Les démons de minuit

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Angela: « Je comprends toujours pas pourquoi tu as insisté pour conduire... », lui dis-je les bras croisés contre ma poitrine, contrariée.

Carla: « Tu te fou de ma gueule ? Je dois te faire un dessin ? », me répond-t'elle sur la défensive.

Angela: « Ça va... Arrête de t'énerver pour ça... ».

Carla: « Pour ça ? POUR ÇA ???? Ok. Je crois que tu as besoin que je te rafraichisse la mémoire. Premièrement, cet après midi tu t'es prit la tête avec Samy, donc bien évidemment en rentrant tu as décidé de te couper les cheveux toute seul et de les teindre. J'ai donc du venir t'aider à rectifier l'oignon que tu avais sur la tête. En suite, tu as pris sans permission la voiture de ta mère, que tu a au passage démoli, et tu m'as fait sortir d'un restaurant en courant sans avoir payé ! VOILÀ POURQUOI JE SUIS ÉNERVÉE!!!!!! ».

Angela: « Effectivement, dit comme ça... ».

Le reste du trajet se fait dans le silence. J'ai peur de l'ouvrir, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec elle. L'alcool est toujours dans mon sang. Et ma tête tourne un peu. Mais je me sens comme sur un nuage. Par contre, une sensation désagréable me gêne.

Angela: « Arrête toi ! », crié-je d'un coup.

Carla: « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ???? », me répond-t'elle paniquée.

Angela: « Arrête toi, vite ! ».

Elle ne cherche pas à en savoir plus et s'arrête dès que l'occasion se présente. Elle se gare en furie, et moi je descends de la voiture pour me diriger de l'autre côté du trottoir. Je me cache derrière la première voiture en face de moi. Je baisse ma culotte, m'accroupie. Quel soulagement, j'avais envie de faire pipi depuis qu'on a démarré.

J'entends Carla qui m'appelle, un peu inquiète. Et quand je relève la tête histoire de voir où elle se trouve, je me rends compte que la voiture qui me cache n'est pas vide, et qu'un bonhomme me regarde depuis son rétroviseur. Je n'ai même pas le temps de me rhabiller qu'il met le contact et me laisse à la vu de tous, cul nu sur le trottoir. Heureusement que ma robe cache un maximum de mon anatomie.

Carla: « Je rêve ? », dit-elle alors que la voiture qui me cachait démarre, « tu m'as fait me garer pour pisser derrière une voiture ?? ».

Angela: « Ça pressait...», dis-je embarrassée, en remontant mes sous-vêtements.

Je m'attendais à ce qu'elle m'engueule plus fort encore. Mais à la place, elle se tord de rire en essayant de me relever. Plus légères, on remonte dans la voiture et continue notre trajet jusqu'à la boîte de nuit. Pendant que Carla roule, je décroche aux garçon qui nous attendent déjà à L'Omega.

Nos tenu seront enfin appropriées.

Carla: « Je te préviens tu bois plus une goutte ce soir », m'annonce-t'elle en se garant proche de la boite de nuit.

Angela: « Alors là tu te mets le doigt dans l'oeil ! J'ai vingt-deux ans je te rappelle, je fais bien ce que je veux ».

Son regard menaçant me glace le sang...

Carla: « Ouais bah la meuf de vingt-deux ans est déjà bourrée alors qu'elle n'a même pas encore mit un pieds dans la boîte. Tu rigolera moins quand le videur ne te laissera pas rentrer parce que t'es pétée ma vieille ».

Merde. Elle a raison.

En marchant dans la ruelle qui nous sépare du club, je m'entraine à marcher droit en prenant l'air le plus normal que je puisse faire. Et je peux vous dire qu'étant bourrée comme un coin, ça n'est pas de tout repos.

AngelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant