Chapitre 25

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Hunter

Lena m'accompagne jusqu'au SUV. D'un geste, elle rejette ses cheveux libres en arrière. Le soleil âpre du désert les a légèrement éclaircis par endroit.

Je n'ai vraiment pas envie de la quitter. Mais je n'ai pas le choix.

Je viens de recevoir un appel de l'hôpital. Il y a un feu monstre qui fait des dégâts énormes et de nombreuses victimes à L.A. Ils rappellent en renfort tout le personnel hospitalier en congé.

— C'est bien certain qu'ils ne craignent rien ? insiste Lena.

La propriété de Cameron et Rachel est située sur les hauteurs dans le secteur où les flammes ravagent tout.

— L'incendie est encore à des dizaines de kilomètres de leur maison, lui rappelé-je. Tu es sûre de ne pas vouloir rentrer ? redemandé-je pour la millième fois au moins.

J'ai essayé de la convaincre de faire l'aller-retour jusqu'en ville avec moi. Elle préfère m'attendre ici. Ça ne me plaît pas des masses qu'elle soit sans bagnole. C'est quand même pas mal isolé. C'est clair, comme elle n'a pas manqué de me faire observer, elle peut toujours faire appel à un taxi. Le hic, c'est que ça ne me rassure pas pour autant. D'un autre côté, ce n'est sans doute pas une mauvaise idée qu'elle reste à Joshua Tree. Peu de gens connaissent l'existence du cabanon. Ici plus que nulle part ailleurs, elle est en sécurité. Certes, Ritter a probablement dû se planquer au Mexique. Ne serait-ce que pour laisser passer l'orage. Mais si ça n'est pas le cas, L.A. ne serait pas un endroit sûr pour Lena.

— Arrête de te faire du mouron pour moi, lance-t-elle avec légèreté. Je ne crains absolument rien. Et n'oublie pas le ravitaillement ! Mon stock de cookies fond à vue d'œil...

Elle fait une brève pause.

Une lueur fait d'un coup pétiller de malice ses yeux émeraude.

— Sans compter que votre réserve de préservatifs se réduit dangereusement, monsieur Wilding...

— J'en ai refait provision.

Je n'ai pas manqué d'y penser lorsqu'on est allé faire un tour dans un petit bled situé à une demi-heure en bagnole.

— Oh... Monsieur est prévoyant à ce que je vois...

Je prends sa main et l'attire doucement à moi. C'est un truc naturel, qui va de soi. Elle m'enlace aussitôt et moule son corps contre le mien.

— Je devrais te faire monter de force dans cette voiture, chuchoté-je, mi-amusé, mi-sérieux, en plantant mon regard dans le sien.

Elle lève les yeux au ciel en esquissant un sourire espiègle.

— Sans déconner ! J'aimerais bien voir ça, rigole-t-elle avant de reprendre plus sérieusement. Hier, j'ai réussi à convaincre mon boss de m'accorder une semaine de congé. Ce n'est pas pour rentrer tout de suite à L.A.

Elle passe les bras autour de ma nuque avant de poursuivre.

— Je me sens bien ici pour bosser. J'ai des tonnes de docs à lire pour mon papier. En plus, tu ne seras pas parti bien longtemps.

— Deux ou trois jours, acquiescé-je. Quatre au maximum.

— Ah ! maintenant, c'est quatre ? me taquine-t-elle. Hum. Peut-être que je ferais bien de demander à Rachel de venir me chercher, enfin de compte ?

— Je serais là dans quatre jours au plus tard, affirmé-je.

Je promène mes yeux sur sa figure. Je dois bien l'avouer, j'hésite encore.

Seulement toi : Love in L. A. 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant