chapitre 11

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       Il n'avait eu à vivre une scène comme celle ci avec ses maîtresses le passé. Elles se contentaient de l'argent et des fleurs qu'il leurs offrait.
             _ Qu'est-ce qu'elle a ta robe ? Elle est magnifique.
             _ C'est vrai ? Tu ne me dis pas ça pour que que je t'accompagne. D'accord, je viens avec toi. Mais je dois d'abord mettre un peu plus de maquillage. On dirait que Je n'ai mis, dit elle en touchant son visage.
                _ N'en mets pas trop ! Tu es très jolie comme ça.
                _ Si tu le dis. Ok, on y'va.
         En passant par la porte, la jeune fille affichait un sourire de victoire que Josh ne manqua pas de voir et fit semblant de n'avoir rien remarqué.

            C'était un petit restaurant calme et très reculé. Leur table était installée à l'intérieur.
                 _ Que veux tu prendre, Lana ?
                 _ La même chose que toi.
                 _ Monsieur ? Je peux prendre votre commande ?
                 _ Oui. Deux café sans sucre, accompagnés d'une salade.
            Le serveur fut étonné de son choix mais ne pipa mot. Après tout, ça ne le regardait pas.
                 _ Et pour la dame ?
                 _ La même que moi, merci.
              Josh savourait d'avance sa vengeance. La jeune femme ne tiendrait pas longtemps avant de craquer et de recracher la nourriture sur son assiette.
              Quelques minutes après, le serveur arriva avec leur commande.
               Lana ne buvait jamais de café mais elle n'allait pas l'avouer à Josh. Il lui rirait au nez.
                 Après l'avoir bu, elle eut exactement le genre de réaction qu'il attendait. Elle voulait le recracher mais c'était trop tard. Le liquide était déjà dans sa gorge. Elle ne faisait que tousser.
                   Josh lui proposa de l'eau que la  jeune fille s'empressa de refuser. Elle avait tout compris. Son mari avait tout compris de son manège de tout à l'heure. Elle aurait dû savoir qu'on ne pouvait pas tromper un homme tel que lui aussi aisément.
              _ Pardon. Je suis désolée. Je ne le referai plus, murmura t-il d'une toute petite voix que son mari dû se incliner la tête pour mieux entendre ses paroles.
             _ Tu te sens bien, Lana? s'enquit son mari.
            _ Ça suffit ! Arrête de faire semblant. Tu sais bien de quoi je parle. Tu as voulu te venger pour tout à l'heure. J'ai compris.
       Josh voulut répondre quand un jeune homme sortit apparemment de nulle part l'interrompit.
            _ Lana ?
         Comment ce jeune homme pouvait il la connaître ? Se demanda t-il. Telle ne fut pas sa surprise d'entendre Lana lui répondre comme s'il était un ami de longue date.
              _ Ah! Bonsoir Mat. Qu'est ce tu fais ici ?
              _ Je travaille, comme tu l'as sans doute remarquer. Avec mon uniforme, difficile de passer inaperçu.
            Josh constata que l'inconnu faisait comme s'il n'était pas là et l'ignorait royalement. Et ça le mettait hors de lui. Il n'avait pas l'habitude d'être considéré ainsi. Surtout par les jeunes. Au contraire, il était comme un dieu pour eux. Et Lana qui ne faisait rien pour le présenter. Il décida d'intervenir.
           _ Vous êtes ?
           _ Mathéo, dit l'inconnu tout en souriant à Lana faisant comme s'il n'était pas là.
         Ce jeune homme se croyait tout permis. Mais pour qui se prenait il ? À Venir aborder sa femme.
            _ Et vous n'avez pas un nom de famille ?
            _ Si, pourquoi ?
            _ Josh qu'est-ce te prends ? Quand t'es tu transformé en inspecteur de police. Soit poli avec Mat! S'énerva la jeune fille encore sous le choc des propos de son mari.
             _ À un de ces quatre, Lana. J'aurais aimé rester discuter mais je suis en service. Passez une bonne soirée.
             _ Je n'ai plus faim. Je veux rentrer.
             _ Attends que je finisse...
             _ Non, maintenant, dit elle en se précipitant vers la sortie.
         Josh n'eut pas d'autre choix que de la suivre.

           C'était leur dernier jour en Espagne. Ils devraient repartir demain. Et Lana avait déjà tout visité. Enfin presque.
           Elle passait son temps avec Sonia et ses amis. Et depuis cette soirée, Lana entretenait une relation stricte avec son mari. Ils ne dépassaient pas plus de dix mots par jour. Elle ne lui parlait que quand c'était nécessaire. Et Josh ne faisait rien d'autre que de faire des allers retours sans rien lui dire.
          En descendant les escaliers ce matin, telle ne fut pas sa surprise en constatant que son mari était en bas en plein discussion téléphonique. D'habitude, ils ne se croisaient pas le matin depuis cette fameuse soirée. Il lui fit signe de l'attendre.
           _ Il faut que l'on parle.
           _ De quoi? Ce n'est pas ce que tu voulais qu'on fasse dès le début ? J'ai cru comprendre que chacun de son côté.
            _ Mais tu es devenue si distante.
            _ Tu sais, tu avais raison enfin de compte. Je suis trop envahissante. Je te colle trop. La femme suppliant son mari pour un compliment de sa part. C'est pathétique. Je ne le comprends que maintenant. Je suis trop lente sur la détente.
          Et s'il lui disait que c'était justement ce dont il avait besoin.
            _ Je sais que tu ne m'aimes pas, continua t-elle. Que tu ne m'aimeras sans doute jamais. Et ce quoi que je fasse. Je me demande surtout pourquoi m'as tu épousé ? Pourquoi m'as tu acheté ? Pour que je vienne te tenir compagnie dans ta grande demeure ? Pour te préparer à manger ? Non, car tu as déjà des personnes pour ça. Alors pourquoi ?
         _ C'est vrai. Je ne t'aime pas. Mais beaucoup de couple dans le monde vivent une relation comme la notre.  Quant à ce qui m'a poussé à t'épouser, ça ne regarde que moi. Et puis, n'es tu pas heureuse ? Je t'ai sortie de cette vie terne, et tu vis actuellement dans le luxe. Tes amis aussi ont eut leur part. Ne peux tu pas remercier le ciel pour ce que tu possèdes.
        Lana était au bord des larmes. Mais elle avait appris à contenir ses émotions devant les autres. Au couvent, c'était là, une marque de faiblesse. À présent, elle avait l'intime conviction qu'il ne l'aimerait jamais. Mais l'entendre le lui dire en face avec des mots, lui a fait très mal. C'était comme si, on lui avait donner un grand de poignard dans le dos.
         _ Je vais aller chez Sonia, si tu as déjà fini de parler bien sûr, répliqua t-elle d'une voix parfaitement maîtrisée où l'on apercevait aucun tremblement.
          _ Reste là ! On n'en a pas encore fini, exigea t-il.
          _ Si. Je crois qu'on s'est tout dit.
         Elle sortit d'un pas assuré, la tête haute comme si cette discussion était tout à fait normal. Elle était maître de ses émotions. Elle se félicita de ne pas avoir fléchi en sa présence.
    
           _ Waouh ! Tu es époustouflante ! C'est vrai, tu peux aller t'admirer dans le miroir, si tu veux.
           _ Je ne me reconnais pas. Même si je ne suis pas une experte en matière de sari. Je sais que celui ci est vraiment très beau. En plus, moi et le vert, on ne fait qu'un. C'est magnifique Sonia, merci.
            _ Il n'y a pas de quoi. Je suis contente que ça te plaise. En plus ça te vas tellement bien.
             _ Ah, mais je me sens mal. Je n'ai rien apporté pour toi.
             _ Ah non! De toute façon, je n'aurai rien accepté de ta part en retour. C'est simplement une cadeau. Pas de quoi faire tout un plat. Accepte le, c'est tout.
             _ D'accord, je l'accepte. Tu es dure en affaires Sonia. En fait, elle est où ta mère. J'aimerai lui dire au revoir. Elle a été si gentille avec moi.
            _ Elle est partie travailler. Je le lui transmettrai à son retour.
     Elles s'enlacerent une dernière fois et firent leurs adieux.

Un baiser pour une madone...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant