3. La douche froide

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CHARLIE

Le trajet jusqu'à ma chambre d'hôtel est flou dans mon esprit. Ce que je sais en revanche c'est que la langue de mon chaton ne m'a pas quittée de tout le long.

Contre ma nuque, dans ma bouche, contre mon oreille. Les frissons ne cessent jamais.

Nous sommes sur le lit. Son sexe est là où il doit être ce soir, en moi. Son corps pèse sur le mien. Le rythme est erratique. Nos gémissements sauvages envahissent l'espace. Nos souffles emplissent la pièce. Les baies vitrées sont couvertes de buée. La température atteint des niveaux stratosphérique.

Nous nous battons autant que nous nous baisons.

Les pieds accrochés au bas de son dos je tiens la distance sans mal et je vois sur son visage que cela l'impressionne.

Brusquement j'en ai marre. Contractant mes abdos j'utilise mes hanches pour inverser les rôles. Un large sourire se répand sur mes lèvres. Comme c'est bon. Cette position accentue les sensations. J'ondule, gémis, perds le nord.

- Tu es si belle, déclare l'homme avec une voix rendue rauque par le sexe, le désir et l'admiration.

J'imagine que je dois l'être, en effet. Couverte de sueur, le souffle court, les cheveux en bataille, le regard sombre et empli de désir pendant que je le chevauche en ondulant comme un serpent ou une cavalière expérimentée, ce qu'en vérité, je suis.

Je me penche sur lui, sa peau chaude et moite m'arrache un gémissement. J'adore voir l'effet que je fais aux autres.

Mes lèvres se perdent dans son cou et il pousse un long grognement quand je trouve ce point sensible, si bon.

- Laisse-moi te montrer que je ne suis pas que belle, je lui susurre.

Encore une fois, je me mets en devoir de nous offrir un orgasme mémorable.

Lorsque j'expire mon plaisir pour la troisième fois je suis réellement fatiguée. Et lui aussi puisque à peine une douche prise, il se couche et s'endort, les draps entortillés autour de lui, la bouche légèrement ouverte. 

Je m'arrête un instant au pied du lit pour observer la scène. Il me semble tout à fait vulnérable à cet instant. Tout le contraire de l'homme qui m'a baisée des heures durant. A présent, il ressemble presque à ce chaton que je vois en lui, sensible et accessible, un jeune homme fragile. Peut-être l'est-il qui sait ?

Bon puisqu'il s'est endormi avant que je puisse lui demander de partir et que je suis sur le point de m'endormir à mon tour, je vais devoir briser à nouveau l'une de mes règles : Ne jamais dormir avec un coup d'un soir.

Tant pis. Il n'est pas comme les autres. Dire l'inverse serait mentir et je ne suis définitivement pas une menteuse.

Je préviens Athéna que l'inconnu reste dormir et elle me répond qu'elle reste en alerte.

Rassurée, épuisée, je m'allonge de l'autre côté du lit et observe un moment l'homme avec lequel je le partage. Oui, décidément il est beau. Et même au repos, endormi, il dégage quelque chose de déstabilisant. De terriblement attirant. Je regrette presque de ne pas pouvoir retomber dans mes travers à cet instant.

Mes yeux se ferment. Le sommeil m'emporte dans ses bras, réconfortant.

Ce n'est pas la chaleur du soleil qui me réveille. C'est celle d'un corps. D'un corps brûlant blotti contre moi. J'ouvre un œil pour observer la scène.

L'inconnu s'est enroulé autour de moi. L'un de ses bras est posé sur ma taille et me rapproche de lui. Nos jambes sont emmêlées de manière si étrange et naturelle en même temps que cela me déstabilise. Et pour finir, sa tête est plongée dans mon cou.

Give Me MooreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant