Surprise party

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J'ai finit de ramasser tous mes achats, je n'en peux plus ! Sous cette chaleur harassante, bouger est devenu un calvaire, l'air est étouffant.

Je ne sais plus trop comment réagir avec mon voisin, je suis même gênée à présent de passer devant chez lui. Mais je n'ai guère le choix, je dois me faire violence et tenter de passer outre.

***

Le lendemain soir, aux alentour de dix-neuf heures, je rentre du travail et en profite pour nettoyer ma voiture. Tout va très bien jusqu'au moment où je remarque ce fameux utilitaire faire son entré sur le parking.

Étant sur le point de rentrer, je fais exprès de traîner afin de lui laisser une longueur d'avance et de ne pas le croiser.

Dix minutes passent. Quinze minutes. Vingt minutes. J'en ai un peu marre d'attendre qu'il daigne rentrer chez lui. Au lieu de ça, il reste dans son camion, visiblement sur son téléphone, levant de temps à autre la tête dans ma direction.

Moi, je fais comme si je ne le voyais pas. Je frotte je ne sais quoi dans ma voiture déjà toute propre depuis un bon moment. J'ai tellement l'air idiote !

Dans un élan de courage, je me relève, la tête droite, prête à oser franchir la porte de l'immeuble. J'ai assez attendu, et le temps que je me presse à y aller, il n'aura sûrement pas le temps de me rattraper. Du moins, c'est ce que je pense.

Je fonce donc tête baissée prête à dégainer mon badge. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu. C'est bien connue ! Mon karma me fait encore des siennes.

Je cherche mon passe partout. Impossible de remettre la main dessus ! Comme par hasard... Et bien sûr, Peter arrive à ce moment là, ouvre sa boite aux lettres et me regarde. Je me sens toute patraque, j'ai le cœur qui commence à manquer quelques battements et je me sens défaillir chaque fois que je croise son regard.

– Tu veux rentrer ?

– Non, non, répliqué-je, trop honteuse d'être là à devoir attendre que quelqu'un daigne ouvrir la porte.

Il referme son courrier et commence à gravir les marches en cherchant sa clé.

Bon sang ! Mais quelle idiote ! Je n'ai pas le passe, mais ma clé peut quand même ouvrir ! Je suis vraiment nulle...

Le voyant galérer avec sa clé qui ne tourne pas dans la serrure, je souris malgré moi. Il n'est décidément pas plus doué que moi.

– Tu ne veux toujours pas entrer ?

– Euh... si. Merci.

Je décide finalement d'entrer. C'est ça ou passer pour une débile mentale. Hors, je ne veux pas passer pour une débile mental ! Surtout pas devant lui.

– Bonne soirée, me lance-t-il, en cherchant les clés de sa porte d'appartement.

– Merci, à toi aussi.

Je commence à monter deux ou trois marches quand il s'écrit :

– Attends !

Je me retourne, surprise. À quoi joue-t-il ?

– Je fais une soirée ce week-end, ça te dirait de venir ?

– Une fête ? répété-je, horrifiée. Je n'aime pas trop ce genre de chose, désolée. Je n'aime pas... enfin, je veux dire, je ne suis pas trop bavarde et sociable.

– J'ai vu ça, rigole Peter.

Mon Dieu Marie Joseph ! Il a un sourire à faire tomber !

Mince, mais reprend toi Charlène ! Enlève ce sourire niais de ton visage et reprend ta mine sévère. C'est ce que tu sais faire de mieux.

– Une autre fois peut-être.

– Ouai, répond-il le regard dans le vide.

Et comme d'habitude, c'est à ce moment là que sa copine choisi de faire son entré.

– Bonjour, me lance-t-elle.

Elle doit se poser des questions à force de nous voir discuter tous les deux à chaque fois qu'elle rentre chez elle.

Elle ne s'attarde pas et s'engouffre dans son appartement en jetant un rapide bonjour à Peter. C'est étrange comme comportement pour des personnes soit disant mariées, non ? Ou bien ils sont en froid, car ils se sont disputé.

– Je vais essayer de réfléchir à un truc.

– Comment ça ? lui demandé-je, prise de court.

– Et bien, si tu te sens mal à l'aise entourée de monde, je me dis qu'on pourrait peut-être se faire un truc rien que nous deux. Qu'est-ce que tu en penses ?

– Je... oui c'est vrai, mais...

– Super. Je te tiens au courant alors.

Il agrippe ma main droite, sort un crayon de sa poche arrière et écrit ce qui me semble des chiffres, avec un telle délicatesse que je sens à peine la pointe de son stylo.

– Mon numéro. J'attends le tiens. Promis, je ne veux pas te pousser dans tes retranchements. Prends ton temps et préviens moi quand tu veux qu'on se voit.

– Mais, on se voit tous les jours.

– Oui, mais là ce sera différent.

– Et ta copine ?

– Quoi ? me lance Peter en ouvrant sa porte.

– Rien. Bonne soirée à toi.

– Toi aussi, Charlène.

Son sourire est tellement hypnotique que j'en tomberai à la renverse si je n'avais pas peur de m'écraser comme une crêpes dans les escaliers.

Porte 17 - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant