Les enchères (suite)

3.7K 237 5
                                    

— Magnus !

— Gardes ! Arrêtez-les ! cria Valentin en empoignant Alec pour s'échapper avec lui.

Mais Magnus l'en empêche en lui lançant une boule de feu dans le ventre, le faisant voltiger dans le mur... Et loin de son ange.

Alec se recroqueville dans un coin, la magie vole dans la salle. Plusieurs sorciers se battent avec des Alphas. Il voit Valentin s'enfuir, il n'arrive pas à bouger, il est pétrifié. Il y a des gens avec des épées, des couteaux lumineux, ils ont des tatouages noirs sur eux. Il y a des corps partout, l'odeur du sang lui donne la nausée. Il a du mal à respirer. Il ferme les yeux, ses mains agrippent ses oreilles pour étouffer les cris.

Il est seul maintenant, il n'a plus de maître, il l'a abandonné comme tout le monde.

Il sent son corps être soulevé dans des bras forts, une odeur réconfortante l'entoure. Des bras qui disent qu'il est à la maison, en sécurité. Un sentiment de bien-être le submerge, il s'y accroche et ça fait du bien. Il s'endort dans ce sentiment, dans ses bras, il est bien... Il est en sécurité.

Il se réveille doucement dans un sentiment de paix. Une odeur alléchante rencontre ses narines, lui mettant l'eau à la bouche. Il est bien et confortable. Il est entouré de douceur, c'est bon. Il fait chaud. Il essaye d'ouvrir les yeux, c'est sombre autour de lui. Il sent quelque chose dans sa main. Une autre main ? C'est doux. Il se concentre sur son environnement en tournant la tête. Il tombe sur des yeux mordorés qui le regardent avec une inquiétude non dissimulée.

— Magnus, chuchote Alec en reconnaissant ses yeux, ils ne sont pas faciles à oublier.

— Alec, tu vas bien ? questionne Magnus dans un souffle soulagé.

— Oui... Où suis-je ? demande doucement Alec en regardant autour de lui.

— Chez moi, dans mon loft, répond-il Magnus avec un sourire rassurant.

Alec hoche la tête lentement, mais il ne sait pas comment se sentir ou ce qu'il doit ressentir. Il est perdu.

"Il m'a abandonné, il m'a laissé seul, il disait qu'il était mon ami. Que fait-il là, à côté de moi ? À moins qu'il soit mon nouveau maître. Oui ça doit être ça. C'est son nouveau maître " se dit-il intérieurement.

— Alec ? chuchote Magnus pour attirer son attention en le voyant perdu dans ses pensées. Je sais que c'est difficile, mais ça va aller... d'accord ?

— Tu es mon nouveau maître ?

— Non ! Non Alec, je ne suis pas ton maître, tu n'en auras plus jamais ! Tu entends ? tu n'auras plus jamais de maître, souffle Magnus.

— Je... Je ne comprends pas, pourquoi je suis là alors ? demande Alec, les sourcils froncés.

— Parce qu'on est ami, tu te souviens ? chuchote Magnus.

— On est plus ami ! Tu m'as abandonné Magnus... Tu... Tu m'as laissé là-bas seul. Tu t'es enfui... Sans moi ! Tu disais qu'on était ami, mais tu es parti. Les amis ne font pas ça, déclare Alec pleurant toutes les larmes de son corps se retournant sur le côté dos à Magnus.

— Je ne t'ai pas abandonné, murmure Magnus tout en regardant les épaules d'Alec, secoué de sanglots.

Ça lui déchire le cœur de le voir comme ça et surtout qu'Alec a pensé ça depuis tant d'années.

— Ne ment pas ! Valentin m'a dit que tu t'étais enfui, tu... Tu t'es échappé, il m'a dit que tu es parti sans moi parce que je ne valais rien ! C'est vrai, personne ne prendrait cette peine. Je suis un oméga faible et pathétique, qui a cru que quelqu'un... que quelqu'un comme toi tenait un peu à moi pour rester avec moi. J'étais stupide... Tellement stupide, cri Alec pleurant qui avait pris ses cheveux dans ses points, les tirants, balançant son corps d'avant en arrière.

Se sentant démuni, Magnus grimpe sur le lit, collant son torse dans son dos tout en essayant d'enlever ses mains de ses cheveux alors qu'il se débattait pour que Magnus le lâche. Il le berce dans ses bras pour le calmer pendant qu'il raconte à voix basse.

— Je ne t'ai pas abandonné. Je ne t'ai pas vu pendant des jours, alors j'ai baissé les bras, je voulais mourir. J'étais épuisé, Valentin venait me torturer. Mes amis sorciers m'ont retrouvé et ils m'ont sauvé. Valentin t'a menti Alec. Depuis que mes amis m'ont sauvé, je n'ai pas arrêté de te chercher... Je n'ai pas arrêté, finit-il dans un murmure alors que les larmes coulaient librement sur ses joues.

— Tu... Tu es venu me chercher ? Tu ne m'as pas abandonné ? C'est pour ça que tu étais là-bas à la vente pour... pour moi ? Demande Alec dans un murmure tremblant.

— Oui mon ange. Pour toi.

Alec bouge doucement pour s'allonger sur le dos, regardant le plafond à travers ses larmes, Magnus gardant un bras autour de sa taille.

— Je suis tellement perdu, murmure Alec en levant sa main tremblante pour essuyer ses joues.

— Je sais, répond Magnus sur le même ton.

— Je ne sais plus ce qu'est la vérité ! Valentin... Mes parents, toi. Je ne sais plus, tout est embrouillé dans ma tête, déclare doucement Alec, tournant la tête pour regarder Magnus.

— Il y a des personnes qui peuvent te dire la vérité, mais sache que je ne t'ai jamais menti, je ne te mentirai jamais. Je suis là avec toi, je ne te lâche plus maintenant, chuchote Magnus posant sa main à la joue d'Alec.

... Point de vue Alec...

Un couple et une jeune femme entrent dans la chambre où je suis. Magnus m'a ordonné de me reposer. Il m'a dit qu'il faisait venir des personnes qui pourraient me donner des réponses. Je suis assis contre la tête de lit, recroquevillé sur moi. Je ne connais pas ces personnes. J'ai un peu peur.

L'homme s'approche doucement et s'assied à distance de moi.

— Mon fils... Je m'appelle Robert, je... je suis ton père Alexander, chuchote-t-il les yeux pleins de larmes.

Quoi ? Mon père est en face de moi. J'ai du mal à respirer. Je regarde Magnus qui est assis à côté de moi, il me regarde avec un sourire et hoche la tête pour me dire " c'est vrai ton père est en face de toi ".

— Papa.

Je n'arrive pas à croire qu'il est devant moi.

— Oui fils je t'ai cherché partout pendant des années... Je... J'ai échoué, il éclate en sanglot en me prenant la main.

Je ne sais pas quoi dire et que faire. Mais je regarde ma main dans celle de mon père, avant qu'il me présente à la femme qui est à côté de lui.

— Viens Maryse, intime-t-il à la femme derrière lui qui est en larmes.

Elle approche doucement de moi.

— Alec, c'est ta mère et ta sœur jumelle Isabelle, m'annonce mon père en désignant la jeune femme qui était restée derrière.

— Alec par l'ange ! Je suis tellement... Tellement désolé, tout est ma faute, tout ça... Tout ce que tu as vécu, tout ce que tu as traversé... C'est ma faute, me dit-elle alors qu'elle me prenait dans ses bras, pleurant dans mon cou.

Et à mon tour, je me laisse aller dans ses bras. Dans les bras de ma... mère. C'est indéfinissable, indescriptible ce que je ressens en ce moment. On a passé plusieurs minutes à pleurer des années de mensonges, de douleur, de chagrins et de manques.

— Maman, lâche-le pour que je fasse un câlin à mon frère, taquine ma sœur.

On rit tous bien qu'elle ait les larmes qui coulent le long de ses joues.

Malgré les réponses que je voulais, j'avais tant de questions. J'accepte volontiers l'étreinte de ma sœur, que je viens d'apprendre l'existence, il y a seulement quelques minutes. Ça fait tellement de bien !

Le MaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant