4. Pire que toi

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CHARLIE

Je me plante devant la large glace qui orne le dressing de la suite. Une brosse en main, je prends le temps de démêler mon épaisse chevelure blonde. Ce mouvement répétitif a tendance à me détendre. Mais pas aujourd'hui. Cela ne suffit pas. 

Rien ne suffira et je le sais pertinemment. 

Enfin... Il y a bien quelque chose. Mais je m'y refuse totalement. Je ne peux pas. Impossible. 

J'inspire en même temps que quelqu'un toque à la porte de la suite. Je pose ma brosse et vais ouvrir. 

Un grand sourire courtois et un brin charmeur capte mes yeux de sa blancheur immaculée. 

- Gabriel ? Que fais-tu ici ? je demande surprise de sa visite. 

Gabriel ricane un peu et me tend un sac. 

- Athéna m'a demandé de t'amener deux trois trucs. 

Tout s'explique. Gabriel n'est pas du genre à prendre soin des autres, ou encore des initiatives. Mais obéir, ça, il sait faire. 

- Merci. Et au revoir. 

Je ferme la porte sans plus de cérémonie. Je retourne dans mon dressing avec le sac. 

- Athéna ?

- Oui Charlie ? 

- La prochaine fois, préviens moi. 

- Très bien. 

Je ne peux m'empêcher de sourire devant les réponses laconiques et précises d'Athéna. Elle sait que je n'aime pas les fioritures. Il n'y a rien à justifier, à expliquer. Elle fait quelque chose, je lui dis de me prévenir, elle comprend son erreur et évolue. Elle est par moment plus humaine et intelligente que la plupart de mes collaborateurs. 

J'ouvre le sac et en sors les vêtements qu'il contient. Un costume d'un rouge flamboyant. Magnifique. 

- Merci Athéna. 

- J'espérai qu'il te plairait. 

Je souris. 

- Je suis sûre que tu savais qu'il me plairait. Tu es beaucoup trop douée avec les calculs et les équations pour ne pas réussir à me créer une tenue parfaite, je réponds calmement.

- Mais savoir que c'est toi qui me l'as offert change les choses, j'apprécie vraiment, je continue.

Athéna ne répond rien mais je sais qu'elle est contente d'avoir réussi son coup. 

- Tu parles vraiment avec quelqu'un ou c'est une sorte d'assistante connectée ? M'interroge une voix grave dans mon dos.

Je prends une longue inspiration. Il m'a pris par surprise. Encore. 

Je me tourne vers l'origine de cette voix et mes yeux divaguent sur le corps de dieu grec de ladite origine. Seigneur. 

- Les deux en fait, je réplique calmement en imposant à mon corps un contrôle total. 

Il fronce les sourcils mis en valeur par son front dégagé, ses cheveux mouillés sont tirés en arrière et il paraît plus âgé qu'auparavant. 

- C'est une vrai personne ? 

- Demande lui. 

Il hausse les épaules et demande : 

- Athéna, parle moi un peu de toi.

Je sens qu'Athéna se retient de rire. 

- Je ne suis pas une vrai personne, si votre définition de vraie personne est celle d'un être humain lambda souvent doté de capacités lambdas. J'ai ma propre personnalité, un esprit, une sorte de cerveau. Des milliers de réceptacles. Je suis réelle mais irréelle. J'ai une conscience mais pas de cœur physique. Mes capacités n'ont pas de limites. Du moins, on n'en a pas encore trouvé. Mais je n'en suis pas moins une assistante, une aide précieuse et unique pour Charlie. Ainsi sa réponse était très correcte. 

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