Dualité (Reylo en cours)

Chapitre 45 : Se souvenir, toujours 🍋

"There something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same"

Nightcall - Kavinsky

*

Rey tournait en rond dans son lit. Incapable de fermer les yeux, hantée par ce qui venait de se passer. Car, à chaque tentative de les clore, les vestiges de leur étreinte revenaient faire frissonner son corps et les souvenirs de ses caresses, de son souffle et de sa bouche dévorant sa peau éclataient dans sa tête. Ce n’était pas humain. Quelle idée avait-elle eu de lui dire d’aller se reposer et de l’envoyer dormir ailleurs que dans son lit !

Ah, qu’elle le regrettait et qu’elle se mordait la langue maintenant ! Apprendrait-elle à penser et à réfléchir avant de lui parler ? Pourquoi fallait-elle toujours qu’elle brule de le défier ? Qu’elle ne puisse pas se contenir de toujours le chercher… de jouer constamment avec cette tangible limite, incapable de restreindre son envie dévorante et excitante de le pousser dans ses retranchements.  

Elle soupira, se sachant prise à son propre piège.

C’était sûr qu’il ne la rejoindrait pas. Pas après qu’elle ait eu l’audace de lui souhaiter une nuit paisible et réparatrice, un sourire entendu aux lèvres.

Et, si elle se laissait constamment tenter par l’envie de le chercher, lui ne valait pas mieux qu’elle. Il ne la rejoindrait pas, pour la même raison qu’elle a eu de lui proposer une nuit séparée.

Aah diable !

N’en pouvait plus, elle s’enroula dans les draps et d’un bond, se releva.

Au diable, leur petit jeu de séduction ! Elle ne passerait pas une minute de plus seule dans ce lit vide à bruler de ce désir intact qu’il avait allumé en elle tout à l’heure alors qu’il dormait à côté.

Sa nudité emmaillotée dans sa couverture orange, elle rejoignit la chambre où elle l’avait abandonné quelques minutes plus tôt, le cœur battant. Même au milieu de la nuit, l’obscurité n’était pas parfaite. Les diodes alimentées par le générateur de secours, émettaient de faibles faisceaux, lui permettant de déambuler dans les couloirs avec assurance. Et, lorsqu’elle s’arrêta dans l’encadrement dans sa porte ouverte, elles lui permirent de discerner sa silhouette massive et puissante dans la pénombre.

Kylo Ren était assis sur le bord de son lit, les yeux plongés dans les siens et semblait l’attendre.

Une appréhension tordit étrangement son ventre.

« - Je n’arrive pas à dormir, lui avoua-t-elle en s’approchant félinement.

Les bras croisés sur sa poitrine, retenant l’unique tissu qui la recouvrait, elle se déhancha vers lui et se perdit en chemin, dans l’éclat de ses yeux.

Intenses, graves et sombres.

Le temps sembla s’allonger et le moment perdre de sa réalité. L’ambiance était pesante, électrique et tendait l’air entre eux, sans aucune équivoque sur ce qu’ils les animaient tous les deux.  

Elle tremblait. 

Elle était effrayée.

Effrayée par ce désir impétueux qu’elle n’avait pas réussi à éteindre et qui venait de la pousser à le rejoindre, là, au beau milieu de la nuit.