Une mystérieuse guérisseuse

Chapitre 5: Une solitude puis un réconfort

Pendant que le guérisseur auscultait la jeune Célestia dans le but de la soigner, il comprit rapidement que la jeune blonde n'avait aucune blessure, mais que tout se passait mentalement et qu'il n'y avait aucune autre façon pour elle de s'en sortir à part la prière. Ce dernier alla informer Marie ainsi qu'Arthus puis il retourna dans la chambre. Toutefois, il fut surpris d'y voir la petite fille que Célestia avait cachée dans l'auberge durant l'attaque, en train de tenir la main de Célestia.

- S'il vous plaît, madame, revenez parmi nous. Vous avez sauvé tellement de vie et beaucoup de monde compte sur vous. Ouvrez les yeux pour nous et surtout pour votre mère.

Le guérisseur vit la petite fille pleurer, alors il s'approcha d'elle avant de mettre sa main sur l'épaule de cette dernière. Lui aussi tenait absolument à ce que Célestia ouvre les yeux car les gens de Bree lui devaient beaucoup. Même les soldats blessés avaient été soignés par cette douce chaleur et beaucoup d'entre eux n'avaient pas voulu partir tant que la jeune femme n'avait pas ouvert les yeux. Marie ne put tenir en place et sortit de l'auberge pour aller à la porte Sud. Elle y vit un soldat monter sur son cheval et se mit à courir vers lui. Une fois qu'elle fut à sa hauteur, la femme demanda s'il pouvait faire passer une lettre à Brad, son fils. L'homme accepta, la femme sortit la lettre de sa poche et lui donna. Un regain d'espoir naît en elle. Cette lettre pourrait être bénéfique pour sa fille. Ensuite, elle regarda l'homme partir puis cette dernière retourna à l'auberge afin de ne pas laisser ses clients seuls trop longtemps.

Célestia, elle, restait toujours inconsciente. On aurait pu croire à sa mort sans la douce présence de son pouls et de sa respiration presque imperceptible. Son état ne présentait aucune dégradation, soit aucune fièvre à faire chuter. Cependant sous l'apparence trompeuse de son corps inerte, l'esprit de Célestia, lui, ne partageait pas ce doux repos.

Dans une forêt sombre, on pouvait apercevoir une jeune femme adossée contre un tronc mort. On aurait dit qu'elle se reposait, mais cela n'était pas le cas. Cette dernière ne se sentait pas à sa place dans cette immense forêt morte. En prenant son courage à deux mains, elle se leva et commença à marcher. La jeune femme blonde commença à appeler des personnes, mais eut pour seule réponse son écho ainsi que le bruit de ses pas.

Elle mit ses mains sur un tronc noirci et ne sentit aucun signe de vie. En se mettant sur la pointe des pieds, elle attrapa une feuille qui se réduisit directement en poussière entre ses doigts. Tout en lâchant un profond soupir, elle continua son chemin et le vent commença à lui manquer. Elle se posait tellement de questions sur ce qui aurait bien pu se passer dans ces bois. Que pouvait bien avoir subi la végétation morte ? Pourquoi était-elle comme ça ? Comment avait-elle atterri ici ? La dernière chose dont elle se souvenait c'était le corps de sa mère inerte sur le sol. Ce souvenir lui faisait tellement mal au cœur que Célestia ne put s'empêcher de mettre sa main sur sa poitrine meurtrie par tout ce qui venait de passer.

De longues minutes passèrent alors qu'elle continuait à marcher sans avoir croisé un seul humain. La jeune femme se sentait tellement seule et si vide de l'intérieur. Malgré la fatigue qui commençait à la ronger, elle faisait un gros effort pour continuer. Cette dernière voulait à tout prix sortir de cette forêt étouffante.

On ignorait depuis combien de temps elle avait marché jusqu'au moment où elle entendit des bruits de combats. Célestia se mit donc en route en espérant recevoir de l'aide, mais ce qu'elle vit lui sembla être un mirage. En s'approchant de l'endroit, elle vit une femme qui avait à peu près le même âge qu'elle. Cette femme avait des cheveux châtain clair, ses yeux étaient de couleur turquoise et sa silhouette était grande, mince et légèrement en cuir avec des pièces métalliques au niveau de ses épaules, de ses bras et sur l'extérieur de ses cuisses. Ses tibias, eux, étaient recouverts par des bottes lacées sur le devant qui lui arrivaient en dessous des genoux.