𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 24

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Lukas :

Je sursaute affolé, qu'est ce qui se passe ? Ah... L'avion vient d'atterrir. 

Je m'étire une dernière fois, me frotte les yeux et me lève pour récupérer mes bagages, je n'ai rien en soute par contre... 
J'ai dormi pendant quasiment tout le trajet. Il faut dire que le réveil a été brusque... Excellent ! Je vais être de mauvaise humeur pendant toute la journée ! Ou soirée... Je check mon portable, il est bientôt 5 heures du matin... J'ai tellement sommeil... 

En 4 heures de vol, il était 22 heures à Los Angeles quand l'avion a décollé, il doit être 2 heures du matin là-bas... J'ai peur d'appeler Lindsay et de la réveiller, et c'est la première personne qui me vient en tête. Je n'ai pas arrête de penser à elle pendant le vol, même endormi. 

Je descends les marches, et respire. Il fait frais ce soir. Ah par contre je ne sais pas si mon père viendra me chercher, ou si je dois rentrer seul. Je pense que j'ai plus de chance de voir un ange tomber du ciel que de trouver un taxi à cette heure-ci. 

Je m'avance, fait passer mon passeport et mon billet au contrôleur avant de m'engager vers la sortie. Je ne vois pas mon père. Super ! 
Je sors mon portable de la poche de mon jean et remarque que j'ai un message de mon père, et un autre de Lindsay :

Papa : Je viendrai te chercher à l'aéroport, désolé si j'ai du retard. Je serais là au max 20 minutes après ton atterrissage. 

Je soupire, il faut attendre 20 minutes comme un con dehors à 5 heures du matin, le soleil ne va pas tarder à se lever. Vivement... ça caille. 
Je referme ma veste en cuir et ouvre le message de Lindsay, un sourire vient immédiatement étirer mes lèvres :

Princesse Pompons : Je ne dormirai pas avant d'avoir eu un appel de toi disant que tu es bien arrivé. Peu importe l'heure et le décalage horaire. 

J'appuie immédiatement sur l'icône appel, deux tonalités retentissent dans le fond de mon oreille, elle finit par décrocher :

— Allô ? Dit-elle d'une voix fatiguée. 

— Bonsoir Lindsay, je suis bien arrivé. Dis-je en souriant. 

— Contente de le savoir ! Tu as fait bon vol ? 

Je pouvais presque sentir le sourire qu'elle faisait. 

— Nickel. La bouffe était presque mangeable. 

Elle rigole au bout du fil avant de souffler :

— Il est quelle heure là-bas ? 

— 5 heures, le soleil ne tardera pas à se lever. 

— Ton père est avec toi ? Demanda-t-elle timidement.

— Non mais... Il arrive bientôt ne t'en fais pas. Allez va dormir, tu l'as eu ton appel ! 

— Fais attention à toi Lukas... S'il te plaît... Et repose-toi quand tu seras chez toi. 

— T'inquiètes pas Lindsay, tout ira bien je t'en fais la promesse. N'oublie pas la tienne, hein ? 

— Oui Lukas... 

Sa phrase me fait tout de suite sourire. 

— Allez va dormir, je te rappelle demain... Enfin j'veux dire plus tard dans la journée. 

— Oui d'accord, bonne nuit... 

— Bonne nuit Lindsay, Je... Dis-je en bredouillant. 

— Oui ?

— Non non, rien d'important, oublie. A bientôt princesse. 

— A bientôt Lukas. Dit-elle joyeusement.

Elle raccroche, mon portable étant toujours collé contre mon oreille... Je sais très bien ce que j'allais lui dire, et au contraire c'était très important. Mais je ne veux pas le lui dire par téléphone, je ne sais même pas si ces deux mots très simples arriveront un jour à franchir le seuil de mes lèvres, c'est parfois compliqué ce genre de choses... Est-ce que j'aurais vraiment des sentiments pour elle ? J'suis amoureux d'elle ? Chose que je n'ai jamais ressenti avant... Je ne sais pas comment me comporter dans ce genre de situations, même si j'essayais de me... "mettre avec elle" je ne saurais jamais si ce que je fais est bien, si je ne fais pas les choses de traviole... Si j'suis pas totalement à côté de la plaque quoi !
Pourtant, je ressens le besoin de la protéger, d'être là pour elle, jamais je ne pourrais l'abandonner alors que ça ne fais qu'à peine quelques mois que je la connais, je veux la savoir heureuse, même si c'est pas gagné... Je veux connaître son histoire, je veux la serrer bien fort dans mes bras et lui dire que tout va bien, que je serais toujours là... 

Le klaxon de la voiture de mon père me fait sursauter, je décolle le téléphone de mon oreille et le fourre dans la poche de mon jean, je manque de me casser la gueule à cause des lacets de mes vieilles converses usées qui sont défaits... Je n'ai vraiment pas toute ma tête... Être loin de Lindsay me fout les boules, j'ai pas envie qu'elle se sente seule sans moi... 

J'ouvre le coffre et y jette ma valise, j'emboîte le pas vers la portière et m'installe au côté passager, près de mon père que je serre maladroitement dans mes bras, ce qu'il m'a manqué ! 

— Bienvenue chez toi, fils ! Content de te revoir ! 

Je le remercie d'un simple mouvement de tête. Mon père n'arrête pas de me poser des questions auxquelles je n'ai pas très très envie de répondre... Pas du tout même, je réponds très froidement avec de simples hochements de tête, des "oui" ou des "non"... 

Le trajet se termine ainsi devant notre immeuble, dans ce quartier pourri, je descend de la voiture et mate l'horizon, les nuages sont roses, le soleil se lève... 
Je prends ma valise et monte les escaliers de la bâtisse qui sent le tabac froid et le café, cette odeur vient très vite s'engouffrer dans mes narines, le bruit de mes pas claque et rebondit contre les murs. Les souvenirs me reviennent très vite. 
Arrivé devant la porte, le numéro 5, mon père enfonce la clé dans sa serrure, le bout de bois s'ouvre. Je pénètre tant bien que mal l'appartement, rien n'a changé... 

— Je serais dans ma chambre si tu as besoin. Dis-je avec indifférence.

— Repose-toi, à tout à l'heure. Répond mon père. 

Il me tapote le dos et je m'engouffre dans ma misérable chambre recouverte de posters, et qui sent légèrement la cigarette et la bière. Ambiance de malade... Je jette ma valise dans un coin et enlève ma veste pour me jeter sur le lit, j'ai besoin de fumer...

Je sors un paquet de clope et me mets à la fenêtre, je l'allume et tire une bonne grosse latte qui me crame les poumons, que dire de plus... 
Je me noie dans la fumée de ma clope en regardant la nuit s'estomper au loin, les milliers de fils électriques, le néon de la ville invisible à la lumière du jour... Les innombrables bâtisses de Detroit qui s'estompent au loin...

Je n'avais bizarrement plus très sommeil... J'avais terminé ma clope et je l'ai jetée par la fenêtre, je me suis laissé tomber contre un mur en espérant entendre la voix de Lindsay derrière, mais rien. Vraiment rien. 

Le silence surplombe ma chambre. Je compte aller voir Jim aujourd'hui, après avoir récupéré mes heures de sommeil... 

à suivre...

𝟓 𝐌𝐈𝐍𝐔𝐓𝐄𝐒 𝐀𝐖𝐀𝐘© [𝚃𝙴𝚁𝙼𝙸𝙽𝙴]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant