Reagan White

Chapitre 12

Je suis Murphy dans un dédale de couloirs, j'arrive finalement dans une petite pièce avec ce qui doit servir de paravent. De l'autre côté, plusieurs meubles sont alignés. Sur l'un d'eux sont sortis des vêtements à peu près similaires à ce que je porte déjà mais beaucoup plus propre. Après cet enfermement, je sens très mauvais et mon hygiène est indécente.

— Tu as une douche à côté, des vêtements ici. Je te laisse te refaire une tête et ensuite, je te conduirai à ta chambre.

— Merci.

Murphy quitte la pièce. Je me dirige vers les douches. C'est un plaisir de retrouver de l'eau, chaude en prime, ce qui n'était pas toujours le cas sur le camp des Gentils. Je reste de longues minutes sous le jet d'eau chaude, je me décrasse complètement en mettant une couche de savon énorme. Je quitte la douche en sentant très bon l'amande. J'enfile mes vêtemnts qui sentent bon le linge frais. Je ne me suis jamais sentie aussi propre depuis longtemps. C'est une réelle satisfaction. D'autant plus après avoir passé trente-six heures enfermés dans un cachot. Je ne parle même pas de la longue marche et des combats encore avant !

J'essaie d'ouvrir la porte par laquelle je suis entrée mais elle est fermée à clé. Je tente de toquer. Ça marche, Murphy ouvre la porte.

— Waouh ! Tu es bien mieux comme ça.

— Je ne pourrais pas être plus d'accord.

— Cette fameuse douche est un de mes meilleurs souvenirs ici, je crois.

Il rit et m'adresse un clin d'œil. Décidémment, ce Murphy m'a l'air vraiment sympathique. Encore plus, maintenant qu'il ne me fait plus passer le Test. Une petite voix méfiante dans ma tête me dit tout de même de m'en inquiéter. Plus la confiance est grande plus la trahison est douloureuse, comme on dit. Même si je suis pas mal placée pour dire cela, c'est plutôt moi qui me fait passer pour quelqu'un d'autre dans toute cette histoire. Lui est un Méchant, et ne s'en cache pas. Contrairement à une autre personne présente dans cette pièce, c'est de moi que je parle, bien sûr.
                                       ***
Je traverse plusieurs couloirs et halls. Plusieurs personnes se retournent sur mon passage. Un peu comme dans les films pour adolescents quand la fille la plus populaire arrive au lycée. Bon, sauf que là, ils se retournent sur moi parce qu'ils découvrent une nouvelle tête.

Je me demande s'ils se connaissent tous ou si ils savent que je suis nouvelle juste parce que Murphy, le responsable des Tests, m'accompagne. Difficile d'avoir une réponse à ma question étant donné que je viens juste d'arriver. Par contre, Murphy me semble gentil, je tente donc une approche subtile :

— Vous êtes si nombreux que ça ?

Je ne demande pas un chiffre exact, je pense que c'est une question suffisamment vague et innoncente pour qu'elle soit bien interprétée. Et, en effet, il mord plutôt bien à l'hameçon en me délivrant une précieuse information.

— Si mes calculs sont bons, nous sommes précisément quatre cents dix-huit. Dix-neuf avec toi !

— Waouh... Tu connais ces chiffres par cœur ?

— Je me charge aussi de la comptabilité à mes heures perdues.

Je ris. Il n'a pas vraiment la tête d'un comptable. Enfin, d'un comptable avant une apocalypse. Je suppose que, maintenant, tous les jobs sont exercés par des têtes de « survivants », dans tous les sens du terme.

— Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ?

— Oh rien... rien.

Je ne peux m'empêcher de pouffer encore une fois.