Bon Voyage ・ᵛᵏ ʸˢ

Chapitre 42

- RENDEZ-VOUS AVEC LE PARDON -

— ᴋᴏʀᴇᴀ - ʙᴜꜱᴀɴ : ᴅᴀʏ 9

☀️ 14:17 ɢᴍᴛ
🌙 22:17 ᴋꜱᴛ

[🐱/ 📱]

« S'il te plaît... Dis un truc avant de te barrer en claquant la porte... »

Je m'arrête un bref instant avant de répondre sans le moindre regard pour lui et de filer dans la cuisine :

« Ma bière est vide. »

Excuse de merde, elle est encore à moitié pleine.

Accoudé au plan de travail près du frigo, je me maudis mille fois, la tête dans les mains.

Combien de temps ai-je attendu ce moment ? Combien de fois ai-je espéré qu'il m'avoue enfin tout pour que l'on puisse repartir sur une base meilleure ? Toutes ces nuits à chialer de ne pas savoir quoi faire, quoi dire...

Tout ça pour qu'au final j'aille me cacher comme un trouillard lorsque ça arrive ?

Min Yoongi tu n'es qu'une grosse bouse.

Je soupire de dépit et me décide tout de même à chopper une nouvelle bière qui, au moins, serait bien plus fraîche que la précédente – précédente qui commençait d'autant plus à s'éventer. Tant qu'à faire, autant mettre à profit ma lâcheté pour satisfaire mon alcoolisme.

Ouais...Franchement pas mon moment le plus glorieux.

Après m'être foutu trois bonnes paires de claques mentales et pris le triple d'inspirations au point de m'en faire tourner la tête – manquerai plus que j'hyperventile pour parfaire à ma perte de dignité – je fini par revenir sur la terrasse.

Hoseok a l'air au bout de sa vie, le menton sur ses genoux et le regard vitreux fixant l'horizon obscurci par la nuit. Je le comprends... Je serais pareil que lui à sa place. Et puis, pour être sincère, je suis à peine dans un meilleur état.

Je me rassois à ses côtés toujours en silence et me met à observer la même chose que lui, soit pas grand-chose d'intéressant. Après un petit moment à ne rien dire, je m'arme de courage et ouvre enfin la bouche.

« Je le savais déjà, tout ça... »

Gros blanc.

Je tourne la tête vers lui et tombe sur son air ahuri. Il semble complètement sonné et je crois bien que c'est à ce moment-là seulement que je me rends compte de mon manque légendaire de tact. S'il n'avait jusqu'alors jamais été un frein dans ma vie, je me dis actuellement qu'il serait grand temps que j'apprenne à prendre des pincettes.

Je reste là un peu figé, à le regarder comme une vache regarde passer les trains toute la journée. Je dois avoir l'air triplement idiot. Quoi qu'il arrive, c'est trop tard pour ravaler mes paroles. Alors j'attend qu'il se décide à dire un truc.

Ses lèvres bougent enfin tandis qu'il murmure un petit « Quoi... ? » à peine audible. Je me gratte la nuque, purement embarrassé et commence à baragouiner :

« Hm... Je... Enfin c'est que-

- Comment ça tu le savais ? Mais depuis quand ? Comment ? Pourquoi tu me l'as jamais dit ? »