5.Keefe

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Chapitre rédigé avec énormément de talent par Lilicornes !

Dans la lumière tamisée de ma chambre, je me retournais inlassablement dans mon lit. En sortant du Centre de Soin, j'avais espéré pouvoir reprendre un semblant de normalité, sans compter l'intervention de Foster.

"Reste te reposer dans ta chambre, tu as besoin de reprendre des forces !" pensai-je en mon for intérieur, me répétant les paroles de Sophie. Je soupirai, excédé, lançant un coussin vers ma garde du corps.

- Arrête de te plaindre Crevette ! Tu n'es pas le seul à devoir rester enfermé, alors cesse de pleurnicher ! aboya-t-elle.

Faisant mine de ne pas l'écouter, je me redressai, arpentant la salle en désordre, la mine soucieuse. Des croquis inachevés et des déchets jonchaient le sol, au grand désespoir de son père, passant régulièrement me voir.

- Tu ne comprends pas ! Je suis défaillant !

Ro continua de se curer ses ongles fraîchement vernis, s'évertuant à échapper à mon regard. Mal à l'aise, elle n'osait plus aborder le sujet, de peur que je pique une nouvelle crise de colère.

- Tout aurait dû fonctionner comme ma gentille mère l'avait prévu, mais je ne sais pas pour quelle raison, une chose bloque le processus.

Agacé au plus haut point, je saisis une dague, la projetant contre un vase de cristal. Le bruit de casse m'apaisa quelques instants, jusqu'à ce qu'une lumière s'enclenche.

- Comment n'ai-je pas pu y penser plus tôt ! m'exclamai-je, me précipitant maladroitement vers mon bureau. Ecartant d'un geste brusque le portrait d'un visage familier, je pris mon calepin, griffonnant des notes embrouillées.

- Alluveterre !

- Tu as de la fièvre ? m'interrogea Ro, cependant pas le moins du monde inquiète.

- Non...Je...C'est juste... Je suis Invocateur.

Le mot résonna entre nous, le silence pesant et oppressant séparant le vide qui nous séparait. C'est alors que Ro éclata d'un rire sonnant faux, se pliant en deux tout en tentant de sauver son vernis.

- Et comment peux-tu en être si sûr ? Tu n'as pas de boule de cristal à ma connaissance, et encore moins le don de la voyance ?

Lui adressant un regard noir, je me retournai vivement, m'expliquant d'une voix tremblante.

- Durant mon séjour à Alluveterre, j'ai le souvenir d'avoir consommé une quantité phénoménale de perlucides. Sophie est venue me rejoindre pendant ma "transe", mais je me souviens nettement qu'elle a déniché une de mes boules de papier, avec comme question : "Pourquoi m'a-t-elle fait passer deux fois le test d'Invocation", avec à la suite "A quoi me préparait-elle ?". Ça me semble plus que clair.

Ro, resta coite, me contemplant comme si je venais de me transformer en génie. Peut-être, qui sait ?

- Dépêche-toi d'appeler Sophie, me pressa-t-elle.

Je ne me le fis pas dire deux fois. Et quelques minutes plus tard, une Sophie échevelée débarqua dans ma chambre, l'expression soucieuse. Elle se précipita vers moi, me serrant étroitement entre ses bras, me laissant entrevoir les palpitements affolés de son cœur. Cette fois-ci, mes bras s'enroulèrent automatiquement autour d'elle, la rassurant d'une pression au niveau de l'épaule.

- Je suis là, murmurai-je.

- Tu m'as fait si peur ! Tu aurais pu être plus précis pendant ton appel ! me gronda-t-elle.

- Mais c'est que la Mystérieuse Mlle. F se fait du souci pour moi. Moi, Keefe ! hurlai-je à la ronde malgré notre solitude.

Elle me pinça le bras, ne pouvant cependant s'empêcher de camoufler son sourire. - Je suis venue avec des nouvelles, annonça-t-elle. Sa mine se fit grave, ce qui ne m'empêcha pas de lâcher :

- On a enfin décidé de me mettre au parfum après une semaine à m'ennuyer tel un idiot, seul ?

Aucun sourire ne vint éclairer son visage cette fois-ci, je pris alors place sur mon lit, tapotant le matelas afin de l'inviter à me rejoindre :

- Raconte donc à Tonton Keefe.

Gardiens des cités perdues tome 8.5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant