Chapitre 8 : empty workplace

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Enfer et damnation.

Ce furent les premiers mots qui vinrent en tête de Junhee quand il se leva.

Sa tête était lourde, un forgeron battait le fer dans son crâne et ses oreilles semblaient rembourrés avec du coton. Il monta ses mains à son visage pour se cacher les yeux et essayer de faire du tri dans ses pensées perturbées.

Il n'aurait peut-être pas dû.

Tous ses souvenirs l'assaillirent tels un tsunami et la panique le prit. Il tourna (trop) rapidement la tête vers le lit de Donghun et souffla de soulagement en le voyant profondément endormi.

Le jour était déjà bien levé, si bien qu'il n'éprouvait aucune difficulté à observer les traits de son visage. Donghun avait le visage écrasé contre son oreiller (peu gracieusement par ailleurs) et de profonds cernes sous ses yeux clos. Junhee se sentit soudainement accablé par la culpabilité.

Avant qu'il ne s'en rende vraiment compte, il s'était déplacé vers le bord de son propre lit pour se rapprocher de Donghun et tendit le bras au travers du vide entre les deux lits. Son bras resta en suspension en l'air, n'osant pas finir son geste. Donghun bougea dans son sommeil, se tournant pour faire dos à Junhee qui ramena son bras à lui. Il resta ainsi quelques minutes avant de se lever sans faire le moindre bruit.

Doucement, en faisant attention à chacun de ses gestes, à tous les bruits qu'il pourrait faire en rangeant toutes ses affaires dans son sac de voyage. Junhee se dépêcha. Il opta pour une toilette de chat plutôt qu'une douche (bien qu'il en ressentait le besoin) et quittait la suite rapidement, respirant une fois que la porte fut fermée, son pass laissé en évidence sur le plant de travail de la petite cuisine. Il rejoignit le rez-de-chaussée où il profita longuement de son café en attendant le taxi qu'il avait fait quérir pour le ramener jusqu'à la capitale. Il n'était pas prêt à faire face à Donghun, pas maintenant.

Junhee avait demandé un congé. Quand il s'était réveillé le lendemain matin, à l'heure habituelle, il avait été la cible d'une crise de panique qui l'avait laissé pantelant et humide de ses larmes. C'est pourquoi il avait préféré rester enfermé chez lui.

Hier, il avait reçu un message de Donghun lui demandant où il était passé. Il lui avait menti en disant que ses parents lui avaient demandé de revenir rapidement à la maison. Le mensonge semblait ne pas avoir été démasqué mais il ne pourrait pas mentir longtemps. Il le savait, à un moment où un autre, il devrait faire face à ses faits. Il avait néanmoins réussi à faire comme si tout allait bien tout le reste de la journée.

Il n'eut pas à attendre très longtemps pour qu'il reçoive un premier message de Donghun lui demandant si tout allait bien.

La réponse qu'il aurait dû donner était qu'il ne se sentait pas bien, qu'il avait besoin de temps pour mettre ses idées en ordre.

La réponse qu'il donna fut...

Il ne répondit pas, tout simplement.

Junhee était lâche, il le savait et cela le minait mais il ne savait pas comment faire, quoi dire.

Pourquoi cela tombait toujours sur lui ?

Ce genre de situations embarrassantes, dans lesquelles il se mettait tout seul en plus, cela n'arrivait qu'à lui et depuis toujours. C'était fatiguant pour lui, il voulait vivre normalement, comme tout le monde. Mais il semblerait que cela soit au-delà de ses forces.

En fin de journée, il n'était pas plus avancé sur ce qu'il devait faire. Son téléphone était saturé de messages et d'appels de Donghun (ainsi que de Shin Hye qui s'inquiétait pour lui) auxquelles il n'avait pas répondu. A aucun.

A.C.E ent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant