Il tourne la tête de l'autre côté, tout aussi douloureusement que la première fois et remarque un peu plus loin, debout, droite comme un arbre, la femme qui lui a asséné un coup en plein visage. Elle l'observe, les yeux grands ouverts comme une grenouille. Elle ne cligne pas une seule fois. Elle ne fait que l'observer avec un semblant de sourire qui commence à se tracer sur ses lèvres. Elle s'approche de lui, un pas à la fois, le fixant toujours droit dans les yeux, comme si elle essayait de lui prendre son âme. À deux mètres de lui, son sourire devient plus grand, plus affreux. Son visage se ride encore plus. Ses dents sont jaunies par le manque d'hygiène. Ses lèvres sont sèches et craquelées. L'odeur que son corps dégage est si forte qu'il a des hauts le cœur. Elle continue d'approche en prenant le tisonnier qui se trouve à sa droite. Il se met à trembler comme une feuille. Les larmes commencent à couler sur son visage alors que la peur se lit dans ses yeux. Elle s'approche de lui, lève le tisonnier et lui flanque un coup en plein sur la tempe. Il retourne dans les bras de Morphée. Il revient à lui après quelques minutes et tente une négociation de liberté.
- Ok, j'sais pas t'es qui. J'ai vu tes œuvres de corps pendus et tout... j'veux partir. J'te promet de faire tout ce que tu veux, mais laisse-moi partir. Ma blonde m'attend à la maison.
- T'en n'a pas de blonde.
- S'te plaît, laisse-moi partir. J'veux juste retourner chez moi. Je vais faire tout ce que tu veux, promis.
Une lumière illumine les yeux de la femme. Elle accepte de le libérer sous une condition.
FAIRE ÉQUIPE AVEC ELLE.
Elle le laisse partir, sans même qu'il aille véritablement accepté. De toute façon, il n'a pas le choix s'il tient à sa vie.
14 septembre 2019
Simon n'a pas encore dormi, encore ébranlé par ce qu'il a vu dans la forêt. Pourquoi elle l'a laissé partir? Pourquoi il est encore en vie? Tant qu'à ne pas dormir, il descend au salon, allume la télévision et écoute ce que les nouvelles.
« Les recherches continuent pour retrouver Karelle Montclaire. Un nouvel avis de recherche est lancé concernant une jeune femme dans la vingtaine du nom de Marianne Mercier. Elle aurait été enlevée au Parc Jacques-Cartier également, aux alentours de 11h45 le 11 septembre 2019. Elle portait un short noir et une camisole bleu foncé. Si vous avez des détails concernant ces deux jeunes femmes, contactez le SPS. Toutes les informations sont importantes. »
Simon commence à angoisser. Marianne est aussi portée disparue. Le service de police sera très actif. La population va commencer à participer de plus en plus aux recherches.
« Tu deviens parano man. Arrête de stresser. Ils te trouveront jamais. »
Il écoute sa petite voix interne et se dirige à la cuisine. Avec tout ça, il avait presque oublié sa belle Karelle. En descendant l'escalier, son regard croise celui de sa prétendue amoureuse.
Elle voit ses yeux bouffis, sa lèvre inférieure fendue et sa démarche semblable à celui d'un ivrogne. Elle ne dit pas un mot, par peur de se faire répondre avec une claque au visage. Il lui tend une assiette et une tasse de café avant de s'asseoir contre le mur, face à elle.
- Tu vas faire quoi de moi? Lui demande-t-elle désespérément.
- Te garder. T'es la femme que j'veux dans ma vie.
- Tu sais que tu peux pas forcer quelqu'un à être dans ta vie?
- T'as pas l'air de me détester. L'autre soir tu m'as même souri et je voyais d'quoi de possible dans tes yeux.
- Simon... j't'aime pas. J'veux juste partir d'ici. J'veux retrouver ma famille.
Il se lève d'un bond et lui prend son déjeuner des mains. Il remonte à la cuisine où il lance la vaisselle contre le mur en hurlant. Les mots que Karelle a prononcés lui rappellent ceux de Madeleine. Sa vraie mère. Celle qui ne l'aimait pas, qui ne faisait que le maltraiter et l'abuser avant de l'abandonner. Après avoir laissé sortir sa colère, il redescend et entame la fin des travaux afin de pouvoir garder Karelle, pour toujours, au sous-sol.
Vers midi, il s'arrête pour manger et regarder son téléphone. Il tente de trouver une nouvelle proie, afin de satisfaire à la créature de la forêt. Il ne peut pas retourner au parc Jacques-Cartier, les policiers doivent surveiller ce secteur de près avec les recherches. Pourquoi pas à Magog? Le marais de la Rivière aux cerises devrait faire l'affaire. Il commence à faire défiler les publications qui ont le mot-clic "Magog" ou encore "Marais" et il regarde les dates et surtout, les filles. Il s'abonne aux comptes qu'il juge facile à attraper puis il redescend au sous-sol terminer ses travaux.
À 19 h, tout est terminé L'insonorisation est parfaite, puisque Karelle hurle au sous-sol et Simon ne l'entend pas à l'étage.
« Pourquoi veut-elle partir? Elle a tout ce qu'elle a besoin ici avec moi. De l'amour, du plaisir, des caresses et de la nourriture. Pourquoi partir?»
Cette question demeure sans réponse pour Simon. Et puis, il se demande, comment fera-t-il équipe avec la bête de la forêt? Que veut-elle? D'autres proies? Elle le protégera s'il lui offre des filles?
Toutes ces questions l'épuisent et il s'endort sur le divan.
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HorrorSi tu penses que tout commence comme dans un conte de fée, tu te trompes. Il a commis des actes cruels. Je suis là pour le faire payer, pour lui remettre la monnaie de sa pièce, comme on dit. Il pense que c'est moi le monstre, mais en réalité, c'est...