Seulement toi : Love in L. A. 2

Chapitre 18

Lena

Le bip de mon smartphone m'extirpe de mon sommeil. Poussant un grognement, je tends le bras pour le récupérer sur la table de nuit. J'entrouvre un œil et constate que c'est un texto d'Hunter.

Mes entrailles frémissent délicieusement.

Est-ce que sa première pensée en se réveillant a été pour moi ? À cette idée, un sentiment de joie presque euphorique m'envahit.

Ne surtout pas aller sur ce terrain-là.

Je parviens à réprimer mon émoi et ouvre le SMS.

[Tu m'as manquée. À tout à l'heure.]

Ces simples mots font rejaillir mes émotions et balaient impitoyablement la barrière que je viens de dresser pour protéger mon cœur.

[Toi aussi. À toute. :)]

Mouais. Pour quelqu'un qui devait juste se débarrasser d'une obsession et passer à autre chose, je me pose là !

Un brin irritée, je repose le téléphone un peu trop brutalement. Un instant je suis tentée de plonger dans le fond de mon lit et de me rouler en boule sous la couette. Mais aujourd'hui, ce n'est vraiment pas le jour pour essayer de fuir la réalité. Je quitte mon plumard et gagne la salle de bain attenante.

De toute façon, je n'aurais fait que penser à Hunter. Et à cette nuit. Et surtout à la façon dont il m'a retourné le cerveau. Est-il possible d'abandonner totalement son corps comme je l'ai fait hier tout en préservant son cœur ? Tout en maintenant à distance ses émotions ?

Mouais. Pas la peine de se prendre la tête avec des trucs comme ça.

Je suppose que si je n'ai pas pu retenir mes larmes, c'est surtout que ces derniers jours ont été riches. L'agression. Faye qui débarque sans prévenir. Ma dispute avec elle qui a fait remonter tant de mauvais souvenirs...

Et aussi les sentiments forts qui m'ont submergés lorsque j'étais avec Hunter. Et par-dessus ça. Sa douceur. Sa tendresse. C'était trop pour moi. Tout à coup, j'en ai été bouleversée. Chamboulée.

En tout cas, hors de question de recommencer les mêmes conneries.

Sauf qu'avec Hunter, ça ne serait pas forcément une connerie...

Oh, purée de purée ! C'est bien le moment d'essayer de réfléchir logiquement...

Je cesse ce dialogue de sourds avec moi-même et entre dans la baignoire pour une douche express. Après m'être séché les cheveux, je file dans ma chambre et vais pêcher dans mon placard un chemisier et un ensemble-pantalon noir. Je les enfile rapidement avant de sauter dans mon unique paire de stilettos.

Maître Pearson m'a conseillé de porter quelque chose de discret et de sobre pour témoigner. Ce sont les seules fringues de ma garde-robe qui correspondent à ces qualificatifs.

Décidant qu'une touche de maquillage ne serait vraiment pas de trop, je repars dans la salle de bain. Ma main tremble légèrement lorsque j'allonge mes cils à l'aide d'une couche de mascara.

Merde ! Merde ! Merde ! Je ne veux pas être dans cet état-là !

Je m'oblige à une respiration lente et profonde.

Encore un peu de patience. Tout sera bientôt terminé.

Un peu plus sereine, j'applique du rouge sur mes lèvres et un nuage de blush sur mes joues un peu trop pâles. Un dernier coup d'œil dans le miroir pour vérifier ma queue-de-cheval et me voilà prête. Lorsque je franchis le seuil de la cuisine un instant après, j'y trouve Faye attablée devant un mug de café, des tartines et un bol rempli de cubes de fruits frais. Même tirée à quatre épingles, ma mère arrive à être sexy. Pas vulgaire, juste sexy. Et je ne parle pas de ce teint lumineux que je lui ai si souvent envié.