Dualité (Reylo en cours)

Chapitre 47 : La voie qui est la nôtre - Partie 1

Le chevalier noir, qui avait laissé le temps à Rey de terminer la réparation qu'elle avait plus qu'entamé avec le générateur, organisait les quelques affaires dont ils allaient avoir besoin pour l'entraînement qu'il prévoyait. Car il était plus qu'urgent de se préparer aux combats à venir, et Kylo Ren comptait bien rattraper au maximum le temps qu'ils avaient perdu. Il avait eu l'expérience de bien des maîtres différents, et le guerrier avait depuis longtemps murri la voie qu'il voulait enseigner à Rey. Mais plus encore, à travers l'entièreté de son vécu chaotique, il savait exactement tout ce qu'il ne reproduirait jamais avec elle.

Ben était réveillé depuis peu, pourtant la fatigue pesait déjà dans tout ses membres. Il n'y avait pas un seul mouvement qui ne réveillait pas une des nombreuses blessures que Ren lui avait infligées, alimentant sans cesse les flammes de ses sombres pensées. Jamais il n'aurait cru Ren encore en vie et encore moins que les Chevaliers de Ren ne s'opposent un jour à lui. Jamais il n'aurait imaginé subir cet attentat sur son vaisseau ni que Armitage Hux puisse être capable de soulever tant d'efforts pour le pièger sur Denon. Tant de certitudes qui s'effondraient. Et, tout cela, il le savait, n'était que le résultat de son manque d'implication depuis sa prise de pouvoir à la tête du Premier Ordre. Il sentait l'avidité de la vengeance et de la haine brûler en lui, pourtant une petite voix parfairait sa discorde interne en y ajoutant des doutes clivants : tout cela en vallait-il la peine ? Devait-il réellement arranger les choses ? Retrouver sa place au sein de ses hommes et de la gouvernance du Premier Ordre ?
Mais que resterait-il de lui, de sa santé mentale, de son objectif de vie, s'il abandonnait ce pourquoi il avait choisi de sacrifier tant de vie et avant celle de tout les autres, la sienne. C'était inconcevable. Le seul échappatoire que méritait les monstres dans son genre, était celui de la mort. Comme Ren. Et, après tout, n'était-il fait du même bois? Lui même chevalier de Ren...
Et, s'il ne revenait pas vivant de leur combat à venir contre l'Empereur Palpatine, peut-être que cela resoudrait finalement cette équation insoluble qui nouait constamment ses pensées.

Lorsqu'il ferma le sac orange qu'il avait trouvé dans la soute de la canonnière et qu'il s'était approprié pour leur entraînement, un ronronnement sourd réveilla soudainement le silence du vaisseau endormis et le sortit du méandre obscur de ses élucubrations. Les lumières cliquetèrent et presque de consort, éclairèrent enfin les lieux. Kylo Ren plissa les yeux, un instant éblouit par ce brusque changement de luminosité et releva la tête de ses préparations pour analyser rapidement la salle où il se trouvait. Rey n'avait fais qu'une bouchée de ce réacteur capricieux. Sans qu'il ne s'en rende compte, ses lèvres se tendirent discrètement et le poids qui pesait si fort sur son coeur s'évanouit.

Ben confirma les pensées qu'il avait eu pour elle lors de son atterrissage téméraire sur Jakku il y a quelques mois : il avait grand besoin d'un compagnon de sa trempe à ses côtés.

- J'espère que ta technique montrera plus de résistance que ce générateur, fanfaronna la mécanicienne qui venait de se glisser dans son dos.

Il offrit à Rey un étrange regard en lui faisant face et d'un ton contrôlé, déclara :

- Seulement si ta résilience est suffisante.

Il se délecta de voir ses yeux farouches pétillants de satisfaction s'assombrirent sous les sourcils qu'elle avait froncés d'incompréhension.

Il resta parfaitement impassible, pourtant, il savourait de lire si pleinement son trouble et les questions qu'il venait de semer en elle. Et lorsqu'elle le regardait comme cela, qu'elle lui offrait l'accès sans retenu à ces émotions, il ne désirait qu'une chose, saisir ses lèvres délicieuses et transformer son trouble passager en une chaotique perdition.

- Et, si elle ne l'est pas ? S'enquit-elle, en croisant les bras sur sa poitrine, le défi dans les yeux.

- Je veillerai à ce qu'elle le devienne, jusqu'au levé du soleil s'il le faut.