Chapitre 8

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Rachel

— Tu as pris quoi aujourd'hui ? interrogé-je Cameron en jetant un coup d'œil curieux dans le sac qu'il vient de déposer sur le plan de travail.

— On m'a conseillé un resto antillais qui fait des plats à emporter. Je me suis dit qu'on pourrait tester.

Je le regarde choisir un album parmi sa collection impressionnante de vinyles. Elle couvre tout un pan de mur. On a passé commande auprès d'un menuisier. Il a fabriqué les étagères sur mesure avec du bois recyclé. Notre maison nous ressemble. Le côté un brin maniaque de mon chéri avec cet alignement de disques de jazz parfaitement classés et ordonnés. Et ma facette un peu désordonnée avec les magazines qui traînent un peu partout et mes stilettos qui trônent près de la porte, là où je les ai abandonnés en rentrant tout à l'heure.

Les grésillements caractéristiques du diamant posé sur le vinyle s'élèvent dans la pièce avant d'être remplacés par les premiers accords de « Take Five » de Dave Brubeck. Je le reconnais. J'ai offert cet album à Cameron.

On s'est marié il y a trois mois, déjà... C'était sur la plage. Ça a été une cérémonie de rêve. C'était simple et intime. Que la famille et quelques amis triés sur le volet. Ensuite, on s'était envolé pour les Antilles. Cette semaine passée à la Martinique a été la plus intense et la brève de ma vie.

Cameron avance vers moi de sa démarche féline. Un sourire sexy étire sa bouche lorsqu'il se rend compte que je le reluque sans vergogne.

Hum... Comment résister ? Je n'ai jamais pu...

Il m'attire lentement à lui. Ses yeux mordorés pétillent.

— Mon « assistante-casse-tout » m'a terriblement manqué, aujourd'hui, chuchote-t-il en refermant ses bars autour de moi.

— Tu ne m'avais pas raconté que ta nouvelle assistante était « l'efficacité personnifiée » ?

Il éclate d'un rire léger.

— Peut-être que je t'ai dit ça pour te rendre un peu jalouse et t'inciter à revenir travailler avec moi ?

Il plaisante, bien sûr. Encore que jalouse, si je n'avais pas connu personnellement Liv, j'aurais pu l'être. Elle est une vraie beauté. Mais je suis plutôt contente qu'il l'ait choisie.

— Pour l'instant, j'aime bien bosser à la boutique.

— Je suis à fond avec toi si tu t'y épanouis, mon cœur.

Je glisse une main sur sa nuque, me hisse sur la pointe des pieds et pose mes lèvres sur les siennes. Sa réponse ne se fait pas attendre. Il goûte ma bouche avec une soif égale à la mienne.

Hummm... Je suis carrément folle de lui.

Qui aurait pu parier sur nous ? Notre histoire commencée de façon si singulière. Et pour faciliter les choses, on a des personnalités si différentes.

Moi, Miss pitrerie en personne. Et lui, avec son petit côté maniaque...

On ne s'en sort pas trop mal, finalement. Je savoure chaque seconde passée avec lui. Cela peut paraître fou, mais je l'aime chaque jour un peu plus. Notre bonheur aurait été parfait si seulement il n'y avait pas ce foutu procès dans quelques jours. Il nous met les nerfs en pelote à tous.

On s'écarte avec regret. Pendant que je récupère les couverts pour aller dresser la table, Cameron sort les plats à emporter du sac.

— Tu as vu Lena au club de fitness ? m'interroge-t-il soudain.

Seulement toi : Love in L. A. 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant