Magnus

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L'obscurité l'entourant était absolue, il ne parvenait pas à voir devant lui. Des jours où il était pieds et mains enchaînés. Des bracelets de suppression magique ne lui permettaient pas d'utiliser sa magie pour tenter de s'évader.

La cellule s'ouvre avec une lumière aveuglante, lui faisant cligner des yeux plusieurs fois pour s'habituer à la lumière.

— Valentin, salua l'homme enchaîné.

— Toujours aussi sarcastique Magnus, grogne Valentin.

— Toujours aussi manipulateur et cinglé à ce que je vois, répond Magnus avec un sourire en coin.

— On va passer les salutations et parler de choses plus intéressantes, qu'en penses-tu ? s'agace Valentin en s'asseyant sur une chaise en face de Magnus.

— Je ne le ferai pas Valentin... Inutile d'insister ! Tu peux me torturer, je ne t'aiderais pas, crache Magnus.

Valentin ne fait que rire en réponse. " Il est fou " pense Magnus, pas pour la première fois.

— Oh que si tu vas m'aider ! Dit-il en sortant une seringue de sa veste.

Magnus cri en se débattant pour échapper à cette terrible torture qu'il subit depuis plusieurs jours déjà. Valentin ordonne à ses gardes de le maintenir pendant qu'il plante la seringue dans son cou.

La douleur, l'agonie, son corps est en feu. Il hurle de douleur, il convulse violemment, ses poumons brûlent et tout autour de lui devient noir. Il rejoint ses souvenirs d'enfance, des souvenirs vieux de quatre cents ans. Des souvenirs dans lesquels, il ressent la douleur et la souffrance de perdre un être cher. Voir ses anciens amants et amantes heureux dans ses bras pour que, dans un souffle, il les voie souffrir et mourir. Des amis chers qu'il a perdus. Tout, il le revit depuis qu'il est enfermé ici.

Des gémissements de douleur le réveillent. Il a un mal de tête horrible, son corps cri de douleur, mais il se concentre sur les bruits. Il regarde autour de lui, il y a une cellule en face de la sienne. Un petit corps est recroquevillé sur un matelas salle, il essaye de s'approcher autant que les chaînes ne le permettent.

— Hey petit, appelle-t-il doucement.

Il voit le petit corps se redresser et relever la tête pour regarder autour de lui à la recherche de la voix avant de rencontrer les yeux de Magnus.

— Je m'appelle Magnus, comment tu t'appelles gamin ?

Il parle le plus doucement possible pour ne pas l'apeurer plus qu'il ne l'est déjà.

— Alec, chuchote le petit garçon.

— Ok... Quel âge as-tu Alec ?

— Dix, j'ai dix ans je... je crois. Je... je ne sais plus, pleure le garçon.

— Moi non plus je ne sais plus, j'ai arrêté de compter après mes 400 ans, ricane doucement Magnus pour le calmer.

Il entend un petit ricanement venant d'Alec.

— Tu es un sorcier ?

— Oui je suis un sorcier. Ce qui ne sert à rien ici ! S'enrage Magnus en faisant tinter ses chaînes, faisant reculer de peur Alec au fond de sa cellule.

— N'aie pas peur, je ne voulais pas, déglutis Magnus se maudissant de lui avoir fait peur.

— Pas grave, répond Alec, tremblant de peur en se recouchant sur son matelas.

— Que fais-tu ici Alec ?

— Je vis ici, c'est ma maison, répond Alec, les sourcils froncés.

— Où sont tes parents ? demande Magnus avec un froncement de sourcil.

— Ils m'ont vendu, il ne voulait plus de moi parce que je suis un oméga, chuchote Alec les larmes aux yeux.

— Tu... Tu es un oméga ? bégaye Magnus avec choc.

— Oui et c'est ici ma maison avec mon maître, réponds Alec en se couchant sur son matelas.

Magnus ne répond pas quand il voit Alec se recoucher sur son matelas pour s'endormir. Il souffle un grand coup. Valentin pouvait être cruel, mais torturé un oméga, de plus un enfant. Il s'enrage encore plus. Il n'ose pas imaginer ce que peut vivre Alec ici. Il finit par s'endormir, épuisé et avec un corps toujours douloureux.

...

Plusieurs jours se passent ainsi que plusieurs jours de torture pour Magnus. Mais, il trouve un petit réconfort quand il discute le soir avec Alec, ça le tient à terre.

— Magnus ? Magnus, tu m'écoutes ? appel Alec d'une voix riante et enjouée.

— Oui Alec, excuse-moi, répète s'il te plaît ? demande Magnus, souriant en le regardant.

— Tu étais encore dans les nuages ? ricane Alec.

Magnus acquiesce, ricanant aussi.

— Alors que veux-tu me dire Alec ?

— Heu... ben, je voulais... Tu veux... Tu veux être mon ami ? Demande un Alec bégayant et rougissant.

Magnus le regarde profondément, touché par sa demande innocente, il comprend néanmoins, il doit se trouver tellement seul.

Perdu dans ses pensées, il remarque qu'Alec a les larmes aux yeux.

— Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, murmure Alec, les larmes coulant sur ses joues.

— Alec ne pleure pas mon ange... Je veux être ton ami. Bien sûr que oui, je veux être ton ami, répond rapidement Magnus pour le faire arrêter de pleurer. Ne pleure pas Alec... Ne pleure pas s'il te plaît.

Il voulait tellement prendre Alec dans ses bras, le réconforter, le protéger de tout ça. Le voir partir le matin avec Valentin lui déchire le cœur. Encore plus quand Alec revient le soir, boitillant avec des ecchymoses sur le visage.

— Vraiment ? demande Alec avec pleins d'espoirs dans sa petite voix.

— Oui Alec, dit Magnus, souriant.

— On est ami ? questionne timidement Alec, les joues rouges.

— Oui, on est ami, confirme Magnus.

Les yeux d'Alec en ce moment même, ses magnifiques yeux bleus en disent long sur ce qu'il doit ressentir. Le front sur un barreau de sa cellule, ses petites mains agrippant les barreaux, regardant Magnus avec des yeux remplis de bonheur, de joie, d'espoir ? Ça lui tire les larmes aux yeux. Ce petit ange, oui parce que pour lui Alec est un petit ange, une lumière qui éclaire ses pensées noires. Il veut sauver ce petit ange, il le fera, il le sauvera.

Regardant Alec se recoucher sur son matelas, son petit corps recroquevillé pour se réchauffer de cette cellule froide. Il s'endort épuisé, mais content de se faire un nouvel ami.

Les jours, les semaines passent et se ressemblent. Des journées de tortures, mais il tient bon. Il tient le coup pour son ange, jusqu'au jour où il se rend compte qu'il ne l'a pas vu depuis combien de temps ?

Il ne sait pas, mais il le sait, il le sent, quelque chose ne va pas. La peur s'installe en lui, elle ne le quittera pas de sitôt.

Le MaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant