11.Grady

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Chapitre écrit par la talentueuse AlbertaMars !

Je lève la tête du seau, habité d'un mauvais pressentiment. J'étais en train de donner son bain à Verdi, ce qui n'est absolument pas une partie de plaisir, lorsqu'une intuition au plus profond de moi s'est mise à allumer toutes mes alarmes.

Vous savez, cette impression que quelque chose de très grave est sur le point d'arriver, et que vous ne pouvez rien y faire. Celle qui compresse votre cœur, rendant chaque battement effréné douloureux. Ma respiration devient courte et je lâche la brosse de Verdi, qui tombe à l'eau, émettant un grand PLOUF !

La T-rex, n'appréciant déjà pas se laver, grogne et me pousse de sa tête immense. Je n'y prête pas attention. Mes yeux sont concentrés sur la silhouette qui vient de se matérialiser sur le sentier, beaucoup trop proche de la maison, beaucoup trop loin pour que je devine de qui il s'agit.

Tout ce que je vois, c'est une cape sombre, surmontée de cheveux blonds. Mon esprit ne fait qu'un tour et tire une conclusion. Lady Gisela.

Ni une ni deux, je me précipite sur le sentier, omettant qu'il est séparé de moi par la bassine mousseuse.

Je marche sur le rebord, ce qui la fait se renverser... pile sur moi !

Je suis à présent trempé, couvert de mousse et de plumes vert fluo de T-rex. Leur propriétaire pousse d'ailleurs un bruit ressemblant bien à un gloussement.

Peu importe. Le ridicule ne tue pas.

Je peux très bien sauver le monde accoutré comme ça.

Enfin, en l'occurrence, sauver Sophie, que je sais à l'intérieur. Sauver notre monde, à Edaline et moi.

Je me remets à courir, Lady Gisela étant déjà en train de grimper les marches du perron.

Mes bottes trempées émettent un horrible bruit de succion à chaque enjambée que je fais, ralentissant ma progression. Je ne fais que trébucher.

Toutes sortes d'idée saugrenues - allant du catapultage par Verdi au lasso comme grappin - envahissent mon cerveau. J'en retiens une. On nous dit d'utiliser nos compétences. Et bien, soit.

En continuant de courir, je ferme les yeux pour me concentrer. Ce n'est effectivement pas conseillé, mais au point où j'en suis...

Mes pieds décollent du sol, sûrement l'énergie du désespoir. Je me place à la verticale, pour plus d'aérodynamisme, faisant la planche dans le vide.

Instinctivement, mon poing droit se tend devant moi, plutôt pour la frime cette fois. Je fonce directement vers le deuxième étage, visant la chambre de Sophie, pour essayer d'arriver avant l'intruse.

Un énorme bruit de verre brisé retentit lorsque je passe à travers la fenêtre. Tous les elfes présents dans la pièce sursautent ou tombent à la renverse.

Je constate sans y prêter grande attention que j'ai confondu Lady Gisela avec Marella. Car une autre menace, beaucoup plus importante, se profile à l'horizon.

Au moment où je traversais la vitre, j'ai entendu une phrase, une phrase qui fait que quelqu'un ne ressortira pas vivant de cette maison.

Je me relève, m'étant piteusement étalé par terre, et, toujours couvert de mousse et de plumes, avec un supplément d'éclats de verre pour les paillettes, je fonce vers Ce Garçon, qui perd aussitôt son rictus moqueur.

- Papa ! hurle Sophie, se doutant qu'il ne va pas survivre à mon interrogatoire. Laisse-le !

Je l'ignore, ainsi que les ricanements de Dex et Marella, et entraine Keefe hors de la pièce pour l'enfermer dans ma chambre.

Une fois tous les verrous poussés, je me tourne vers lui, le plaquant contre le mur, les yeux lançant des éclairs, n'entendant même pas les tambourinements sur la porte.

- Es-tu en couple avec Sophie ?

Les paroles sèches sortent de ma bouche sur le débit d'une mitraillette. Peu impressionné, le jeune homme ricane.

- La vraie question est : pourquoi êtes-vous couvert de plumes vertes ?

Ok, ça y est, je suis morte de rire.... Je laisse à PlumeDeGivre22 la charge d'écrire le prochain chapitre !

Gardiens des cités perdues tome 8.5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant