Le nouveau voisin

V: La voisinade

Délicatement, elle prit le gloss et l'appliqua sur ses lèvres pulpeuses. Elle recula la chaise, lui permettant de s'éloigner de la coiffeuse. En reculant vers son lit, mal rangé, elle pouvait se mirer de la tête au pied. Ses cheveux ondulés, pour l'occasion, étaient attachés en un chignon haut. Sa frange sur le côté couvrait partiellement son œil droit. Cette fois-ci, il n'y avait pas des mèches qui encadraient son visage, comme à l'accoutumé. Elle se mira sur ses différents angles : gauche, droite, l'avant et l'arrière. Elle ne se trouvait pas trop hideuse, son make-up no make-up était plutôt réussit. Et grâce à sa robe bohème bleue nuit au imprimé fleurit, la rouquine avait l'air féminine.

« Tu aimes Pitbull ? dit elle en se tournant vers son chien allongé sur la moquette. »

Le pitbull aboya tout simplement avant de reprendre son activité ; mâchouiller un os en caoutchouc. L'animal à la fourrure brun-roux, semblait être parfaitement serein. La rousse aurait voulu être à sa place.
Franchement parlant, cette fête la stressait énormément. Elle était plutôt angoissée de revoir Jellal. Depuis leur rencontre, la rouquine n'avait plus eu l'occasion de le reparler. Ils se sont régulièrement rencontrés en chemin, dans une supérette, dans la salle de sport. Rosemary était une ville petite et le rencontrer ça et là, était une évidence. Et puis même si la ville était aussi grande que crocus, marguerite, clover et autres, ils se seraient tout de même croisés. C'était inévitable : il était son voisin d'en face !

Entendant le vrombissement d'un véhicule, la curiosité de la rouquine la poussa à jeter un coup d'œil. Rapidement, elle atteignit les fenêtres de sa chambre et ouvrit les rideaux beiges. Elle pût voir un homme, très attirant, refermer la porte de sa maison. Tout en parlant au téléphone, il ouvrit la portière de sa voiture. Mais, il n'entra pas dans l'immédiat. Il resta un moment près de sa voiture sans dire un mot et releva subitement la tête. Dans l'impossibilité de riposter, elle ne pût que forcer un sourire quand leurs regards se croisèrent. En dépit de la gêne, elle parvint à lui sourire. Il lui mima un « coucou », timidement elle fit le même geste en guise de réponse. Jellal prit la route dans sa somptueuse voiture grise et Erza fut presque déçue de ne pas le voir plus longtemps.

En même temps, si elle voulait le voir, elle savait où le trouver.

« Oh Pitbull, soupira t'elle, souhaite moi bonne chance. »

[...]

Erza était arrivée depuis déjà trente minutes et pas de signe de son grand méchant loup. Il s'était volatilisé. Comme s'il n'était pas présent. Néanmoins sa voiture, qu'elle avait aperçu, lui pouvait le contraire. Il était bel et bien là. Restait à savoir avec qui. Et puis, avec plus d'une cinquantaine de personnes, le trouver ne serait pas aisé. Le trouver pourquoi ? Pour le dire quoi au juste.

« Que fais- tu là Erza ? »

Elle se retourna et sourit à Polyussica et Meldy qui s'approchaient.

« Je suis bien ici, assise sur le bord de la fontaine.

---- Tu es juste devant la grille, tu attends quelqu'un ? demanda Meldy.

---- Non. J'avais besoin d'un peu de calme.

---- De calme, intervint Polyussica, je crois qu'il faut te trouver quelqu'un.

---- Je n'ai pas le temps pour ça.

---- Tu devrais te dépêcher. Il y'a un âge où les hommes ne courent plus après les femmes. »

Elle sourit tout simplement ne sachant pas quoi dire.

« Tu ne veux pas atteindre la trentaine célibataire ?

---- Polyussica, je n'y pense pas en ce moment. Et je n'ai pas besoin d'un homme pour me définir.

---- Tu le dis parce que tu le penses où parce-que tu essayes d'embellir le trou dans lequel tu te trouve.