Chapitre 8 Jace

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D'une démarche souple ainsi que déterminée, Deaclan, Bam et moi nous faufilons dans la foule. Une fois au bar, on s'installe au comptoir autour des filles. Les garçons font les intéressants, leur parlant, leur souriant... sûrement pour les mettre dans leur plumard ce soir. Brittany ne peut s'empêcher de poser ses mains sur moi. Je les dégage discrètement, afin que personne ne le remarque et lève la main vers le barman pour passer commande.

Je tente désespérément de repousser l'inévitable, c'est ridicule !

Elle a chopé cette putain de manie d'être toujours collée à moi, c'en est étouffant ! Au moins, elle est discrète, à peu près... Un frisson remonte le long de ma colonne, supposant qu'elle puisse me faire un esclandre lors de notre conversation !

Le DJ s'éclate avec ses platines sur de l'électro, ça met en transe la plupart des gens présents. La lumière des spots bouge dans la salle : du rouge, du bleu, du blanc, il ne manque plus que les stroboscopes et la crise d'épilepsie me pend au nez.

Bordel, Bri m'observe ! Elle est juste à côté de moi, son corps est trop proche, cette proximité a le don de me rendre nerveux. Son regard me brûle la peau.

— Tu comptes m'ignorer encore longtemps ?

Fait chier ! Je suis grillé et elle semble énervée. Ça promet !

— Tu attaques direct ? dis-je, nonchalamment, en me redressant.

Ce n'est pas parce que je suis stressé que je suis obligé de le montrer. Cette émotion restera mon petit secret. J'ai une réputation à tenir, merde ! Les coudes sur le bar, j'essaie de me détendre. Je tourne ensuite la tête vers la droite pour planter mon regard dans le sien. Elle n'est pas idiote, elle sait ce qui est sur le point de se passer. Par miracle, les garçons sont partis à la chasse. Je suis tranquille.

— Pourquoi ?

Bri essaie de m'attendrir en me regardant avec cet air de chien battu. Elle reprend, en se rapprochant de mon oreille afin que je puisse l'entendre :

— Toi et moi, il n'y a rien de sérieux, alors pourquoi arrêter ?

Putain, elle parle plus fort que prévu. Fait chier, j'ai tout sauf envie que d'autres soient témoins de notre échange. Ça me gonfle ! Et puis, à qui elle compte faire croire ça ?

— Je n'ai pas vraiment d'explications à te donner, Brittany. On arrête, c'est tout.

Oh bordel, le serveur ou le jongleur comme j'aime l'appeler est de retour, mon sauveur... Merci seigneur, je ne suis pas croyant, mais merci !

— Deux vodkas ! demandé-je en me penchant vers lui pour qu'il prenne en compte ma commande.

J'enfonce ma main dans la poche de mon jean à la recherche de ma thune. D'ordinaire, il me sert sans rien me demander en retour, - va savoir pourquoi d'ailleurs - mais ce soir on est deux. Je ne veux pas trop en profiter, ni griller mes contacts. Il fait glisser deux shots devant moi, puis tend un verre à ma voisine de tabouret. Je pose le billet à côté de mes boissons. J'ai droit à un geste de sa part qui me prouve qu'on est d'accord sur le fait de garder notre petit "arrangement" secret. C'est une attitude débile voire même enfantine, mais ça n'a aucune importance, c'est notre façon de communiquer. Brittany le remercie en le draguant ouvertement. Putain, elle se ridiculise complètement ! Si elle savait à quel point je m'en fous ! Elle fait ça pour me rendre jaloux. Reste zen, mec ! Elle avale son verre cul sec, non sans tirer une grimace. Je suis le mouvement. Le liquide coule dans ma gorge, il ne me brûle pas, ne me soulage pas non plus.

— Tu reviendras, Jace ! Je peux te le garantir.

Wow, carrément...

Je suis choqué de son attitude. J'étais loin de m'imaginer qu'elle pourrait tenir de tels propos, je ne la reconnais pas du tout. Il y a tellement de haine dans ses yeux que c'en est effrayant. Où est la petite blondinette de mes souvenirs ?

À travers mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant