Chapitre 14

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Cela fait deux jours que mon super voisin est parti chez lui, en Bretagne, et ça fait deux jours que je joue la grosse dur. Mais au fond, je deviens parano et j'ai peur. Je ne sais pas pourquoi j'ai ces sensations là en fait, je ne serais comment l'expliquer.

C'est un voisin que je ne supporte pas, or il m'attire malgré l'animosité qu'il y a entre nous. Mon coeur se serre rien qu'en pensant à lui, ce n'est pas normal, bordel ! Je suis forte, et lui me rend faible.

En bref, je suis en train de me rendre folle alors que ce type profite de son week-end chez papa maman, soi-disant.

Une semaine s'est écoulé, et ma tête est à deux doigt d'imploser. Récemment, j'ai reçue des nouvelles d'un ami de longue date, seulement j'ai honte d'avouer que je n'ai pas cessé de parler de mon stupide d'idiot d'imbécile de voisin ! Ce type m'a lobotomisé la cervelle ! Je savais qu'il fallait que je me méfie... Bon d'accord, c'est aussi un peu de ma faute, je dois l'admettre.

Mon dieu, épargnez moi cette agonie ! Deux semaines, et Shiloh le français n'est toujours pas rentré. Enfin, Peter de son vrai prénom. C'est dingue comme il doit bien s'y plaire là où il est. Son week-end est devenue carrément un séjour ! Qu'il aille au diable ! Et pour ne rien arranger, un camion semblable au sien se gare à présent sur le parking de mon immeuble. J'ai tout pour ne pas réussir à oublier ce satané voisin.

Le mercredi de la deuxième semaine depuis son départ, je rentre du travail, mieux dans ma peau. J'ai repris du poil de la bête et je suis dans une bonne lancé, je remonte la pente au fil des jours. Au boulot, j'ai même été promu, je suis contente que mon employeur reconnait enfin mes capacités, ce n'était pas trop tôt !

Ayant lancé mes affaires vite fait sur mon canapé, je récupère mon chien. Il n'est pas sorti depuis ce matin, alors la promenade est presque obligatoire.

Quel ne fut pas ma surprise et mon haut le coeur, lorsque je remarque le camion pourris de ce stupide Peter du rez-de-chaussée. Ça ne tiendrai qu'a moi, je ne lui accorderai aucune importance si mes yeux me le permettaient.

Je ne sais pas où j'en suis avec lui, si je me fais des idées ou bien s'il s'amuse de moi et qui sait, se venge de ce que je lui aie fait à son arrivé dans l'immeuble. Tout ce que je sais, c'est qu'il a réussit à créer une faille en moi, dont je n'arrive pas si aisément à enduir. Dès que je vois son camion, ou que je le croise, un sourire niais envahit mon visage, alors que j'aimerais au plus profond de moi lui tenir tête et montrer qu'il ne m'atteint pas.

Même si Peter est rentré depuis maintenant un mois, je ne l'ai pas vu, ni aperçu une seule fois. J'ai l'impression qu'il m'évite, qu'il se fait discret afin de ne pas me voir ni même me parler. Dieu seul sait pourquoi ! De toute façon, je n'attend absolument rien de sa part, je vivais très bien avant de le connaitre, et c'est pareil aujourd'hui. Ce n'est pas un mec qui va me rendre chèvre, je ne suis pas comme ça, du moins je l'espère, il manquerait plus que ça. !

Ce samedi soir, je croise ma voisine d'au dessus de chez moi, qui descend les escaliers avec une copine à elle. Je fais ficelle et rentre dans mon appartement en vitesse.

Cette fille, c'est le genre de petite pimbêche qui se moque de toi sans savoir pourquoi ! Je ne l'ai vu qu'une fois ici, et depuis cette débile s'amuse à imiter le chien dès qu'elle m'aperçoit. Au moins, elle sait qui elle est réellement au plus profond d'elle. De ce côté là, elle est douée d'intelligence.

C'est alors qu'elle commence à ricaner, tout en parlant d'un type qu'elle décrit brièvement, mais qui me rappelle une personne en particulier. De nature curieuse, beaucoup trop même, je tends mon oreille collée contre ma porte d'entrée, pendant qu'elle squatte sur mon pallier. Ce que j'entends me chauffe comme une cocotte minute prête à exploser :

– Ça fait un bout de temps que je ne l'ai pas croisé, répète-t-elle en gloussant comme une dinde, en tout cas, il est beau gosse, il est vraiment mignon !

Cette fille me fait vomir ! Je suis à quatre-vingt dix-neuf pourcent sûre et certaine qu'elle a le toupet de parler de Peter. Elle à un mec qui bosse comme un forcené, pendant que Madame de dandine dans la rue toute la journée. Quel monde cruel et injuste !

Si je l'aperçois échanger quelques mots avec mon voisin un de ces jours, la durite risque d'exploser à mon plus grand désespoir. Ma pire ennemis de l'immeuble qui parle avec mon idiot, mais néanmoins canon, de voisin. Ce serait la pire des journées pour moi !

Au fond, je me rends comptes que je suis en train de me morfondre pour un mec que je connais à peine, et avec qui, dès le début, la relation n'a pas très bien commencée.

J'ai peut-être fais une erreur en le laissant prendre de la place dans ma vie, et sûrement une plus grosse dans mon coeur.

Porte 17 - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant