Porte 17 - PAUSE

Emménagement à eau risque

Cela fait maintenant un an que Charlène a emménagé dans cet appartement un peu grand pour elle toute seule. Mais cette dernière s'y sens à l'aise et tout roule comme sur des roulettes. Son travail ne lui plait guère, mais il a l'avantage de payer les factures.

C'est vrai que travailler dans un restaurant n'était pas son ambition première. Charlène a fait des études de Droit pour entrer dans les forces de l'ordre, mais au vu du changement de comportement de la population qui se dégrade d'année en année, la jeune femme a préféré retourner à son tout premier choix, mais aussi sa passion de tous les jours : les livres.

Seulement, après deux années d'études en Lettres Modernes, elle a tout quitté. L'université, c'était vraiment cool, mais ce n'est pas fait pour elle. Charlène a donc malgré elle été contrainte de rentrer dans la vie active où elle a vite dégoté un travail dans un restaurant rapide.

C'était cliché pour elle cette étape de la vie, mais c'est la dure loi de la société actuelle qui s'est imposée à elle, elle qui devait à tout prix subvenir à ses besoins.

Depuis que cette petite brune en apparence timide s'est installée, beaucoup de choses ont changées dans son immeuble et notamment ses voisins.

En effet, son lieu de résidence est devenu un endroit insoutenable à vivre, voire l'enfer ! Ayant très vite compris que les propriétaires cherchaient à tout prix des locataires pour rentabiliser leurs affaires, la vie en cohabitation s'est dégradé au fil des mois aux dépends de la tranquillité des autres et surtout de la sienne.

Presque tous les logements de son immeuble ont été abandonnés pour accueillir des jeunes et surtout des étudiants, bien souvent en colocation. Et autant dire que c'est la fête tous les soirs durant les vacances, ainsi que les week-end.

La jeune femme en perd la tête.

Aujourd'hui encore, un nouveau locataire emménage au rez-de-chaussée. Charlène se trouve juste au-dessus de ce nouveau voisin qu'elle réussit à apercevoir de son balcon grâce à la vue plongeante quand elle se penche un petit peu plus.

Malheureusement pour elle, elle sait déjà depuis le matin même qu'elle a un nouveau voisin à cause du bruit incessant de ses travaux. La scie électrique, la perceuse, le marteau, tout y passe. Il y a beaucoup, mais beaucoup de travaux et ça lui casse les oreilles !

Elle se penche de nouveau par-dessus son balcon afin d'être certaine de savoir d'où ces bruits stridents viennent, et ceci pour ne pas accuser à tort son voisin Or, et sans surprise, Charlène remarque le voisin d'en-dessous scier à sa guise des planches, en dehors de son balcon.

Depuis ce matin, la jeune femme est en pleine écriture d'un roman qu'elle a commencé depuis peu. Ce n'est pas maintenant qu'elle compte être dérangée par une personne qui se croit toute seule et qui, en plus de cela, n'a absolument pas prévenu le voisinage de ses desseins comme le règlement de la résidence le prévoit.

Qu'à cela ne tienne, cette dernière agacée et à bout de nerfs, elle remplit un sceau d'eau et file discrètement sur son balcon d'où elle compte mener à bien sa petite vengeance. De là, ce sera parfait pour elle.

D'un coup, le contenue entier de sceau se répand sur le sol dans un fracas retentissant. L'eau s'est par la même occasion affalé sur lui, pendant que la locataire fermait à la volée son balcon et se cachait derrière la fenêtre l'air de rien tout en réprimant un éclat de rire.

Retournant à son bureau toute guillerette après ce petit geste qui soulage son énervement, mais en aucun cas sa conscience, elle recommence à pianoter sur son clavier.

A peine une minute plus tard, quelqu'un frappe avec fermeté à sa porte. Surprise, elle contemple cette dernière, perplexe. Lorsque la personne tambourine de nouveau, elle soupire lourdement et se lève pour ouvrir.

– Excusez-moi, c'est vous qui m'avez jeté de l'eau ? lance un gars, assez furieux.

De loin, c'est un type tout ce qui a de plus banale. En face, c'est autre chose qui se présente à elle.

Le brun d'environ un mètre quatre-vingt la surplombe largement de son petit mètre soixante-neuf. Ses cheveux ébouriffés par la sueur qui perle sur son front par les travaux qu'il effectue le rend un brin sexy.

– Je vous demande pardon ?

– C'est vous qui avez jeté de l'eau par la fenêtre ?

– Oh ! J'arrosais mes plantes, prétexta-t-elle, trop honteuse de son geste puéril.

– Faites attention la prochaine fois, j'étais juste en dessous. J'aurais pu m'électrocuter.

– Allez faire vos travaux ailleurs alors, rétorqua la jeune femme furibond, excédée par le ton condescendant du jeune homme.

Sans attendre sa réponse, elle lui ferme la porte au nez.

– Quel idiot celui-ci ! Il se croit déjà chez lui alors qu'il est là que depuis quelque jour.

***

C'est un petit chapitre, mais ce n'est que le début. Les idées fusent et la relation entre ces deux personnages vont évoluer pour le meilleur ou pour le pire.

Je sais aussi que vous vous demandez sûrement comment se nomme les protagonistes, moi-même je ne le sais pas encore, mais ça va venir, ne vous en faites pas.