Discussion

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Alexander avait eu un choc de savoir qu'il était un grand frère. Il avait appris qu'il avait deux autres frères, un frère adopté, Jace, et un autre petit frère, Max. Jace avait une petite amie nommée Clary et Isabelle avait un petit ami Simon. Maryse lui avait expliqué la signification des tatouages, les runes, l'institut, leur mission, l'enclave... C'était beaucoup d'informations et surtout beaucoup d'émotions. Il ne savait pas s'il voulait devenir un chasseur d'ombre. Faire des missions sur le terrain ? Des missions qui consistent à nettoyer les rues des démons, ainsi les shadowhunters protègent les terrestres de ce monde de l'ombre. Il doit d'abord y réfléchir. Il ne sait pas encore si c'est quelque chose qu'il veut faire, mais il ressent que c'est son destin et son devoir.

Toutes ses explications s'étaient passées le même jour que ses retrouvailles avec ses parents. Il y a encore et toujours la question qu'il se pose sans cesse. Pourquoi Valentin l'avait enlevé ? Ses parents lui avaient laissé quelques jours pour digérer tout ça.

Il était resté au loft de Magnus qui lui avait offert une chambre parce qu'il était mal à l'aise de dormir à l'institut. Il ne connaissait pas les lieux et ici avec Magnus, il se sentait en sécurité et Magnus prenait soin de lui.

— Comment tu sens Alexander ?

Magnus sort de la chambre et vient rejoindre Alec qui l'attendait dans le salon non loin de la baie vitrée, admirant la vue des lumières extérieure.

Magnus entre dans le salon dans toute sa gloire. Habillé d'une veste victorienne à boutons argentés, d'un pantalon noir avec de fine rayure de même couleur que ses boutons. Il brille, il est époustouflant. Tellement beau.

Alec le regarde timidement rougi en se mordant la lèvre. Par l'ange ! Magnus est beau ! Il est magnifique. Son maquillage finement appliqué, son fard à paupières doré, son khôl noir faisant ressortir ses magnifiques yeux de chat.

Magnus n'avait rien manqué du scan complet clairement apprécié de son ami Alexander, vu la légère rougeur de ses joues. Il s'approche de lui avec un sourire et un clin d'œil, tout en venant lui donner un tendre baiser sur le front, faisant rougir furieusement Alec.

— Stressé, répond Alec dans un souffle toujours rougi.

— Je sais, c'est pour ça que ta mère vient te dire toute la vérité, il n'y aura plus de secrets, répond doucement Magnus.

— Je sais que c'est beaucoup seulement en quelques jours, continue-t-il quand Alec ne répond pas, mais reporte son attention sur la baie vitrée en croisant les bras sur sa poitrine.

— J'ai peur, confie Alec dans un murmure.

— Je sais mon ange, répond Magnus de la même manière, posant sa main sur la nuque d'Alec pour le rassurer.

Alec souffle un grand coup quand la sonnette du loft résonne dans toute la pièce et s'assied sur le canapé pendant que Magnus va ouvrir la porte. Après s'être salué, embrassant son fils sur le front et Magnus donnant un baiser sur sa main tel un gentleman faisant rosir Maryse. Sa mère s'installe dans le fauteuil en face de lui, Magnus à l'autre bout du canapé proposant à boire, mais elle refuse poliment.

Avec un raclement de gorge, elle commence à parler doucement.

— J'admirais beaucoup Valentin quand on s'est rencontré, il était dévoué. Son travail de chasseur d'ombres était tout pour lui. Ensuite, il a rencontré Jocelyn Fairchild, elle est vite tombée enceinte. Jonathan est mort à la naissance. Jocelyn était dévasté bien sûr, elle avait perdu son fils. Quelques mois plus tard, elle était de nouveau enceinte et un jour, elle est venue me voir pour dire que Valentin lui avait injecté quelque chose dans son sommeil. Elle s'est réveillée pour voir Valentin avec une seringue. Il lui a dit qu'il faisait ça pour rendre le bébé plus fort, pour qu'il soit parfait et invincible. On a découvert que c'était la raison pour laquelle Jonathan est mort parce qu'il faisait des expériences sur Jocelyn. Alors, j'ai décidé de l'éloigner de lui. J'ai appelé un sorcier pour nous aider. C'est Magnus qui nous à aider à fuir. Jocelyne est morte en donnant naissance à Clary. Alors, j'ai pris Clary avec moi et je l'ai confié à Lydia Branwell qui l'a élevé comme sa propre fille, raconte Maryse, la voix brisée.

Un silence de plomb tombe dans la pièce se raclant la gorge en s'essuyant discrètement les yeux, Magnus continue cette déclaration écrasante, voulant en finir.

— J'étais dans les cellules avec toi parce que Valentin a su que j'avais aidé ta mère et Jocelyn à fuir. Il voulait que je l'aide à faire une résurrection. Il avait réussi à prendre le corps de Jocelyn à la cité des os. Je suis un des seuls sorciers à réussir ce sort. Quand je lui ai demandé pourquoi il faisait ça, il m'a dit qu'il voulait la récupérer parce qu'il l'aimait. Il ne veut pas de Clary comme pour lui, il n'avait pas réussi à faire d'elle une chasseuse d'ombres parfaite. J'ai laissé ta mère et Jocelyn aux portes de l'institut de New-York, car je ne voulais pas me mêler des affaires des shadowhunters, déclare-t-il d'une voix rauque, les yeux baissés sur ses genoux.

— Il m'a enlevé pour se venger ? questionne Alec, reniflant qui s'était recroquevillé sur le canapé, les jambes relevées sur sa poitrine, la tête dans ses genoux.

— Alec, quand il t'a enlevé, c'était pour me faire souffrir, il s'en est pris à la seule chose qui m'anéantirait, qui me détruirait. Il s'en est pris à toi pour me faire mal et se venger, pleure Maryse en rejoignant son fils pour le prendre dans ses bras.

— Je suis désolé, je suis tellement désolé, continue-t-elle, berçant son fils dans ses bras.

Ils sont restés dans les bras de l'un et de l'autre un moment avant de se séparer doucement.

— Je vais vous laisser, déclare faiblement Maryse en montrant Magnus qui s'était réfugié sur son balcon.

— D'accord, souffle Alec et raccompagne sa mère à la porte en la serrant dans ses bras avant de la laisser partir.

— Magnus ? appelle doucement Alec en le rejoignant sur le balcon.

— Alexander, murmure Magnus en se retournant pour le regarder.

Alec ouvre simplement ses bras, invitant son ami à y entrer. Magnus s'y jette volontiers et se fond dans cette étreinte chaleureuse et réconfortante.

Alexander peut le sentir trembler.

— Ne pleure pas s'il te plaît... Ne pleure pas, chuchote Alec d'une voix tremblante qui lui-même avait bien du mal à retenir ses propres larmes face au chagrin de son ami.

Il frotte le dos de Magnus avec des gestes lents, l'autre main caressant la nuque de Magnus pour l'apaiser. Se calmant doucement, Magnus se redresse des bras d'Alec pour le regarder.

— Et si je t'emmène dîner à la tour Eiffel, qu'en dis-tu ? Chuchote Magnus.

Alec répond avec un hochement de tête joyeux, les joues rouges et les yeux brillants. Magnus lui attrape la main pour passer le portail qu'il venait d'invoquer direction Paris.

Le MaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant