Day after day among extraordinary children || Haikyuu

❝ 𝚜𝚎𝚒𝚣𝚎 ❞

Bonne lecture !

_________________

Un matin, Kuroo se réveille avec le cœur lourd.

Il ouvre les yeux sur l'obscurité de sa chambre, comprend qu'il est encore très tôt, et se tourne sur le flanc : la lumière du couloir est éteinte, et pas une ombre ne rode dans sa chambre. Ses lèvres tremblent, il se lève.

Quand il tire le rideau, la clarté des étoiles apporte les murmures avec elle. Il inspire, se retourne, baisse les yeux sur ses pieds.

Ses ombres sont là, comme toujours, et il résiste à l'envie de s'y engouffre. De dormir dans un coin de sa chambre, de fermer les yeux et d'oublier tout le reste. Ses ombres lui murmurent des paroles rassurantes avec chaleurs, et Kuroo inspire profondément.

Il hoche la tête, et ses pieds prennent le chemin de sa porte.

Dans le couloir, tout est calme : il traverse les quelques mètres qui le sépare de la chambre de Suguru, puis se faufile à l'intérieur. Il souffle :

– Suguru ?

Personne ne lui répond, alors il plisse les yeux. Le silence est étrange, presque assourdissant. Kuroo s'approche pas à pas, passe devant sa fenêtre aux rideaux fermés, puis se plante devant son lit.

Vide.

Il se mord la lèvre, et son menton tremble.

– Idiot, dit-il au silence.

Dehors, il fait froid, très froid. Le soleil se fait rare, l'hiver est là, la neige arrive. Kuroo fait entrer la lumière, observe le jardin, puis soupire. Ses pieds se dirigent vers le lit, et il soulève la couette pour s'y installer.

Tout est froid.

Il ferme les yeux, et écoute le murmure des ombres.

___________________

Le lendemain matin, c'est tard qu'il descend dans la cuisine pour déjeuner.

Mika est là, en train de faire chauffer de l'eau pour se faire un thé. Elle a trois tasses devant elle : l'une d'elle est certainement pour Yachi.

– Alors le ronfleur, bien dormi ?

Elle lui offre un sourire, qui disparaît en voyant son expression. Kuroo se laisse tomber sur une chaise, au bout de la grande table. Du bout du bras, il attrape du pain et du chocolat.

– Suguru est encore parti, dit-il.

L'expression de Mika se ferme, et tout à coup il sent deux bras autour de ses épaules.

– Il va revenir.

– Je sais.

– Tu sais bien que parfois, il a besoin de ça.

– Je sais.

– La forêt n'est pas si dangereuse. Et il la connaît bien.

– Je sais.

Ses yeux lui piquent, mais il se mord la lèvre très fort.

– J'aime pas quand il fait ça, dit-il dans un souffle, et Mika pose sa joue dans ses cheveux.

– Oui, je sais.

Elle ne dit rien de plus, et lui non plus. Les voix des autres enfants leur parviennent, et tout à coup Tooru réclame son thé. Kuroo se redresse, prend une grande inspiration, puis se lève.

Quand il passe l'embrasure de la cuisine pour retourner dans le salon, il déclare d'une voix enjouée :

– J'espère que l'un de vous veut jouer aux échecs, parce qu'aujourd'hui j'ai envie de mettre la pâté à quelqu'un.

__________________

🍀