Certains souvenirs demeurent gravés à jamais, peu importe l'âge, leur empreinte reste indélébile.
À l'âge de cinq ans, Nala avait déjà traversé des expériences marquantes. Une matinée, semblable à tant d'autres, la trouva aux côtés de ses demi-sœurs au bord de la rivière, participant à la corvée de lavage du linge. D'une gentillesse et d'une serviabilité étonnantes pour son jeune âge, elle s'efforçait de porter le panier de linge sur sa tête, imitant avec ferveur les jeunes filles et femmes du village.
Parmi tous les enfants de son père, elle vouait une admiration particulière à Ada Ella, la fille aînée issue du premier mariage de son père. Jalousée par ses demi-sœurs et certaines filles du village en raison de sa beauté et de sa grâce, Ada Ella savait avec maestria ignorer les attaques de ses détracteurs. Nala, quant à elle, était constamment à ses côtés, recherchant l'attention de son idole. Heureusement, Ada Ella l'aimait comme sa propre fille, un lien qui s'était tissé naturellement lorsqu'elle avait tenu Nala bébé dans ses bras à l'âge de quatorze ans. Nala avait été confiée à elle après le décès en couches de sa mère, la troisième femme de leur père.
Ada Ella était d'une beauté si remarquable qu'elle attirait non seulement l'attention des filles de son âge, mais aussi celle des hommes des royaumes voisins. Ces prétendants, venant avec des présents pour son père, suscitaient la fierté de ce dernier qui se vantait d'avoir la plus belle fille du royaume. Cette fierté se concrétisa lorsque, après de longues négociations entre les familles, Ada Ella fut fiancée au jeune roi du puissant royaume des GALOAS.
Le père de Nala avait eu trois femmes et dix enfants. De la première, il avait eu deux filles et un garçon, dont Ada Ella. De la deuxième, six filles, et de la troisième, décédée en couches, Nala.La renommée d'Ada Ella suscitait la jalousie de sa belle-mère, la deuxième femme de son père. Une jalousie malsaine circulait dans ses veines, et elle jura que, de son vivant, Ada Ella ne se marierait jamais.
Ainsi, une matinée ordinaire prit un tournant inattendu. Après le rituel matinal à la rivière, elles se dirigèrent vers la forêt pour ramasser du bois en vue du repas de midi. En chemin, quatre hommes armés de machettes leur barrèrent la route. Terrifiée, Nala se cacha derrière sa grande sœur, elle-même apeurée. « Si tu bouges ou cries, » menaça l'un des ravisseurs, « je te tue. » Sans avoir le temps de réagir, ils se précipitèrent pour les neutraliser.
Malgré la peur, Nala tenta de se débattre en mordant l'un des agresseurs à la cuisse. Il poussa un cri de douleur et, pour se libérer de la prise de l'enfant, lui asséna un coup à la tête. Avant de sombrer dans l'inconscience, Nala observa deux ravisseurs maintenant les bras de sa sœur qui criait et se débattait, tandis que le troisième se tenait entre ses cuisses.
À partir de là, Nala se souvint être restée plusieurs jours collée au corps froid de sa sœur, entourée du parfum du sang, de la putréfaction et de la faim. Elle se souvint des voix masculines murmurant autour d'elle : « Apparemment, c'est un assassinat. » « Oui, et c'est bien dommage, ils auraient pu les vendre. » « C'est bien joli, Robert, mais cette odeur me donne envie de vomir. Continuons notre chemin. » Soudain, une voix près de son visage cria : « Monsieur, monsieur, apparemment l'enfant respire. Je viens de la voir ouvrir les yeux. »
Les yeux entrouverts, Nala aperçut un homme blanc et grassouillet, dégoulinant de transpiration, rouge comme une noix de palme. Un morceau de tissu blanc couvrait sa bouche et son nez alors qu'il se penchait vers elle. « Ah, ces nègres, ils ont vraiment la peau dure, et cette petite est très résistante. Je pense qu'on devrait l'emmener avec nous. » Un autre homme répliqua : « Elle n'a que la peau sur les os, et en plus, elle sent le cadavre. » « Peu importe, Moustapha, confie-la à une esclave, qu'elle lui donne à manger et à boire dans ses rations. De toute façon, c'est de la marchandise gratuite. Si elle survit, on aura un petit bénéfice. Sinon, tant pis. »
Nala sentit la grosse main de Moustapha lui saisir le cou comme on le ferait avec un chiot, puis elle s'évanouit.
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POUR L'AMOUR D'UNE ESCLAVE.
RomanceArrachée à sa terre natale de force et vendue en raison de la méchanceté de sa belle-mère, Nala est parquée comme du bétail sur un bateau. À seulement 5 ans, elle foule pour la première fois le sol des États-Unis, destinée à être la compagne d'une p...