oOoOoO Chapter 6 OoOoOo
Ca fait deux semaines que tu es revenu dans ma vie. Deux semaines que je dois te cacher à tout le monde, deux semaines que j'angoisse chaque soir à l'idée de rentrer chez moi car je sais que je vais t'y retrouver.
Ca fait deux semaines et pourtant je n'ai pas trouvé la force de l'annoncer à Mickael, je n'ose pas, je ne veux pas avoir à me défaire de lui, avoir à le perdre. C'est drôle parce que j'avais parié que ce serait lui qui partirait, et en fait ce sera certainement moi qui le fera la première.
Regarde ce que tu me pousses à faire, toi qui était partit depuis deux ans pratiquement. Pourquoi est-ce que tu es revenu ? Pourquoi est-ce que tu as voulu me punir à nouveau ?
Mais malgré tout, je commence à me faire à ta présence, je commence à apprécier nos conversations tard le soir, je commence à aimer entendre ta voix quand je dors. La seule chose qui me manque encore c'est de pouvoir te toucher, j'aimerais tellement le pouvoir, le pourrais-je un jour ?
Ce jour-là, quand je rentra des cours après avoir fumer une clope en cachette pour me détendre, je sentais la même angoisse qui m'étouffe depuis deux semaines. L'angoisse que tu sois toujours là, mêlée à celle que tu m'ais à nouveau abandonnée. Je poussa la porte de ma chambre et soupira en voyant que tu m'attendais affalé dans mon lit, un livre en main.
- Coucou chérie, comment était ta journée ?
Je ne te répondis pas, trop fatiguée pour commencer à jouer à ton jeu tordu de parfait petit couple, et préféra poser mes affaires et me mettre tout de suite à étudier, trouvant ça tellement plus simple de t'ignorer que de devoir me confronter à toi. Qu'en penses-tu ? Avais-je raison ? Bien sûr que non, tu adores m'effrayer, tu adores quand je tremble devant toi, tu aimes ça. Tu es mon pire cauchemar et mon meilleur amant par la même occasion, va savoir comment.
Je voyais tous les jours défilés sur mon calendrier et rien ne changeait. Tu étais toujours là, d'ailleurs tu devenais de plus en plus présent, et moi je m'éteignais de plus en plus et ne parlais plus à personne, comme si tu prenais mon énergie et ma présence pour pouvoir t'établir. Après tout, c'est ce que tu fais depuis le début non ? Depuis que toute cette histoire à commencer, tu ne fais que me faire du mal et me faire plonger de plus en plus, chaque fois plus vite et plus profond, et j'ai peur de ne plus pouvoir remonter à la surface un jour.
Je n'ai pas osé dire à mes parents que tu étais revenu, ils te détestent tellement, comment aurais-je pu leur annoncer que j'étais retombé dedans, que je t'appartenais de nouveau ? Comment aurais-je pu leur faire si mal ? Je ne pouvais pas les détruire une fois de plus, c'était impossible.
Tu te souviens ce jour où tu es sorti en caleçon de ma salle de bain ? Ce jour-là j'ai pu contempler la chose qui nous relie tous les deux depuis tout ce temps, j'ai pu contempler cette cicatrice le long de ton torse, traversant tes abdominaux pour finir sa course sous ton aisselle. Je n'ai pu la voir qu'une fois, le jour où tu m'as quitté, le jour où tout ça s'est produit. Depuis, tu ne me l'avais plus jamais montré, prétextant que je n'étais pas prête, que ce n'était pas le moment, qu'il ne fallait pas y repenser. Mais chaque fois qu'une nouvelle cicatrice rejoins les nombreuses que j'ai eu ce même jour, je repense à la tienne et à combien j'aimerais l'ajouter à mon corps pour laisser le tien sains et parfaitement imberbe. J'aimerais pouvoir prendre la douleur que tu as eu ce jour-là, j'aimerais pouvoir t'aider, te protéger de ça. Parce que je sais que pour toi aussi c'est dur, que ces aux revoir incessants doivent aussi te faire souffrir, pourquoi pas ?
Les journées d'examens sont des calvaires, chaque fois j'ai envie de m'enfuir tellement la douleur se propage et me rendre malade. Parfois, je m'étonne à m'être perdue dans mes pensées, où à ne plus sentir le bic dans ma main, mais je ne m'en fais pas, je sais bien que c'est la condition pour te voir tous les jours. Plusieurs de mes professeurs m'ont demandé si ça allait, m'ont dit de me reposer, ils me font rire. Eux non plus ne savent pas que tu es de retour, s'ils le savaient ils comprendraient que je ne pense plus qu'à toi et non pas à eux. Mon masque aussi a disparu depuis ton retour, je ne me cache plus en train de fumer, je ne me cache plus à sortir régulièrement même en semaine, je ne veux plus me cacher alors que je ne fais que profiter avec toi.
Chaque blonde que j'allume me fais me sentir mieux, apaise la douleur persistante qui me poursuit depuis tant de jours, et me fait oublier durant quelques secondes que je n'ai toujours parler de toi à personne. Il serait temps, non ? Je veux dire, on ne se quitte plus, alors peut-être je devrais les préparer à te laisser une place dans ma vie de famille, ne crois-tu pas ?
Tu me parles de plus en plus, tu me dis que je ne dois pas m'en faire, que cette fois tu ne partiras pas, que tu ne me laisseras plus prendre à ta place. Je ne te crois pas, j'aimerais te croire, vraiment, mais je sais que ça ne sera jamais le cas, que je suis condamnée à te voir venir et partir, c'est ma punition pour ce jour-là. C'est ma punition pour t'avoir fait ça.
Mais un soir, un jour où la douleur était trop forte, j'ai roulé jusque chez Mickael pour ne plus te voir, pour espérer aller mieux quelques minutes, qu'il puisse m'aider à oublier. Lui qui m'avait rendu heureuse alors que tu n'étais pas là. Il me dévisagea un peu quand il me vit, surement à cause de ma tête de zombie, et me fit asseoir dans le canapé quand je lui expliquai que je ne savais plus comment faire passer la douleur. Je ne sentais plus rien, ni ses mains qui me massait le cou, ni son souffle sur ma nuque, mes sens semblaient endormis par la douleur tandis que mon corps me criait d'arrêter de résister, que je devais te rejoindre. Je voulais demander à Mickael de m'aider, de me sauver, de te faire partir, mais alors que la douleur me submergeait et que les larmes coulaient sur mes joues, je ne pouvais faire qu'une chose, partir pour ne pas l'entrainer avec moi, pour ne pas lui faire de mal quand j'aurais à partir avec toi. Je soupirai profondément, essuyant rageusement mes larmes, et l'embrassa une dernière fois dans un baiser désespéré qui me serrait encore plus le cœur, puis je partis sans un mot. Je marchai jusqu'à la voiture d'un pas pressé pour ne plus le voir, et entra dans celle-ci en sentant la douleur devenir encore plus forte, comme si ma tête allait explosée. Je ne voyais plus rien, je m'entendais sangloter et me sentais trembler, mais je ne pouvais plus me repérer, plus sentir quoi que ce soit autour de moi. Que m'avais-tu fait ? Pourquoi recommençais-tu à me blesser autant ?
Tandis que je criais de douleur et de rage, le trou noir m'emporta, soulageant enfin la douleur qui m'habitait depuis plusieurs semaines maintenant.
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Une blonde enflammée
General FictionEt j'enflamme une nouvelle blonde pour oublier la chaleur de l'enfer dans lequel je vis.