Il a changé ma vie

31 - Bientôt l'été

3 mois plus tard – Mai 2005

On à bientôt fini notre première année en Électrotechnique. Samir et moi on est bien, on profite de la présence de l'autre, tout en nous soutenant mutuellement. Idir c'est calmé tout seul, heureusement, et ne fais que très rarement des allusions, quand on est ensemble.

Ma sœur est au courant que je suis gay et vous savez ce qu'elle s'est amusée à faire sans mon accord ou même mon avis ? Elle a tout balancer à ma famille. Mon père, mes grands-parents des deux côtés de la famille, mes oncles et tantes pour finir par mes cousins et cousines évidement. Une vraie traînée de poudre.

Ma mère est venue me voir un soir, alors que j'étais dans ma chambre. Elle m'a dit qu'elle aurait aimé l'apprendre, de ma bouche et non de ma sœur, c'était un demi reproche, mais en même temps sur le fond, je ne pouvais qu'être d'accord avec elle. Ma maman m'a assuré que rien ne changerait et qu'elle était heureuse pour moi, tant que je le serais, que je sois hétéro ou homo. Je pense n'avoir jamais été aussi toucher par ma mère, qu'à cet instant. Elle m'a rassurée et c'est ainsi que je lui ai parler de Samir, je ne l'ai pas encore présenté, malgré son insistance. En fait, je retarde toujours d'une manière ou d'une autre, je ne sais même pas pourquoi. J'appréhende beaucoup, alors que j'ai toutes les raisons de ne pas m'en faire.

La famille est un vaste débat qui divise profondément, selon sa conception ou rapport a elle. Quand on y réfléchie, on a plusieurs approche, d'un côté on a ceux pour qui la famille de « sang » passe, avant tout et cela inclus vraiment chaque personne. D'un autre côté, on a ceux qui n'y ont aucunes attachent et peuvent même en être dégoûter. Et enfin, il y a des gens comme moi, qui y sont attachés mais ne culpabilise pas plus que ça, de ne pas être plus ou moins proche, d'un tel ou tel membre. Mon père par exemple, n'a jamais été présent dans ma vie, j'ai souvent tendus des perches en allant vers lui, mais nous n'avons tout simplement aucunes affinités. Quand il me parle, il est très maladroit et peux se montrer vexant. Comme la fois où il nous a sortie a la soeur et moi dans la voiture que nous étions "des résidus de ses couilles" oui, il a bien dit ça... Sur la plaisanterie, il fait dire que c'est tellement drôle... Bref.

Mais ayant connu ça, toute ma vie, de sa part cela ne me choc tout simplement plus. Quand on y réfléchie deux minutes, on grandit en ayant les attentes et espoirs, de nos aînés ou parents, sur ce que nous pourrions faire ou ne pas faire de notre vie. Le schéma bien établie du boulot en CDI tranquille, les semaines de vacances passées dans les mêmes endroits que monsieur tout-le-monde et surtout trouver une femme et lui faire des gosses...

Bref vous l'aurez compris, un modèle qui ne m'inspire absolument pas. Je pense que même si j'étais hétéro, ce modèle serait aux antipodes de ce que j'aimerais faire de ma vie. J'aime découvrir en dehors des sentiers, l'histoire et les cultures qui nous ont, ou continue, de nous inspirer. La racine de ce pourquoi aujourd'hui, notre société dans ses plus beaux atouts à offrir, car oui il reste du positif dans ce raz de marée négatif qui nous entoure... On ne se pose même pas la question mais, la liberté de voyager dans le monde, sauf exception, dont nous jouissons n'est pas venu seul.

Notre continent a connu plusieurs millénaires de guerres et chaque période de « paix » n'en avait que le nom et pas les faits. Quand je m'intéresse a mes ancêtres, je suis surpris dans un premier temps de découvrir que nous étions dans la noblesse française, sous Louis XIV mais a la mort de mon ancêtre, un grand amiral du Roi. Nous avons été déposséder de nos titres et privilèges.

Quand on connait la tournure de ce qui allait ce passé, un peu plus de 100 ans après cette événement, je pense que le Roi nous a rendu service, car avec 1789, il est impossible de chiffrer le nombre de nobles assassinés, sous les cris de la foule. C'est ainsi que ma famille a même été retrouver, dans certains récits révolutionnaires... Comme quoi, on l'avait eu mauvaise à l'époque. Mais au final, pourquoi ils se sont battus si ce n'est pour cet idéal sacro-saint qu'est la liberté ? Le mot lui-même en impose pour tout dire. Qui aujourd'hui, pense que la liberté quotidienne, que nous avons, est dû aux sacrifices de nombreux innocents, à une époque oubliée ?