26.

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Wesley

Nous visionnons le troisième volet, Aria est à mes côtés, grignotant le pop-corn salé que j'ai préparé. Ah oui, dame n'a point d'affection pour le sucré. Si je ne connaissais point son origine martiniquaise, je m'interrogerais sur son humanité. Elle n'a jamais eu l'occasion d'apprécier Harry Potter, et ici, le pop-corn sucré ne trouve pas grâce à ses yeux. Ses étonnantes découvertes me captivent chaque jour davantage. Récemment, Aria m'a confié un secret, un secret gardé secret jusqu'ici. Elle ne sait pas nager. Je fus surpris par cette confidence. Elle m'adresse un léger coup de bras en réponse à mon sourire, et pour être honnête, je me suis retrouvé à terre, pris par un fou rire. Aria m'a boudé durant deux jours consécutifs par la suite.

— As-tu des projets pour le week-end prochain ?

— Non, pourquoi cette question ? s'enquiert-elle.

— Je voudrais te conduire en mon lieu favori.

— Ah bon ? Tu veux dire qu'après Karl, il y a un autre qui est ton préféré ? Je m'assurerai de le lui faire part, dit-elle avec un sourire taquin.

— Je te convie à une sortie dans un parc d'attractions, alors il vaudrait mieux prévoir un maillot.

Aria est surprise par ma proposition, ses yeux s'élargissent légèrement avant de s'illuminer d'excitation.

— Quoi ?! Tu ne plaisantes pas, si ?

— Je ne plaisante jamais sur ce genre de sujet.

Elle se jette dans mes bras.

— Merci, merci, mille fois merci.

Je resserre mon étreinte. Soudain, mon téléphone, posé sur la table basse, retentit – c'est Tony. Je le récupère et m'écarte légèrement.

— Allô ?

— Wesley Scott ! Crie-t-elle depuis l'autre bout du fil, peux-tu m'expliquer pourquoi tu as disparu ?!

— Désolé, Tony. Je t'expliquerai tout plus tard, promis.

— Tu me dois une explication détaillée, Wesley Scott, sinon, je vais venir te chercher moi-même !

— J'ai été plutôt occupé ces temps-ci, je réponds en jetant un regard vers Aria.

— Trop occupé pour venir faire une course ?

— Tony, tu sais que je tiens à toi, mais les cours et les examens me retiennent, cependant, je te promets d'être là la semaine prochaine.

— Tu ferais mieux, car Luke ne cesse de clamer qu'il est le meilleur maintenant.

Je ris.

— Qu'il se pavane autant qu'il le souhaite, les gens ne retiennent que mon nom en franchissant la ligne d'arrivée.

Elle éclate de rire.

— Tu as toujours été sûr de toi, mais je dois reconnaître que tu n'as pas tort. Bon, je te laisse, et tu as intérêts à pointer le bout de ton nez samedi prochain.

Je raccroche et retourne auprès d'Aria sur le canapé.

— Qui était-ce ?

— Juste une amie.

— Tu as des amies filles, tu me charries ?

— Bien sûr que...

Elle hausse un sourcil.

— Tu comptes, non ? Et Sacha et Addis aussi.

— Je... oui, elles comptent.

Un silence s'installe, nos regards se croisent.

— Tes yeux, je veux les voir.

— Quoi...

— Laisse-moi voir tes yeux, les véritables, ma Sainte-Rose.

Elle hésite un instant, puis hoche la tête. Cependant, à ce moment précis, la porte d'entrée s'ouvre brusquement, puis se referme dans un claquement, et des voix se font entendre.

— Aria ? Tu es là ? demande Sacha.

— Dans le salon.

Ils font leur entrée avec un sourire radieux. Sacha et Addis se précipitent vers Aria.

— Vous voilà déjà de retour, m'exclamé-je.

— Les filles ne se sentaient pas bien, en ce qui concerne cette demoiselle, explique Devon en désignant ma Sainte-Rose.

— Oh, les filles, vous n'auriez pas dû.

— Oui, Sacha et Addis, vous n'auriez vraiment pas dû, rétorque Aden.

Elles roulent des yeux.

— Tu dis ça parce que tu étais sur le point de conclure, dit Addis.

— Ouais, et vous avez gâché mon coup en partant.

— Tu comptes passer la nuit ici ? demande Devon à Sacha.

— Nous avons des chambres d'amis, je signale à Addis et Aria.

— Oui, mais je n'ai pas de pyjama, ajoute Addis.

Aria me lance un regard et m'entraîne doucement vers la cuisine.

— J'aurais bien voulu, mais je ne peux pas.

— Pourquoi donc ?

— Le matin, je me lève toujours avant Sacha pour prendre le temps de retirer mes lentilles et d'en mettre d'autres.

— Écoute, nous sommes... tous tes amis, ma Sainte-Rose, tu peux nous faire confiance, me faire confiance, et je suis sûr que tes yeux ne sont pas aussi exceptionnels que tu le penses.

Elle esquisse un sourire, c'est déjà une avancée.

— Tu serais surpris.

— Très bien, alors tu restes ?

— Oui, je vais rester.

Nous retournons dans le salon avec les autres.

— Vous regardiez Harry Potter ? demande Sacha.

— Eh ! s'exclame Aria, c'est le meilleur, alors aucune critique.

Devon et Aden me lancent un regard.

— C'est toi qui lui as fait ça, me dit Aden.

J'affiche un grand sourire.

— Je le savais ! Tu l'as transformé en toi... soupire Devon.

— Ce n'est pas ma faute si votre niveau d'intelligence n'est pas assez élevé pour comprendre que c'est le meilleur des sorciers, répond Aria.

— Bon, je voudrais bien continuer cette conversation... pour le moins intéressante, mais je suis crevée, dit Addis.

Aria rigole.

— Moi aussi, rétorque Devon à son tour.

Il prend Sacha dans ses bras et se dirige à l'étage, nous lançant un bonsoir dans les escaliers. Puis c'est au tour d'Aden, il demande à Addis de le suivre pour lui montrer où elle va dormir.

— Alors, on regarde un autre film ? me demande Aria.

— Tu lis dans mes pensées.

Aria et moi nous installons à nouveau sur le canapé, cherchant un autre film à regarder. Nos rires résonnent dans le salon. À un moment donné, Aria se blottit contre moi, je sens le doux parfum de ses cheveux, son visage éclairé par la lueur de l'écran de télévision.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant