant. Nous vous donnons une dernière chance de nous prouver que vous désirez conserver vos droits parentaux envers lui. Nous ferons des suivis très serrés afin de nous assurer de la salubrité des lieux et de la sécurité de Simon.

- Parfait. Faites ce que vous voulez, mais vous ne m'enlèverai pas mon fils.

Ce qu'elle voulait surtout dire, c'est que personne n'allait lui retirer l'être humain qui lui faisait gagner des chèques à chaque mois, sans faire d'efforts.

À 17 h, Simon était de retour à la maison, enfermé dans sa chambre. Sa mère ne lui avait même pas démontré la moindre affection, il s'est endormi en pleurant aux alentours de 20 h. 

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