Chapitre 4 - Le retour de maître John Junior

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Une semaine s'était écoulée depuis mon dernier bain, et chaque jour sans cette pause revigorante était devenu une torture insupportable. La nécessité urgente de retrouver la fraîcheur de l'eau m'avait poussée à la hâte, surtout après avoir assisté aux préparatifs pour la soirée, vêtir miss Jane et donné un coup de main en cuisine.


Mon refuge secret se trouvait dans un coin isolé de la propriété, près du cimetière familial des Becker, caché derrière d'énormes rochers, où une magnifique rivière serpentait à travers cette partie du domaine. Cet endroit n'était fréquenté ni par les esclaves ni par les maîtres, offrant ainsi le seul espace où je pouvais me sentir véritablement libre, même si cela ne durait que 15 précieuses minutes, sachant que l'enfer reprendrait bientôt son cours.

Débarrassée de mes vêtements, je détachais mes longs cheveux afro, soigneusement lissés par Mama Din chaque dimanche, et plongeais dans l'eau. Le savon au coco, confectionné par Marie, me servait à laver énergiquement mes cheveux et mon corps. Une fois propre, je me laissais flotter sur le dos, savourant les quelques minutes de paix.


"Oh, comme c'est agréable," murmurais-je.


"Effectivement, ça se voit," répondit une voix.


Je me redressais brusquement, évitant de peu de me noyer, bien que cette partie de la rivière soit peu profonde. Repoussant mes cheveux derrière ma tête, je découvris celui qui m'avait surprise.


"Oh non, non, non," murmurai-je, même si ses yeux étaient détachés de sa tête, je pouvais reconnaître à qui ils appartenaient. Il était à cheval, me fixant avec insistance. Instinctivement, je couvris ma poitrine d'une main et mon sexe de l'autre, tandis qu'il éclatait de rire.


"Ah, la petite tique a bien grandi, à ce que je vois. Je déteste ce surnom qu'il me donnait, j'ai mis longtemps à m'en débarrasser," pensais-je. Il était là, me regardant avec une lueur d'envie."Tu as tellement pris en assurance que tu te permets de prendre du bon temps au lieu de travailler," dit-il, riant.


Prise de panique, je bafouillai, cherchant mes mots."Oh non, Maître John, non, je... je," commençai-je.


"Oui, tu quoi, la tique?" coupa-t-il avec mépris. "Tu veux prendre un bain, tu te sens sale? Penses-tu que le fait de te laver change quelque chose au fait que tu sois une crasseuse?"


"Non, Maître," répondis-je humblement.


"Maintenant que je suis là, je pense que les choses vont rentrer dans l'ordre. Si dans deux minutes tu n'es pas à la maison, je te ferai fouetter. Tu m'as bien comprise?" menaça-t-il.


"Oui, Maître," acquiesçai-je.


Il claqua le flanc de son cheval avec sa cravache et se dirigea vers la maison. C'est à ce moment que je réalisai que j'avais retenu mon souffle. Je respirai profondément et me précipitai pour m'habiller. Finis les moments de détente dans l'eau.

POUR L'AMOUR D'UNE ESCLAVE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant