Chapitre 3 - Famille Becker

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Septembre 1860 (11 ans plus tard)

Rose s'étira paresseusement, les premiers rayons du soleil s'immisçant à travers les rideaux. Mama Din, la vieille femme africaine qui l'avait élevée, la pressa de se lever.

"Rose, lève-toi, miss Jane doit se rendre chez la couturière ce matin."

"Ah, Mama Din, je suis épuisée..."

"Et moi donc ! Tu crois que me réveiller tous les jours à 4 heures pour préparer est facile pour mes vieux os ? Non, lève-toi maintenant, et si tu me fais revenir te chercher, ce sera avec une cuillère en bois, je te le dis."

"Si tu veux que je me lève, appelle-moi par mon vrai nom, Nala, et non Rose," répondis-je en baillant et m'étirant.

"Ces Africains, têtus et sauvages. Continue comme ça, et le maître te fera battre comme ce nègre qui est arrivé il y a deux semaines, le pauvre."

Les souvenirs des cris et de l'horreur de cette scène m'assaillirent. Les esclaves devaient assister aux châtiments pour servir d'exemple. Je baissai la tête, incapable de m'habituer à l'horreur du monde dans lequel je vivais.

"Lève-toi maintenant," dit-elle en me caressant la joue. "Je te mettrai un peu de pain de maïs de côté, il reste encore un peu de beurre de cacahuète dans le placard."

"D'accord," répondis-je en me levant et embrassant Mama Din au front. Elle était comme une mère pour moi, m'ayant adoptée dès mon arrivée à la plantation. Je ne savais pas vraiment quel âge j'avais, mais Mama Din disait que j'avais entre 15 et 17 ans. L'été dernier, tout avait poussé d'un coup, comme elle disait : "Tu veux des seins ? En voilà une grosse paire. Et tu veux des fesses ? Les voilà en abondance." Je faisais plus femme aujourd'hui, et je savais que cela inquiétait Mama. C'est pourquoi j'essayais de ne pas attirer l'attention. Je n'avais jamais aimé ça de toute façon.

Je me débarbouillai rapidement, m'habillai, refis mes nattes et couvris ma tête d'un foulard, la maîtresse ayant interdit de montrer nos cheveux. En cuisine, je retrouvai Mama Din, Henri le majordome, Marie et Joséphine, les servantes personnelles de Mme Becker.

"Bonjour tout le monde."

"Bonjour, petite Nala," me répondit affectueusement Henri.

"Toi, là, tu ferais mieux d'arrêter de l'appeler ainsi. Tu l'encourages dans ses bêtises, et je te préviens que si tu continues, c'est de la moisissure que tu mangeras."

"C'est bon, Mama Din," lui dit Marie en lui tapotant le bras. "Tu sais bien qu'Henri plaisante."

"Ah, mais moi, non, je t'ai prévenue."

"Oui, Madame, je veux bien être privé de tout, mais pas de votre bonne cuisine," dit Henri d'un air faussement penaud. Je m'assis à côté de Joséphine, qui découpait des pommes pour la tarte.

"Ça va?" lui demandai-je.

"Oui, ah, j'espère que tu n'as pas oublié que tu devais recoudre la doublure de la robe de miss Jane."

"Ne t'inquiète pas, je l'ai fait hier soir avant de dormir."

Après avoir donné un coup de main et mangé un morceau, je me rendis dans la chambre de miss Jane. Elle dormait toujours. J'ouvris délicatement la fenêtre, sachant qu'elle détestait être réveillée brutalement.

"Ah, Rose, petite imbécile, ferme-moi cette fenêtre. La lumière me brûle la rétine."

"Mademoiselle, vous devez vous lever. Ce matin, vous avez rendez-vous avec votre couturière. Votre mère a exi..."

"Ferme-moi ton clapet. Tu ne me donnes pas d'ordre, tu m'as bien comprise ?" dit-elle en se redressant et en pointant l'index dans ma direction.

"Oui, mademoiselle."

"Mon bain est-il prêt?"

"Oui, Mlle Jane."

"Très bien, viens m'aider à me lever. J'ai les pieds engourdis ce matin."

Deux heures plus tard, miss Jane était prête. J'avais été assignée à son service au début pour lui tenir compagnie, car elle souffrait d'une maladie de naissance appelée pied bot, une malformation du pied où celui-ci était tourné vers l'intérieur et les orteils pointaient vers le bas.

 J'avais été assignée à son service au début pour lui tenir compagnie, car elle souffrait d'une maladie de naissance appelée pied bot, une malformation du pied où celui-ci était tourné vers l'intérieur et les orteils pointaient vers le bas

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 Avec les années les multiples traitement et les récidivismes le cœur de miss Jane c'est assombris. Pourtant elle boite moins qu'avant. Je pense qu'elle en à fait un complexe et pense qu'elle ne pourra jamais avoir de mari.  Elle avait huit ans quand nous nous étions rencontrées, et je pouvais affirmer qu'à une époque, nous avions été amies. Aujourd'hui, à dix-huit ans, elle était devenue un cauchemar. J'espérais que cela ne s'aggraverait pas avec le temps.

Nous descendîmes dans la salle à manger où le maître et sa femme étaient attablés. Je me plaçai debout derrière la chaise de ma maîtresse, à côté de sa mère.

"Très chère, j'ai reçu ce matin une lettre de votre fils."

"Oh, j'en suis si heureuse ! Quand rentrera-t-il?"

"bientôt, il est chez les Monroe..."

"Les Monroe ? Il préfère aller s'amuser avec son ami au lieu de revenir voir sa mère après six ans d'absence ?"

"John est chez James ?" intervenait miss Jane soudain intéressée par la conversation de ses parents.

"Ma chère, n'en faites pas tout un plat. Vous l'avez vu l'année dernière en Caroline du Sud, voyant !"

"Ah, monsieur Becker, comment osez-vous ? Je parle de cette maison. Cela fait six ans qu'il n'y a pas remis les pied. 

- madame ma femme votre fils est un jeune qui vient de finir ces études laissez le s'amuser 

- ah donc vous cautionnez ce comportement 

- père coupa Jane viendront ils tous les deux ici?

- Oui Jane

- QUAND ? 

- Ce soir. 

- oh père  vous auriez du le dire plus tôt. Mère levez vous j'ai besoin de ma nouvelle robe dit elle en ce levant précipitamment et en ce dirigeant vers la sortie. 

- rose, rose, ROSEUUUHHHH, tu fais quoi planter là à rêvasser?

- Oui miss pardon

- Va me chercher ma canne

Je monte rapidement dans sa chambre ferme la porte et m'adosse sur elle. Vivre avec Miss Jane c'est le paradis en comparaison de son frère. Le pire de mes cauchemars. Mon vrai maître celui à qui j'appartient reviens ce soir. Oh seigneur!

- ROOOOSSSEEUUUHHH

- Oui miss je l'ai.

POUR L'AMOUR D'UNE ESCLAVE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant