Aurora - T2 : Les Cendres de l'Exil

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Comme annoncé dans les "remerciements", je vous donne ici le résumé du tome 2 et trois extraits (Flore -en média - , Brian et Sojeyn).

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. 🤗

Résumé

À la suite de l'invasion d'Aurora par les guerriers astrydiens, Flore a été forcée de s'exiler sur la planète amie Algar. Sa seule raison de vivre demeure la promesse qu'elle a faite à Sojeyn, lors de leur brutale séparation.

Celle de revenir avec des alliés.

Chose simple suppose la princesse, puisque la Confédération Aequalis est composée de plusieurs civilisations, capables de s'unir pour défendre les opprimés.

Hélas, c'est vite oublier les lois, les luttes de pouvoir et... ses propres souffrances.

Combien de temps, Flore, devra-t-elle se battre afin de voler au secours des siens ? Des jours, des mois, ou des années ? Si elle y parvient ! Et que deviendra Sojeyn, plongé dans une profonde dépression depuis le départ de sa sœur ?

Ô Kilyan, ne les abandonne plus !

Extraits

Dans le premier chapitre, on assiste au bûcher funéraire de Tojian. Flore y est, bien entendu, mais s'est enfuie du centre médical du palais. Le prince Kris d'Algar l'a retrouvée et lui tend la main.

Au bout d'une heure, les dernières flammes furent éteintes et les Auroréens retournèrent à leur campement ; sauf l'exilée frissonnante. Le couple qui s'était exprimé devant le palais invita celle-ci à rentrer avec eux. Elle les ignora. Il n'insista pas, mais adressa une prière à Kris en pensée avant de quitter les lieux. Le jeune homme s'avança à son tour.

— Princesse Flore, murmura-t-il afin de ne pas l'effrayer.

La silhouette solitaire se raidit. Un cri meurtri déchira le silence :

— Vous vous trompez de personne !

— Je ne crois pas. J'ai entendu votre compagnon au spatioport vous appeler ainsi.

— Un prénom très usité sur Aurora.

— Peut-être, mais Xénon d'Astrydie ne se serait pas déplacé lui-même pour une exilée ordinaire.

— Cela ne signifie pas que je suis la princesse.

— J'ai croisé votre père sur Ores. Il a une fille, Flore, et un fils, Sojeyn.

Ses paroles augmentèrent le tremblement de la longue cape. Il enchaîna doucement :

— Vous avez traversé de terribles épreuves. Laissez-nous vous aider à prendre votre place parmi nous, et votre peuple. Il a besoin de vous.

Kris tendit une main. La silhouette demeura immobile un moment, puis pivota dans sa direction. D'une voix venue des tréfonds de la terre, elle assena :

— La princesse Flore d'Aurora est morte.

Une boule rougeoyante au contour flou apparut entre les paumes de l'exilée. Lorsqu'elle la projeta contre lui, il ne parvint pas à l'éviter et une décharge électrique transperça son corps. Elle l'emporta vers les ténèbres.


Et voici, un extrait un peu plus joyeux entre Kris et Brian, son jeune frère. Ils sont dans un avion que pilote le cadet.

— Pourrais-tu redresser l'avion, s'il te plaît, intima Kris d'un ton neutre.

Brian regarda son frère à la place passager et se mordit les lèvres pour ne pas rire. Ses cheveux blonds pendaient comme une botte de blé mise à sécher au plafond tandis que ses joues devenaient cramoisies. Une image très éloignée de celle habituelle de son aîné, à l'apparence impeccable en toute circonstance.

— Pourquoi n'admires-tu pas le paysage au lieu de râler ? Dans cette position, tu as un champ de vision à cent quatre-vingts degrés.

— Je préfère le voir sans avoir la tête renversée ni en frôlant la cime des arbres.

— Les ailes basses te gêneraient.

— Tu avais promis de ne pas te lancer dans des cabrioles ! lui rappela Kris, une pointe d'agacement dans la voix.

— Comme tu voudras, soupira-t-il.

Au travers de la vaste verrière transparente, le prince balaya des yeux à regret les pics enneigés de la haute montagne d'Inofer, les coulées vertes de sapins en contrebas ; et les lacs turquoise qui brillaient de mille feux sous les rayons du soleil.

Après un second soupir, il bascula l'avion, puis actionna le pilote automatique.

— J'avoue être admiratif devant ton stoïcisme. N'as-tu jamais peur ? s'enquit-il.

— Pas avec toi, malgré ton côté casse-cou, confessa son aîné. De plus, je m'y attendais au moment où tu as passé l'appareil en mode manuel.

— Merci pour le compliment, mais cela ne signifiait pas que j'allais le mettre sur le dos.

— Avec une machine capable de subir des figures de voltige ?

La voix manqua à Brian. Kris ne s'intéressait pas à l'aspect sportif et ludique de l'aviation. Qu'il distingue un tel aéronef avait de quoi surprendre. Son rire, encore plus.

— Tu devrais te regarder dans une glace ! À mon tour de me moquer de toi.

— Je ne me suis pas...

— Vraiment ? Ce n'était pas mon impression lorsque j'avais la tête vers le bas.

Démasqué !

Bon joueur, le prince se rallia à la joie de son frère, avant de s'absorber dans la contemplation du paysage.


Un dernier pour la route avec Sojeyn (je vous épargne un avec Xénon), beaucoup plus triste.

Lorsque Sojeyn s'assit à même le sol, aussi doux que la soie de son habit, sa longue tunique mauve, aux bordures blanches ornées de la fleur de llyriah couleur émeraude, s'écarta pour laisser apparaître son pantalon violine. Il appuya le menton sur une des jambes relevées et contempla les poissons à travers la vitre du tunnel sans fin.

Majestueux, ils se déplaçaient avec lenteur ou se faufilaient parmi la flore et les rochers, décorant le sable clair, sans se préoccuper de lui. Les nuances infinies dont ils se paraient et les formes inimaginables subjuguaient l'adolescent.

Malgré l'inconfort de sa position, il ne restait pas des heures à fixer les fonds marins uniquement pour leur beauté mystérieuse : tous les jours, dans un rituel immuable, le pouls battant, il attendait la petite fille aux longs cheveux verts qui dansaient autour de sa tête.

Mais elle ne venait plus !

Sa joie de vivre lui manquait, ses prunelles pleines de malice lui manquaient. Sojeyn ne se souvenait plus de l'apparence de l'enfant, d'environ dix ans, juste du sourire illuminant son visage. Il éclairait son âme, son cœur.

Où es-tu ? Pourquoi m'as-tu abandonné ? se répéta-t-il une nième fois avec tristesse.

Il désirait tant la revoir, poser ses mains en face des siennes et noyer son regard dans le sien... pour toujours. Alors qu'il priait Kilyan de lui accorder son retour, une voix masculine se manifesta :

Sojeyn, réveille-toi !

Avec un grognement, il essaya de la chasser de son esprit. Peine perdue. Elle l'empêchait de poursuivre son rêve si doux, si chaud. Depuis des semaines, depuis... Un coup de poignard lacéra sa tête, comme à chaque tentative pour se rappeler, au point de s'interdire de réfléchir.

Quand le prince souleva ses paupières, son regard croisa les prunelles remplies d'inquiétude d'un jeune homme à la tenue aussi terne que la chambre où ils se trouvaient.

Pourquoi ? Aucune raison de se tracasser avec cette vie sans saveur !

Docile, il se laissa vêtir par son visiteur tandis que ses pensées volaient déjà vers les poissons, un sourire béat imprimant ses lèvres, mais la poussée du garçon sur son épaule le ramena dans la pièce. Il rejoignit le salon sur son ordre. Le dégoût l'envahit lorsqu'il jeta un coup d'œil à la disposition.

Qu'ont-ils à tout décorer et à s'habiller en gris ?

[Sous contrat] Aurora T1 : Les Perles de Vie / Watty 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant