oOoOoO Chapter 7 OoOoOo
La pluie tombe rapidement, beaucoup trop rapidement, et moi je ne vois pas bien la route derrière mon volant. Tu es installé à côté de moi, à moitié endormi à cause de l'alcool, et je ne peux pas te demander de prendre le volant à ma place malgré ma fatigue. J'ai donc continué à rouler même si c'était dangereux et que je le savais, ou du moins j'en étais un peu conscience.
Je ne me souviens pas trop de la suite, juste que quand j'ai vu le camion s'était trop tard pour freiner, et que quand j'ai rouvert les yeux après l'impact une blouse blanche te recouvrait.
Je ne me souviens que du moment où ils ont essayé de me calmer, quand ils m'ont dit de me reposer, pendant que moi je ne ressentais rien, j'étais comme ailleurs, passé dans un autre monde.
Depuis ce jour tu viens parfois me rendre visite, même si ça n'est jamais bon présage. J'ai toujours eu peur de te revoir, parce que généralement ça veut dire que je vais bientôt te rejoindre. On l'a compris il y a quatre ans, un an pratiquement après l'accident. On a compris que je devais retourner à l'hôpital pour te faire disparaitre, on a compris que c'était peut-être plus grave que ce que je croyais.
Les crises d'angoisses, la perte des sens, je me souviens de tout ça comme si c'était hier. Je me souviens de la panique que j'ai ressentis la première fois que tu m'as pris la vue, la première fois que mes doigts ne sentaient plus la flamme de la bougie contre ceux-ci. J'aurais tant aimé être à ta place et que tu puisses vivre dans un petit village loin d'ici, refaire ta vie et oublier tout ça. Quel est l'intérêt que je continue à vivre malgré que tu reviennes à chaque fois ? Pourquoi ?
J'ai rouvers les yeux dans une salle toute blanche. J'étais habillée d'une blouse blanche aussi, et toi tu étais installé enface de mon lit. J'ai reconnu l'hôpital, j'ai l'habitude maintenant, mais cette fois c'était plus pareil. Cette fois ton visage était inquiet, et mes parents pas encore là. J'ai voulu parler mais je me suis étouffée, un tube était plongé dans ma gorge et commençais à me piquer douloureusement. J'ai commencé à paniquer quand mon rythme cardiaque s'est emballé, et un médecin est entré d'un pas urgent pour aller regarder à la machine avant de me taper une lumière affreuse dans les pupilles. Il me parlait mais je n'entendais pas, trop occupée à suffoqué, puis j'ai fermé les yeux quand je l'ai vu injecté quelque chose dans ma perfusion. J'ai appris à ne plus lutter et à me laisser faire, c'est plus simple que de me battre contre le produit.
Je me suis réveillée une deuxième fois, sauf que cette fois tu me tenais la main et mes parents pleuraient à côté de moi. Ma mère semblait plus vieille, plus trapue, et pleine d'angoisse, tandis que mon père aurait pu être confondu avec un cadavre. J'ai respiré, et cette fois je n'avais plus de tube pour me déranger, alors j'ai compris.
J'ai compris que c'était le moment pour moi de te rejoindre enfin, et de les laisser en paix. J'ai compris que si ma mère était si angoissée c'est parce que ce serait les derniers au revoir.
Ce jour-là le médecin m'a expliqué que le cancer s'était déclaré à nouveau, et que cette fois-ci on ne pourrait rien faire. Mon rein est touché ainsi que mes poumons, mon foi et une partie de mon bras. Il m'a dit que vu la vitesse de propagation je ne tiendrais pas longtemps. J'ai simplement hoché la tête et accepté ce que je savais déjà.
J'ai passé une heure avec mes parents à les écouter pleurer et essayer de me rassurer par la même occasion alors que je n'étais pas inquiète du tout.
Quand l'heure fut venue tu me seras la main et me regarda dans les yeux pour me le faire comprendre. Alors j'ai pensé à Mickael une dernière fois, puis je t'ai souris doucement et j'ai fermé les yeux pour ne plus jamais les rouvrir.
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Une blonde enflammée
General FictionEt j'enflamme une nouvelle blonde pour oublier la chaleur de l'enfer dans lequel je vis.