oOoOoO Chapter 1 OoOoOo
Nous sommes dimanche matin. La nuit a été pleine de plaisir et de liberté, j'ai pu relâché toute ma frustration durant quelques heures avant de devoir revenir à la réalité.
Alors que j'embrasse pour la dernière fois ses lèvres, je sens déjà le bonheur faner en moi. Je lui fais un dernier sourire avant d'enfiler ma veste, de prendre mes clés, et de sortir du petit appartement.
Alors que j'enflamme ma première blonde de la journée, je réfléchis à ce que j'ai fait, une fois de plus. Je ne m'en veux pas, loin de là, je sais que j'en avais besoin. Mais combien de temps vais-je encore faire ça ? Combien de temps toute cette folie va-t-elle encore durée ? Mon corps n'a-t-il pas le droit comme tout le monde à quelques moments de repos ? Il me semble pourtant que la réponse est oui, malgré tous ces jugements qu'on porte sur mes agissements.
Je marche tranquillement jusqu'à la boite de nuit où j'ai laissé ma voiture hier soir et embarque dans celle-ci avant d'écraser ma cigarette dans le cendrier en souriant. Mon deuxième échappatoire, la voiture. Depuis toute petite c'est quelque chose qui m'a toujours détendue. Ça doit venir de quand j'étais petite et que mon père pour m'endormir bébé me faisait faire des longs tours de voiture. J'ai toujours aimé le bruit du moteur quand j'appuie sur la pédale de l'accélérateur, et la sensation de mon corps calé contre le siège lorsque la pédale de frein se fait écrasé pas mes vieilles vans.
Je presse la pédale et je démarre vers mon appartement après avoir lâché un long soupire. J'avais à la fois hâte de rentrer chez moi et de pouvoir prendre une tasse de café pour tenir à toute la journée de travail qui m'attendais, mais d'un autre côté l'idée d'entrer dans cet appartement me tendait légèrement. Ce n'est pas que je n'aime pas mon chez moi, loin de là, c'est juste que ça me rappelle le masque que je vais bientôt revêtir face à ma colocataire.
Ce masque de l'élève parfaite qui étudie toujours, qui travaille non-stop et qui est appréciée de tous. Le masque de la petite fille à papa qui a grandi avec tout ce qu'elle avait toujours voulu et qui n'avait jamais eu à se battre dans la vie. Si seulement ils savaient tous. Je ne préfère même pas penser à toutes les réactions différentes qui surgiraient si je venais à laisser tomber le masque face à tous ceux qui me côtoient chaque journée de cours.
Je roule tranquillement jusque chez moi et je rentre les clés dans la serrure de l'appartement en inspirant profondément avant de plaqué mon éternel sourire sur mon visage. J'étais à peine entrée dans mon chez moi que Elise, ma colocataire, me sautait dessus pour savoir où j'avais passé la nuit et si j'allais bien. Généralement mon meilleur ami me couvre, on a donc inventé la soirée cinéma du samedi soir, ce qui me permettait de sortir ce jour-là et de parfois déloger sans qu'elle ne me mitraille de questions. Mais je savais très bien que elle me posait quand même la même question chaque dimanche matin.
Ne vous méprenez pas, j'aime beaucoup Elise. C'est quelqu'un de généralement très discrète et je ne l'entend jamais dans la maison sauf les malheureux dimanche. Et puis, elle cuisine très bien et est très sérieuse dans ses études elle aussi, alors ça me convient tout à fait d'avoir quelqu'un comme elle à mes côtés. Elle m'aide à ne pas me sentir trop seule dans cette vie triste d'étudiante en droit.
Après lui avoir dit le même mensonge que chaque semaine je me dirigea vers ma chambre pour cacher mon paquet de cigarette et commencer à travailler. J'avais un gros rendu le lundi midi, alors il était temps que je travaille les finitions de celui-ci et que je passe par l'imprimerie pour tout finir correctement. Je m'installa donc à mon bureau, face à ma fenêtre, et commença à travailler en lançant ma musique pour ne pas être dérangée.
J'avança ainsi sur mon travail durant pratiquement toute la journée, voulant être certaine que tout était parfait.
Et oui, le masque était là, même lorsque j'étais seule dans ma chambre sans personne pour vérifier que je travaillais réellement et que je n'étais pas en train de faire quelque chose qui ne collerait pas à ma réputation. Je suis toujours très impressionnée de la puissance de ce « mensonge », même si je ne le considère pas comme tel. Je vois plutôt ça comme une carapace, une protection. Je trouve ça moins péjoratif, surtout que c'est réellement la fonction qu'il a à mes yeux, la fonction de me protéger de tout ce qu'on pourrait penser et dire de moi.
Qui apprécierait qu'une étudiante en droit fume, sorte et passe sa vie à penser qu'elle n'est pas qui elle est. Qui aimerait savoir qu'une futur avocate joue ainsi avec sa santé sans s'en tracasser, qu'elle joue également avec son corps.
La vérité c'est que depuis qu'il est partit je suis bien obligée d'être la personne qu'on veut que je sois. Depuis qu'il est partit, je dois bien faire bonne figure et prétendre que tout va bien, parce que c'est ce à quoi on s'attendait de ma part. On s'attendait à ce que je ne bronche pas et à ce que j'avance rapidement sans plus regarder en arrière.
Une autre vérité c'est que quand il est partit, il a laissé un énorme vide, ce même vide qui me poursuit chaque jours. Il a laissé ce vide car il était la positivité qui m'habitait, et que maintenant qu'il a disparu, je ne vois plus la vie qu'en gris, littéralement. Les couleurs n'ont plus de saveurs, les rires n'ont plus. Tout mouvements est devenu simple nécessité, plus rien ne semble avoir d'importance. C'est bête à dire mais c'est ce qui s'est passé. J'ai réellement perdu toute saveur de la vie quand ça s'est produit.
Alors maintenant, je vie ainsi. Maintenant je suis celle que tout le monde veut que je sois, je ne me plains pas, et j'avance.
Mon regard fut à nouveau attiré vers le tiroir dans lequel j'ai enfermé mon paquet de blonde, et j'hésita. Je ne devais pas craqué, où c'était finit. Alors je soupira une énième fois et transféra mon travail sur une clé USB avant de me lever de mon bureau et d'enfiler ma veste et mes chaussures. L'excuse parfaite, aller à l'imprimerie. J'attrapa mon paquet et le fourra dans mon sac ainsi que ma clé USB et mon ordinateur avant d'aller rapidement me maquiller. Je ressortis de ma chambre et laissa un petit mot sur le frigo pour avertir Elise que j'allais imprimé mon rendu et qu'après j'irais surement étudier dans un café, qu'elle ne devait pas m'attendre pour manger.
Je sortis de la maison avec mon sac sur l'épaule et je monta dans ma voiture tout en souriant. C'est dingue comment ce sentiment de bonheur pouvait être à la fois éphémère, mais tellement puissant en même temps. C'est dingue comment je pouvais me sentir tellement moi juste en entrant dans une voiture, alors que en entrant dans mon chez moi, ce qui est censé me représenté le plus, je n'éprouvais que mélancolie.
Je me mis à rouler en dehors de la ville, pour être sûre de ne pas être reconnue, et m'arrêta à l'imprimerie de la ville voisine, après avoir roulé une grosse demi-heure. J'imprima mon rendu et ressortit du bâtiment en allumant ma deuxième cigarette. À nouveau la sensation d'être pleine me fit sourire et je laissa échapper un petit rire, me trouvant pathétique. Je marcha avec mes écouteurs jusqu'à un petit café peu connu où je me rend régulièrement, et je me posa sur la terrasse à l'arrière avec un whisky. On allait être partit pour une soirée d'étude, alors pourquoi pas rendre ça intéressant ?
Je rentra ce soir-là de très bonne humeur, le whisky y aidant. Quand Elise m'avait demandé si j'avais bu, je lui ai répondu que j'étais passé dire bonjour à mes parents et qu'on avait fêter un anniversaire. Si elle savait que mes parents n'habitaient même pas sur le continent elle m'aurait certainement questionner plus longtemps, mais quand elle vit mon état de fatigue elle me servit à manger et me posa un cachet sur ma table de chevet pour le lendemain matin.
Je la remerciais intérieurement, parce que je n'étais plus en état de le faire par la parole. Je sentais déjà mes forces me quitter petit à petit alors j'avala rapidement le repas qu'elle m'avait réchauffer et je fila au lit.
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Une blonde enflammée
General FictionEt j'enflamme une nouvelle blonde pour oublier la chaleur de l'enfer dans lequel je vis.