C'était vraisemblablement une gamine. Il était fier de lui avoir répondu de la sorte. Ce n'était pas de sa faute. Et pourtant, il n'a pas pu s'en empêcher. C'était plus fort que lui. Il faudrait être sourd pour ne pas reconnaître que le langage de cette fille était d'un tout autre époque. Quelle femme censée demanderait la permission de faire quelque chose, de nos jours.
Surtout une jeune fille de dix-huit ans qui avait vécu la moitié de son enfance enfermée.
Décidément, il ne la comprendrait jamais. Leur mariage était voué à l'échec.
Trois petits coups discrets derrière la porte lui tirèrent de ses réflexions.
Une femme d'un certain âge entra juste après et déposa une pile de dossier sur le bureau._ Mademoiselle Célia Norman a encore appelé.
_ Alors dites lui la même chose que la dernière fois.
Elle hocha la tête et sortit de la pièce sans commentaire. Elle travaillait dans l'entreprise Assurances Randall depuis son ouverture.
Dans la presse, il était connu comme étant l'un des magnats les plus redoutés dans le monde des affaires. Également comme un play boy qui multipliait les conquêtes et qui jouait sur plusieurs tableaux à la fois. Il était conscient de sa beauté et l'utilisait à merveille. Pourtant il ne s'attachait à aucune. Et elles savaient toutes sur quel pied danser avec lui.
Cela faisait à peine une demie-heure que Josh était rentré. Le vide et le silence...
Voilà ce que ressentait le jeune homme en rentrant à l'intérieur. Personne n'était venue l'accueillir. Personne n'était venue lui sauter dans les bras._ Ça suffit ! s'ordona t-il. Tu n'as besoin de personne Josh.
Il se mit alors à chercher sa femme partout. Où peut elle bien être? Cette question tournait en boucle dans sa tête. Sa femme ne connaissait personne ici en Espagne.
_ Allô, Logan. J'ai besoin que tu me rendes service.
Après le lui avoir résumé toute l'histoire, la voix au bout du fil demanda:
_ Tu veux que quoi ? Tu débloques ?
_ Non. Et tu as parfaitement entendu.
_ Bon d'accord, je vais le faire. Pas pour toi mais plutôt pour ta femme. Je la plains. Tu t'es marié hier, aujourd'hui tu repars au travail comme si de rien n'était. Et pour finir tu perds ta femme en seulement deux jours.
Quelques heures plus tard, Josh reçut le numéro du couvent qu'il s'empressa d'appeler. Il fut soulagé que la jeune fille soit là bas. Qu'est ce qu'il aurait pu dire à sa mère si elle avait disparu ? En y réfléchissant bien, il aurait dû savoir où elle était. Après tout, où est ce qu'elle aurait pu aller à part dans son ancien maison._ Ma fille, voyons, ton mari vient d'appeler. Il est déjà arrivé, réprimanda la mère supérieure.
_ Eh bien, pour une personne qui se plaignait d'être seule dans sa maison, tu devrais sauter de joie, remarqua Isabeau.
_ Dis plutôt que tu m'as assez vu, bouda la jeune fille.
_ Allez! Il commence à se faire tard. Tu as les frais du taxi, s'enquit une fois de plus la mère supérieure.
La jeune fille voulut répondre mais son amie la devança.
_ Bien sûr qu'elle en a ! proclama Isabeau, toute joyeuse comme une gamine. N'oubliez pas qu'elle est mariée à un puissant homme d'affaires.
Lana se garda bien de préciser que cet argent ne venait pas de son mari.
_ Que Dieu te bénisse . Soit heureuse ma fille, dit sœur Teresa au moment de partir.
La jeune fille s'élança dehors et trouva rapidement un taxi. Elle monta tout en lui indiquant l'adresse écrit sur un bout de papier. Elle avait trouvé sage de l'écrire car elle ne le maîtrisait pas bien.
En arrivant, elle s'empressa de monter à l'étage sur la pointe des pieds, comme elle le faisait autrefois pour échapper à la surveillance de sœur Amandine.
En effet, il était interdit de se promener le soir dans le jardin. Mais la gamine qu'elle était jadis ne voulait rien entendre. Elle sourit intérieurement à ces souvenirs.
À la différence des autres fois, elle fut rattrapée juste au moment où sa main toucha le poignet de leur chambre. Une silhouette bloquait l'entrée. Le regard de la jeune fugueuse s'arrêta à la hauteur de la poitrine de son mari. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de l'homme, pleins d'orages, elle fut clouée sur place.
Elle aurait voulu disparaître au lieu de subir la colère de son mari. Même si Lana ne l' avait jamais vu en colère, elle avait su dès le début que cet homme était hors du commun.
_ Apparemment, on n'y vous a rien appris là d'où vous veniez. Tiens répète après moi: on demande toujours la permission, ironisa t il en insistant bien sur le dernier mot.
Les larmes menaçaient à présent de couler sur ses joues. Elle tenta de les refouler sans succès.
Des larmes. Il ne manquait plus que ça. Josh savait que c'était là une arme de taille pour les femmes afin d'obtenir ce qu'elles veulent.
Il y'avait eu beaucoup de femmes dans la vie de Josh. Des femmes dont il ne désirait que le corps. Pourtant en regardant le liquide salé coulait sur les joues de la jeune femme, il avait senti quelque chose au fond de son cœur. Une chose que le jeune homme refusait d' analyser plus longtemps.
La jeune femme disparut en courant, de son champ de vision et s'enferma à clé dans leur chambre.
Réalisant que son mari voudrait peut être venir dormir, elle deverouilla la porte.
Elle se rappella des paroles du père Oran. Une femme mariée se doit d' obéir à son mari et de l'aider si besoin. Lana sourit à travers ses larmes et les sécha tout en enfilant son vieux pyjama gris.
Toute jeune fille vivant au couvent et ayant atteint ses quatorze ans ne doit plus mettre de vêtements de couleur. Dans le cas contraire, la personne était sévèrement puni.
Ses paupières deviennent de plus en plus lourdes jusqu'à ce qu'elle tombe complètement dans les bras de Morphée.
En se réveillant à l'aube, Lana se demanda encore, pourquoi son mari ne dormait jamais dans leur chambre. En tout cas cela ne la dérangeait aucunement pas. Elle se leva pour aller préparer le petit déjeuner afin de pouvoir manger tranquillement avant lui. Ce qu'il lui avait dit la veille l'avait baissée.
Elle dressa la table et se mit à manger son plat.
Là où il était, il pouvait observer l' objet de ses pensées. Josh ne voyait que son dos. Et cette vue lui plaisait énormément. Comment une gamine comme elle pouvait lui faire ressentir des choses pareilles.
La jeune fille dû s'apercevoir de sa présence._ Bonjour, mon seigneur. Le petit déjeuner est prêt.
_ Ne pouvez vous pas pour une fois parler comme une personne normale ? Je vous...
Il fut interrompu par la sonnerie du téléphone de la jeune fille.
Lana jetta un coup d'œil sur l'écran et découvrit le nom de sa belle mère qui était écrit dessus.
Comment lui avouer qu'elle ne savait pas comment fonctionnait un téléphone, sans pour autant passer pour une ignorente à ses yeux ?
VOUS LISEZ
Un baiser pour une madone...
RomanceEnvoyée au couvent dès l'âge de cinq ans Lana n'a aucun contact avec le monde extérieur. Et les seules personnes qu'elles côtoient sont les enfants du couvent ,les religieuses et le prêtre de l'église d'à côté. Jusqu'à sa majorité, où les religie...